Syndrome ATM, bruxisme et Thérapie Crânio-Sacrée

L’ATM (Articulation Temporo Mandibulaire) est l’articulation qui fait le lien entre la mâchoire du bas mobile (mandibule) à la base du crâne (os temporal).
L’ATM est située juste en avant de l’oreille.

Structure de l’ATM

bruxismeLoin d’être une simple charnière, l’Articulation Temporo-Mandibullaire est une articulation synoviale complexe de type ellipsoïde individuellement et bicondylaire dans leur fonctionnement simultané d’où la complexité des mouvements ; ce qui lui permet d’autoriser des mouvements hélicoïdaux dans les trois directions de l’espace. C’est l’articulation la plus importante et la plus fragile du corps. Sa nature double (il y a deux ATM) fait que la moindre déviation de la mandibule entraîne une souffrance de l’articulation qui fonctionne alors comme une roue voilée. Les ATM font partie des articulations les plus sollicitées avec environ 10 000 mouvements par 24 heures. Elles participent à deux fonctions essentielles, l’ouverture de la bouche et la mastication.

Les articulations temporo-mandibulaires sont remarquables, du fait que ce sont des articulations paires qui mettent en rapport le même os (le maxillaire inférieur) à une paire d’os crâniens symétriques (les temporaux). Donc pour être fonctionnelle, les articulations doivent présenter un synchronisme suffisant. Si l’une d’elle devient dysfonctionnelle pour une raison quelconque, elle stresse et influence nécessairement l’autre.

bruxismeLes articulations sont symétriques et généralement de forme ellipsoïdale. Chaque articulation temporo-mandibulaire possède une synoviale contenant deux cavités, qui normalement ne communiquent pas. Il y a un ménisque fibro-cartilagineux qui divise les deux cavités, et qui divise fonctionnellement chaque articulation temporo-mandibulaire en deux articulations.

L’articulation supérieure (du type arthodie / glissement) est située entre le ménisque et l’os temporal.

L’articulation inférieure (du type condylien / gond) est située entre le ménisque et le condyle mandibulaire. Cette division permet une pluralité fonctionnelle.

Définition de l’ATM

En France, on regroupe sous le terme générique de Sadam, Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l’Appareil Manducateur, l’ensemble des manifestations ou symptômes liés à une dysfonction de l’ATM (on parle aussi de syndrome de Costen), dont fait partie le bruxisme.

D’autres termes synonymes sont également utilisés : dysfonction cranio-mandibulaire (DCM), troubles temporo-mandibulaires (TTM), algies dysfonctionnelles de l’appareil manducateur (A.D.A.M.), dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), syndrome algodysfonctionnel de l’articulation temporomandibulaire, syndrome de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM). Dans les pays anglosaxons on utilise le terme « Temporomandibular Disorders » (TMD), en Suisse « Myoarthropathie » et en Allemagne « Kraniomandibuläre Dysfunktion ».

L’ATM, dont les mouvements n’ont été étudiés qu’à partir du 18e siècle et surtout au 20e siècle, par l’ostéopathe John Upledger, est une articulation complexe et délicate. Les répercussions physiques et psychiques de son dysfonctionnement sur la santé globale sont encore mal connues mais plus on les découvre, plus elles apparaissent importantes.

Le Syndrome de Costen

Le syndrome ATM ou « syndrome de Costen », fut découvert en 1936 par le Dr Costen, médecin ORL américain, qu’il décrivit comme suit :

  • Dysfonctionnement douloureux de la fonction de l’Articulation Temporo-Mandibulaire, entraînant un manque de mobilité, des bruits (clicking et crépitements) et parfois déglutition.
  • Apparition de névralgies telles que des névralgies faciales, des douleurs au niveau du vortex crânien, des douleurs autour des oreilles et une sensation de brûlure au niveau des muqueuses nasales, de la gorge et parfois de la langue.
  • Consécutivement, des symptômes auditifs tels que des sifflements acouphènes, perte de l’ouïe, sensation de congestion dans les oreilles, généralement dues aux dysfonctionnements des trompes d’Eustache.
  • Moins fréquemment, des lésions de type herpès du conduit auditif externe, de la muqueuse de la bouche et/ou de la langue. vertiges, bouche sèche…

