Le mélilot
Le mélilot jaune ou blanc, la plante saveur vanille,
est une légumineuse bisannuelle.
Je voudrais vous parler aujourd’hui d’une plante méconnue pour moi et je crois pour bon nombre de personne. Le mélilot jaune ou blanc, ou mélilot officinal ou petit trèfle jaune, luzerne royale ou trèfle à miel.
Les propriétés des deux sont sensiblement identique.. Au fur et à mesure du développement de ce sujet végétal vous découvrirez les propriétés surprenante de cette plante sauvage qui pousse dans les prés, les pâturages et au bord des routes et chemins.
La petite histoire du mélilot
Cette plante serait originaire d’Aie et d’Europe. Considérée au départ comme une plante fourragère, elle a été introduit En Amérique du Nord par les premiers colons pour nourrir le bétail. Elle pousse jusqu’à 2000 m d’altitude. Elle pousse aujourd’hui, dans les régions tempérées sur des sols calcaires ou légèrement salés. C’est une plante qui s’adapte facilement , tolère le gel comme la sécheresse.
C’est une plante connue dans l’Antiquité. On l’utilisait en usage externe, en le faisant macérer dans des bains pour traiter les rhumatismes, la goutte. Elle fut également utilisée en bouquet contre les mites dans les armoires et comme plante fourragère.
Au IIe siècle le médecin Grec Galien en parle pour la première fois et lui confère des vertus antispasmodiques et anesthésiques dans les vertiges et vomissements.
Hippocrate et Dioscoride le prescrivent pour pour ses effets sur les douleurs d’estomac.
Au Moyen âge ses propriétés sédatives étaient reconnues .
Le fameux dictionnaire de Trévoux (1704-1741) conseille le mélilot en tisane pour pour soigner les coliques, la rétention d’urine, et les rhumatismes, tout comme en lavements carminatifs et cataplasmes.
À la Renaissance, il était préconisé pour soigner les inflammations des yeux.
Un peu de Botanique
Le mélilot Mélilotus officinalis est une plante herbacée bisanuelle de la famille des Fabaceae. Certaines de ces plantes sont cultivées comme plantes fourragères ou mellifères. Ses tiges peuvent atteindre 30 cm à 120 cm. Elles portent des petites fleurs jaunes ou blanches dans le cas du mélilot blanc. Ces fleurs se présentent sous forme de grappes de fleurs jaunes en forme de papillon et des feuilles portant trois folioles. Lorsqu’elles sont séchées, les grappes de fleurs sont très odorantes.
Elles dégagent un délicat parfum léger et doux rappelant la vanille ou le foin fraichement. La période de floraison s’étale de juin à septembre. Ses feuilles sont pétiolées et trifoliées avec des bords irréguliers et dentés.
Les fruits sont des petites gousses ovoïdes, glabres avec un sommet pointu , de couleur jaunâtre et contiennent la graine.
Son nom est une combinaisons des mots grecs μέλι,/méli, miel et λωτός/ lôtós, « lotus » ou « lotier », lotus à miel.
C’est une plante méllifère
Les abeilles et autres pollinisateurs sont très attirées par le mélilot oficinalis en raison de son nectar abondant et de ses fleurs gorgées de pollen. C’est un engrais vert de grande qualité car il enrichit le sol en azote et ses racines structurent et stabilisent le sol.
C’est une plante fouragère
Cette plante était autrefois cultivé comme plante fourragère , sa forte teneur en courmarine a fait qu’elle a été remplacée par la luzerne. En effet la culture de cette plante a généré quelques problèmes à savoir « un mélilot gâté », un risque pour le bétail. Problème qui apparaît lorsque le foin est mal séché et commence à fermenter. C’est alors que la courmarine présente dans les fleurs jaunes se transforme en dicoumarol, une substance anticoagulante que l’on emploie souvent comme raticide. Son ingestion par les animaux peut provoquer des hémorragies. En Amérique du Nord vers 1930, de nombreux troupeaux succombèrent des suites d’hémorragies internes liées à un fourrage de Mélilot mal séché. C’est ainsi que la plante fût abandonnée en tant que plante fourragère.
C’est alors que des scientifiques intrigués par cette catastrophe effectuèrent des recherches et découvrirent la courmarine dans le mélilot. Extraite et mise en présence de champignons microscopiques, la substance se transformait en en bishydroxycoumarine puis en dicoumarol. Cette dernière molécule fut par la suite à l’origine de la commercialisation de la warfarine, un antivitamine K puissant, du nom commercial de Coumadine®, et utilisé pour réduire la formation de caillots sanguins.
Que contient le mélilot
Le mélilot est composé de nombreuses substances actives :
- Des flavonoïdes avec des dérivés du kaempférol et du quercétol aux propriétés veinotoniques et protecteurs des vaisseaux sanguins,
- Des composés phénoliques sous forme de lactones : de nombreux dérivés coumariniques dont le mélitoside qui, lors du séchage de la plante pratiqué dans des conditions correctes, donne une coumarine appelée la mélilotine qui a des propriétés légèrement antiagrégante plaquettaires et fluidifiantes du sang (mais non anticoagulantes), anti-inflammatoires, drainantes lymphatiques et anti-œdémateuses, antispasmodiques et apaisantes et responsable de l’odeur caractéristique de la plante
- Des acides phénols avec l’acide caféique, l’acide férulique, l’acide mélilotique, l’acide salicylique,
- Des saponosides triterpéniques à action vasculaire,
- Des triterpènes dont le lupanone, le lupéol, l’acide oléanolique et l’acide bétulinique.
- La combinaison de ces substances confère à la plante ses vertus médicinales, largement exploitées en phytothérapie.
