Le Bruxisme

Le bruxisme, qui se manifeste par un grincement ou un serrement des dents, principalement nocturne, concerne environ 10 à 15 % de la population française, mais fait encore l’objet de beaucoup d’interrogations, notamment en ce qui concerne ses causes et origines.

Qu’en est-il du bruxisme ?

Le bruxisme est une parafonction manducatrice (mouvement inconscient sans but précis concernant l’appareil manducateur) soit par serrement soit par mouvements latéraux, nommé alors grincement de dents. Cette parafonction peut se manifester pendant la journée mais plus souvent durant le sommeil, il est alors généralement inconscient.

Il existe deux types de bruxisme :
  • le bruxisme centré (clenching en anglais) est un serrement dentaire sans mouvement latéral. Ce type de parafonction, silencieux, entraîne presque toujours des douleurs musculaires de l’ensemble des muscles manducateurs, des céphalées bitemporales en étau, des douleurs de nuque ou en chape de plomb sur les épaules, des nausées, des douleurs de l’oreille moyenne, une sensation d’instabilité, parfois des acouphènes ;
  • le bruxisme excentré (grinding en anglais) est, lui, moins pathogène car le desmodonte y est moins sensible : il s’agit de grincements de dents avec micromouvements latéraux de la mâchoire. Il est fréquent et physiologique durant l’enfance, où son rôle est l’usure des dents de lait.

Si les personnes atteintes de bruxisme présentent pour la plupart les mêmes symptômes (douleurs dans les joues, les mâchoires, les tempes et en avant de l’oreille au réveil, usure accélérée de la surface dentaire…), la pluralité des facteurs d’usure excessive des dents autres que le bruxisme (comme l’ensemble des érosions acides : sodas, agrumes, régurgitations…) peut induire des erreurs dans le dépistage des patients concernés.

Son importance dans la population

Selon une étude réalisée pour la Société Canadienne du sommeil, le bruxisme est rapporté par 8 % des adultes ; et, selon l’identification parentale, près de 14 % des enfants grinceraient des dents à quelques reprises par semaine. La prévalence du bruxisme diminue avec l’âge, passant à 10-12 % à l’adolescence et à 3 % chez les personnes âgées de 60 ans et plus.

Qu’est-ce qui identifie le bruxisme ?

Le bruxisme est le plus souvent nocturne (80 % des personnes atteintes) et en général, les personnes qui en souffrent (hors coma et maladie neurologique particulière) ne grincent pas des dents le jour. Cependant, on rencontre des patients qui utilisent, de jour, leurs dents pour des activités para-fonctionnelles (toute fonction autre que celle de mastication, déglutition ou phonation), ce qui aboutit à des usures plus ou moins importantes. Actuellement, on considère que les patients sujets au bruxisme et les patients para-fonctionnels de jour ne correspondent pas aux mêmes groupes. Des travaux devront encore être faits pour clarifier ces différences.

Lorsqu’il se répète, le bruxisme peut occasionner des douleurs temporo-maxillaires (ATM), pouvant se masque sous la forme de maux de tête temporaux, de douleurs d’oreille, dentaires ou de la mâchoire. « On grince des dents quand on ne peut pas mordre ce qu’on a envie de mordre » comme l’a écrit Bonaparte.

Certains médicaments comme les antidépresseurs : la venlafaxine et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine peuvent favoriser le bruxisme (Dr Kamami, 21-10-08)

Les causes du bruxisme

Les causes du bruxisme ne sont pas vraiment connues, mais le stress quotidien serait le déclencheur chez de nombreuses personnes. Certaines personnes serrent les dents et sans s’en rendre compte. Souvent, il est lié à un mélange complexe de plusieurs facteurs où le stress tient la place d’honneur.

Les causes proposées pour expliquer le bruxisme incluent l’anxiété, des éveils nocturnes très brefs et intenses, une sensibilité neurochimique (neurotransmetteurs tels la dopamine et la sérotonine) mais peu d’informations et d’explications sont disponibles à ce sujet. L’anxiété est considérée comme un élément déclencheur ou amplifiant du bruxisme. Le rôle attribué aux neurotransmetteurs, comme la dopamine, est beaucoup moins clair qu’on le prétendait originalement. Certains antidépresseurs tels les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou ISRS (p. ex. Prozac, Paxil, Zoloft) sont reconnus pour exacerber le serrement – et parfois le grincement –des dents. Une occlusion dentaire inadéquate (mauvais contact entre les dents) était jadis considérée comme l’un des principaux facteurs sous-jacents au bruxisme. À l’heure actuelle, on associe le bruxisme davantage à de mauvaises habitudes au niveau de la bouche et à l’anxiété.

Deux causes peuvent expliquer les cas de bruxisme : l’altération de l’occlusion des dents et le stress. Lorsque les dents sont mal alignées ou que quelques-unes sont absentes, le contact entre les dents est instable et le patient se dit « gêné ». Par réflexe, il a tendance à frotter et à serrer ses dents pour user les dents qui le dérangent.

La seconde et principale cause réside dans un trouble psychosomatique. Autrement dit, les angoisses et le stress se manifestent la nuit par une pression exercée sur les dents. Le Pr. Unger estime que « l’usure des dents par bruxisme est l’une des conséquences des plus gênantes des effets du stress sur notre bouche« . Comme le patient n’en a pas conscience, ces cas nocturnes sont très difficiles à traiter.