Le syndrome ATM vu par John Upledger

bruxismeL’ostéopathe américain John Upledger, concepteur de la Thérapie Crânio-Sacrée précise le traitement du syndrome de l’Articulation Temporo-Mandibulaire : « Notre approche comprend la mobilisation et l’équilibration des os temporaux, du système membraneux et rapport, et des articulations du maxillaire inférieur et temporo-mandibulaire elles-même. Nous combinons ces techniques avec un management du stress et une approche de psychothérapie. »

Après que le Système Crânio-Sacré ait été rééquilibré et considéré comme suffisamment fonctionnel et, que le stress et les problèmes émotionnels aient été traités, il convient de décompresser l’articulation, vérifier l’équilibrage du système crânio-sacré et laisser agir la Nature, car l’articulation temporo-mandibulaire a une facilité remarquable à s’adapter et à se reconstruire, suivant le cas.

Le ménisque est normalement maintenu en place entre les surfaces articulaires du condyle et du temporal par le tissu rétroméniscal, qui agit comme une bande élastique. Une perte d’élasticité au niveau du tissu rétroméniscal est la cause de nombreux problèmes méniscaux. Le repos, la nutrition plus liquide et la décompression de ce tissu vont souvent lui permettre de se régénérer et de retrouver sa fonction. Il est évident que la relaxation bien comprise du muscle ptérygoïdien externe est essentielle pour obtenir une mise au repos du tissu rétroméniscal.

Plusieurs facteurs entrent en jeu pour que le ménisque ait un fonctionnement normal :

  • des surfaces articulaires normales et en bon état, symétriques bilatéralement ;
  • une bonne lubrification par le liquide synovial ;
  • une bonne information proprioceptive pour éviter les compressions non usuelles du ménisque qui seraient la conséquence d’une fermeture inadéquate ou non intentionnelle des dents ;
  • l’occlusion doit être telle que l’intercuspidation maximale ne doive pas produire de glissement au point terminal de fermeture maximum de la mâchoire.

Les malocclusions peuvent entraîner des mouvements de l’Articulation Temporo-Mandiculaire lors du maximum de compression articulaire entraînant une usure par friction de l’articulation.

Les fonctions de l’Articulation Temporo-Mandibulaire peuvent être affectées par des dysfonctionnements dans d’autres parties du corps. Des facteurs étiologiques provenant d’autres régions du corps doivent être recherchées et prises en considération. Le Système Crânio-Sacré doit être relativement libéré de ses restrictions et de ses déséquilibres. Le palais osseux doit être également mobilisé et équilibré.

Quand tout ceci a été fait, nous pouvons commencer à apprécier dans quelle mesure le problème est en rapport avec une dysfonction primaire du système masticateur et/ou de l’Articulation Temporo-Mandiculaire.

Dysfonctionnement de l’ATM

Qu’est-ce qu’un dysfonctionnement de l’ATM
Le dysfonctionnement de l’Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM) est un ensemble de symptômes pouvant se manifester de diverses façons, en associant une ou plusieurs manifestations telles que :

  • manifestations douloureuses : douleurs de l’oreille, maux de têtes au niveau des tempes, douleurs des mâchoires, douleurs au cou…
  • manifestations articulaires : bruits, claquements, crissement, de l’ATM à l’ouverture de la bouche, limitation douloureuse ou non de l’ouverture de la bouche, gêne à la mastication et à l’alimentation, sensation d’instabilité articulaire, blocage « bouche fermée » ou au contraire blocage « bouche ouverte ».
  • autres manifestations telles des bourdonnements d’oreille (acouphènes) ou des douleurs cervicales (cervicalgie), sensations de vertige….

Causes du dysfonctionnement de l’ATM
Divers mécanismes sont à même de générer un syndrome ATM, généralement, ce sont :

  • des anomalies de l’articulation dentaire (la façon dont les mâchoires supérieures et inférieures s’articulent entre elles).
  • des traumatismes et fractures de la face (et à plus forte raison, ceux des mâchoires), du crâne ou des vertèbres cervicales. Ils peuvent entraîner des lésions de l’ATM.
  • bien évidemment les événements stressants de la vie courante. Un niveau important d’anxiété semble capable d’aggraver les symptômes. Beaucoup de recherches montrent que le stress est considéré comme la raison la plus commune pour le bruxisme. Aussi, si une personne est en colère, frustrée, stressée ou est agressive par nature, elle peut éprouver des grincements de dents.
  • des parafonctions qui sont des hyperactivités inconscientes ou non des muscles de la mâchoire, parfois associées à l’usure des dents et de grincements nocturnes (cas du bruxisme). Elles sont souvent liées au stress quotidien et aux anomalies de l’articulation dentaire.
  • l’hyperlaxité est due à la présence de ligaments trop lâches, trop distendus. Elle est fréquente chez la femme jeune et se traduit par une ouverture maximale de la bouche trop importante, favorisant les blocages bouche grande ouverte (luxation de la mâchoire).
  • une maladie rhumatismale peut se manifester au niveau de l’articulation de la mâchoire. Là encore, le stress, l’anxiété jouent un rôle important…