En phytothérapie, le mélilot est utilisé pour différente pathologies.
La forte concentration de courmarine, de flavonoïdes, d’acides phénols et saponisides du mélilot explique son action au niveau du système veineux.
Les bienfaits du mélilot sur notre santé
Les propriétés médicinales du mélilot
Le mélilot est réputé pour son action veinotonique.
Le mélilot fait partie des plantes médicinales dont les vertus sont reconnues en France. Il est inscrit à la pharmacopée française.
Les parties utilisées de la plante sont les sommités fleuries
Propriétés veinotonique
Protecteur des vaisseaux sanguins, notamment dans les troubles liés à l’insuffisance veineuse tels que les jambes lourdes, les varices, les hémorroïdes.
La capacité du mélilot à favoriser la cicatrisation et la régénération tissulaire peut également être bénéfique dans la réparation des dommages vasculaires associés aux phlébites
Propriétés anti-œdémateuses
Puissantes notamment pour les oedèmes liés à la rétention d’eau
Propriétés toniques et lymphatiques
Pour les troubles liés à l’insuffisance lymphatique comme les gonflements, les œdèmes, la sensation de lourdeur et les douleurs au niveau des membres,
Propriétés diurétiques et anti-inflammatoires
Adjuvant des traitement de la cystite ou de la goutte, et pour les douleurs comme les règles douloureuses.
Propriétés antiseptiques efficaces pour les voies urinaires
Propriétés anti-spasmodiques
Pour les maux de ventre, les ballonnements, les flatulences notamment en cas de digestion difficile.
Le mélilot fluidifie les sécrétions bronchiques et calme la toux, ce qui est parfait en cas de bronchite, d’asthme ou de rhume.
Propriété calmantes, apaisantes, sédatives
La courmarine et les flavonoïdes présentent dans le mélilot apportent un effet calmant et relaxant lors de troubles du sommeil, ou pour pour apaiser les névralgies et la nervosité.
Le mélilot est également bénéfique pour atténuer les bouffées de chaleur chez les femmes en période de pré ménopause. Elle atténue également les infections cutanés dues à des piqûres d’insectes par exemple.
Le mélilot est aussi recommandé chez les hommes sujets aux bouffées de chaleur et traités hormonalement pour un cancer de la prostate.
Traitement de la conjonctivite
En application externe
1 c à s de sommités séchées de mélilot à faire infuser dans un verre d’eau. En application sur l’oeil.
Diabète
Le Mélilot officinal est par ailleurs l’ingrédient majeur d’un traitement naturel destiné à soigner les ulcérations du pied touchant les personnes atteintes de diabète.
Le mélilot est-il toxique?
Le mélilot n’est pas toxique pour la santé. Mais il ne faut pas en abuser ! La courmarine contenu dans la plante , consommée en trop grande quantité peut se révéler toxique.
Usage thérapeutique en interne
Infusion : Comptez 1 cuillère à café de sommités fleuries pour une tasse de 150 mL d’eau frémissante. Laissez infuser à couvert pendant 3 à 5 minutes avant de filtrer. Buvez-en 1 à 3 tasses par jour.
Teinture mère : Prenez 20 à 25 gouttes dans un verre d’eau, 3 fois par jour.
En usage externe (anti-oedémateux),
En application cutanée, pour traiter les douleurs de rhumatismes par exemple ou les affections cutanées, on utilise l’infusion avec des compresses chaudes qu’on applique directement sur la zone douloureuses, en compresses tièdes sur les plaies
Mise en garde
Troubles hépatiques :
Le mélilot est contre-indiqué pour les personnes souffrant de problèmes de foie.
Le mélilot est contre-indiqué chez les femmes enceintes et allaitantes, et les enfants de moins de 18 ans.
Les personnes avec des problèmes de coagulation sanguine, de maladies hépatiques ou rénales, ou sous médicaments anticoagulants doivent consulter un professionnel de la santé avant de consommer du mélilot.
À noter également qu’il convient de demander à un professionnel de santé quelle posologie respecter en fonction de ses besoins.
Sous quelle forme consommer le mélilot ?
En infusion ou tisane qui apportent des propriétés apaisantes et digestives.
Comme épice, les fleurs séchées réduites en poudre peuvent aromatiser les plats, notamment les pâtisseries.
Le miel de mélilot.
Les abeilles friandes du pollen des deux mélilots, le jaune (Melilotus officinalis) et le blanc (Melilotus albus). Les scientifiques pensent que le miel de mélilot, contient des composés cormarine, des métabolites secondaires caractéristiques présents dans les fleurs et les feuilles de mélilot.
Le miel de (Melilotus albus) Mélilot blanc présente une activité antioxydante et antimicrobienne
Le mélilot en cuisine
Le profil aromatique du mélilot s’associe fort bien aux desserts, comme le gâteau au fromage, aux fruits comme la framboise, la poire, la pêche. On pourra l’intégrer dans une panna cotta pour la parfumer, ou des yaourts, des fromages frais, dans une crème brulées, dans un riz au lait auquel on ajoutera des fleurs séchées ou un gâteau type 4/4.
Principales sources
• Aroma Zone : www.aroma-zone.com
• Darwin Nutrition : www.darwin-nutrition.fr
• France Minéraux : www.france-mineraux.fr
• Gerbeaud : www.gerbeaud.com
• Herboristerie du Valmont : www.herboristerieduvalmont.com
• Nature Comestible : www.nature-comestible.fr
• Passeport Santé : www.passeportsante.net
• Pharma GDD : www.pharma-gdd.com
• Ricardo cuisine : www.ricardocuisine.com
• Santé Journal des Femmes : www.sante.journaldesfemmes.fr
• Wikipedia : www.wikipedia.org