Aspect anatomique de l’ATM
bruxisme
L’articulation de la mâchoire (ou Articulation Temporo-Mandibulaire) est l’articulation, située juste en avant de l’oreille, qui relie la partie supérieure de la mâchoire (condyle) au crâne.
Cette articulation a la particularité de présenter (un peu comme le genou) un ménisque (disque articulaire).
Quand on ouvre la bouche, le condyle tourne sur lui-même et avance. Le ménisque suit le mouvement en avançant.

Évolution d’un syndrome ATM
Le premier stade de ce type de dysfonctionnement correspond aux stades musculaires purs. Les anomalies de fonctionnement musculaire, responsables de douleurs (otalgies, céphalées temporales, cervicalgies), sont dues à des compensations musculaires (spasmes et contractures) des anomalies de positionnement de la mâchoire inférieure. Ces anomalies de positionnement mandibulaire sont liées aux problèmes d’articulation dentaire et de parafonctions. Ces symptômes musculaires, ces douleurs sont aggravés par le stress et l’anxiété.

bruxismeSpasmes et contractures musculaires finissent par avoir un retentissement sur les structures ligamento-capsulaires de l’articulation, entraînant un relâchement progressif des éléments qui maintiennent en place le disque ou ménisque articulaire. Le disque finit par se luxer en avant. Par exemple, la douleur de l’oreille est souvent liée au spasme du muscle ptérygoïdien latéral. Ce muscle a la particularité d’être inséré à la partie antérieure du disque articulaire. Son spasme, en plus de provoquer des douleurs, tirera le ménisque vers l’avant et pourra donc provoquer ou aggraver un déplacement discal.
L’étirement des structures disco-ligamentaires favorise l’apparition des luxations et sub-luxations mandibulaires et de l’instabilité articulaire.

Les symptômes articulaires liés au déplacement discal apparaissent. Les claquements lors de l’ouverture de la bouche traduisent le déplacement discal réductible (DDR). Bouche fermée, le ménisque déplacé en avant ne s’interpose donc plus entre la mâchoire (le condyle) et le crâne. Par contre, bouche ouverte, le ménisque revient à sa place.

Avec le temps, le disque se déplace de plus en plus en avant jusqu’à ce qu’il finisse par gêner l’ouverture buccale. Les claquements disparaissent et la limitation douloureuse de l’ouverture buccale apparaît. C’est le stade de déplacement discal irréductible (DDI). Typiquement, le DDI est d’abord intermittent puis finit par devenir permanent.

L’absence d’interposition du disque articulaire finit par entraîner une transformation des structures ligamentaires et discales et parallèlement des phénomènes d’usure des surfaces articulaires surviennent ; c’est l’arthrose temporo-mandibulaire.

Cette évolution typique n’est pas toujours respectée. Certains patients présentant un déplacement discal réductible ne présenteront jamais de déplacement discal irréductible. Certains patients présentant un déplacement discal irréductible n’évolueront jamais vers les stades d’arthrose alors que d’autres entreront dans la maladie directement au stade d’arthrose (maladie rhumatismale). Certains patients passent directement du stade musculaire au stade de limitation douloureuse de l’ouverture buccale sans avoir véritablement un DDI : c’est le phénomène du disque ancré.

bruxismeLe fonctionnement de l’articulation ATM ayant des répercussions sur la Valve Iléo-cæcale, il convient d’être particulièrement attentif à la résolution d’un syndrome ATM. La valve Iléo-Cæcale empêche les déchets de contaminer l’intestin grêle en s’ouvrant et en se fermant. Aussi, quand l’ATM ne fonctionne pas normalement, la VIC s’ouvre mal, et une série de symptômes apparaît. Apparemment, il n’y a pas de lien entre ces 2 parties du corps humain et pourtant, il s’avère qu’elles doivent fonctionner de manière équilibrée…

L’évolution des dysfonctionnements temporo-mandibulaires est erratique, plus ou moins longue selon des facteurs mécaniques, fonctionnels, constitutionnels et bien entendu psychologiques. Néanmoins dans beaucoup de cas, les symptômes du syndrome ATM peuvent être considérablement réduits, voire résorbés, en corrigeant les zones de stress de notre vie.

Le Système Crânio-Sacré-Mandibulaire

Appelé aussi « Système Postural Central », ce système préside à l’organisation posturale et fonctionnelle de l’être humain.
Il s’agit en fait d’un système auto-organisé entre 2 sous-systèmes :

  • le crânio-sacré qui est l’axe vertébral entre le crâne et le sacrum, ou système dure-mérien et liquidien via le liquide céphalo-rachidien ;
  • le crânio-mandibulaire.

bruxismeCe système fonctionne en miroir, c’est-à-dire que toute tension dans le système crânio-sacré viendra s’exprimer dans le système mandibulaire. A contrario toute tension ou dysfonction crânio-mandibulaire viendra compenser dans le système crânio-sacré et sera la cause d’une multitude de problèmes posturaux.

Les dysfonctionnements de ce système conduiront à un schéma lésionnel « occlusal » qui sera caractérisé par une symptomatologie de l’ATM et, c’est là une des causes en particulier du bruxisme.

Les dysfonctionnements du système cranio-sacré apportent une explication cohérente au bruxisme. Toutes lésions du coccyx, du sacrum, tout problème traumatique ou viscéral qui affectera l’ensemble de la colonne vertébrale, tout whiplash (coup du lapin) au niveau de la colonne cervicale induira une tension réactionnelle dure-mérienne qui se propagera nécessairement au niveau crânien. Ces tensions peuvent être aussi d’origine centrale, lors de problèmes émotionnels.

C’est là qu’intervient le phénomène du bruxisme ou plus globalement du serrement des dents. Un réflexe physiologique de détente, de soupape se met en place qui par une action de contracté-relaché déclenché par les muscles masticateurs entraîne une libération suturale méningée. Une participation des muscles faciaux semble évidente lors d’implications émotionnelles.

Le bruxisme est une fonction physiologique de défense de l’individu contre tout stress. Il aura une expression dentaire, car cette tension réciproque mandibulaire, si elle est constante sur une longue durée de temps, produira des phénomènes d’usure dentaire, des pertes de dimension verticale avec des dysfonctions temporo-mandibulaires secondaires.

Le traitement d’un bruxisme doit toujours appréhender l’axe crânio-sacré dans sa globalité traumatique, viscérale ou émotionnelle et non pas chercher son étiologie dans le monde dentaire. Il est évident que les conséquences secondaires, usures, dysfonctions temporo-mandibulaires seront traitées en parallèle lorsqu’elles existent, en association avec un traitement ostéopathique.

Ma perception d’un soin pour le syndrome ATM

bruxismeDans ma compréhension d’un dysfonctionnement tel que le syndrome ATM, pouvant engendrer un phénomène de bruxisme, il y a généralement une cause telle qu’un stress émotionnel mal géré, à son origine. Hormis bien sûr toutes causes « mécaniques » telles les traumatismes physiques dus à un choc ayant engendré une luxation, voir une fracture, les malformations congénitales…

Toutes les recherches concernant le bruxisme concluent que l’une des causes importante, est le stress… (voir article Le Bruxisme). Aussi, avant d’entreprendre un soin Crânio-Sacré incluant bien évidemment la décompression des ATM, je débute par un travail de recherche de la cause, à l’origine de ce dysfonctionnement.

Ce travail de recherche de cause est effectué avec le patient, au travers des événements ayant ponctué son parcours de vie, pour arriver à une prise de conscience de sa part. Cette prise de conscience permettra l’intégration de la raison d’être du stress originel, seule façon de ne pas reproduire le dysfonctionnement ayant entraîné le bruxisme, après le soin. Car en fait, un tel dysfonctionnement n’est que l’expression d’un certain mal-être…

Cette phase appelée « entretien », se déroulant avant le soin physique proprement dit, est pour moi la plus importante, car elle touche l’essence même du dysfonctionnement et elle seule, permet au patient de Se guérir et d’éviter toute rechute après un soin l’ayant malgré tout soulagé.

Généralement, les cas traités l’ont été totalement, même lorsque les patients devaient porter une gouttière pour dormir…

Jean-Paul Thouny
Thérapeute énergéticien, formateur - Voiron (Isère) France

Principales sources :

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