La prévalence du bruxisme est élevée chez les jumeaux homozygotes (jumeaux identiques) quoiqu’aucun marqueur génétique n’ait été identifié jusqu’à maintenant. De plus, le bruxisme persiste chez 86 % des jumeaux adultes comparativement à 35 % chez les adultes non-jumeaux.

L’architecture du sommeil semble être normale, en terme de durée et de répartition des stades de sommeil, chez la plupart des bruxeurs nocturnes. Toutefois, on note une plus grande activité cérébrale (EEG), une accélération du rythme cardiaque et une augmentation des contractions des muscles de la mâchoire chez les bruxeurs comparativement aux non-bruxeurs.

Le bruxisme nocturne (80% des cas) est souvent le résultat d’un stress, tensions, et échappe à la volonté du patient, expliquant la difficulté du traitement par les traitements classiques, par rapport à l’ostéopathie. Les traitements proposés par les chirurgiens-dentistes avant tout à supprimer les conséquences.

Les conséquences du bruxisme

Les problèmes liés au bruxisme sont de plusieurs ordres :
Problèmes au niveau des Articulations Temporo-Mandibulaires (ATM). L’ATM est l’articulation entre la mandibule et le crâne. Le fait de bruxer sollicite ces articulations de manière trop importante.

Il peut alors apparaître le Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l’Appareil Manducateur (S.A.D.A.M.) avec des symptômes suivants :
  1. claquements à l’ouverture de la bouche, généralement non douloureux
  2. blocage : on n’arrive plus à ouvrir la bouche complètement
  3. blocage bouche ouverte : on ne peut plus refermer la bouche

Usure des dents, parfois de manière importante, pouvant aller jusqu’à la nécrose
Problèmes parodontaux : récessions parodontales (« déchaussement » des dents).

Le traitement conventionnel vise à diminuer la douleur, à prévenir des lésions dentaires, et le fait de serrer ses maxillaires autant que possible. On peut aussi éviter de manger des aliments durs comme les noix, les bonbons, et pratiquer des auto-massages d’étirement pour aider à rétablir un équilibre normal à l’action des muscles et des articulations. Le bruxisme peut aggraver une insomnie latente, ou la gêne nocturne déjà provoquée par des ronflements, des apnées du sommeil ou un nez bouché chronique pendant le sommeil.
Il faut aussi essayer de réduire le stress quotidien et apprendre les techniques de relaxation (biofeedback, l’auto-hypnose, et autres thérapies alternatives).

Pour éviter d’endommager les dents, des gouttières dentaires ont été utilisées afin d’aider à protéger les dents de la pression et d’amortir les frottements. Elles sont conçues de manière à garder la mâchoire dans une position plus détendue. (Dr Kamami,21-10-08)

Comment le bruxisme se traite-t-il ?

À ce jour, la médecine n’offre pas de solution pour agir sur la cause du bruxisme. Les traitements proposés visent donc à réduire les frottements pour en limiter les effets nuisibles. Le chirurgien-dentiste peut aujourd’hui proposer deux techniques. La confection d’une gouttière nocturne peut être envisagée afin de protéger les dents en empêchant les mâchoires de se toucher. Environ 3 % des Français bénéficient de cette prise en charge. Si cela ne suffit pas, l’autre technique appelée biofeedback, consiste à poser des capteurs qui font sonner un réveil lors des épisodes de bruxisme. Elle est efficace mais temporaire.

La seconde voie réside dans la prise en charge psychologique du patient, afin de comprendre les causes de l’anxiété et du stress. Des séances de relaxations peuvent être bénéfiques. Certains psychologues comparent le bruxisme à une issue de secours de la surcharge émotionnelle. En dehors des suivis psychologiques, il convient de diminuer tous les facteurs de stress, de réduire les aliments contenant de la caféine et de relaxer sa mâchoire en la massant avant le coucher.

La gouttière

S’il est admis que le bruxisme ne se traite pas, qu’il n’existe pas de « remède » contre le bruxisme, souvent est proposée la « solution » de la gouttière pour gérer le bruxisme. La gouttière en question consiste en un moulage réalisé à partir des dents du patient, par son dentiste. Elles peuvent se porter de jour ou de nuit, il agit un peu comme un pare-chocs qui absorbe la force des grincements et des serrements de dents.

Il existe des gouttières molles et des gouttières dures (faites généralement en acrylique dur). Les gouttières molles peuvent créer ou amplifier les maux de têtes, alors que les gouttières dures permettent de garder maintenus les muscles de la mâchoire et peut-être atténuer ou enlever le réflexe de grincement au fur et à mesure du temps…

Cet appareil va subir les contraintes des forces du bruxisme, il est destiné à être porté durant la nuit et parfois dans la journée.

En empêchant vos mâchoires de se rencontrer, la gouttière occlusale :
  • Diminue les tensions musculaires ;
  • Soulage vos articulations ;
  • Protège vos dents et l’os qui les soutient ;
  • Peut faire perdre le réflexe de grincement des dents.

Cette gouttière se portant principalement pendant le sommeil, il est primordial, durant la journée d’essayer de contrôler le serrement et le frottement de vos dents.

Incluant sa réalisation, le coût d’une gouttière se situe entre 460 € et 685 €. Ce traitement peut être accepté par le Dentiste Conseil, le remboursement sera alors de 90 €…

Dans le cas de bruxisme important, il faudra envisager en même temps que le traitement local, une prise en charge du volet psychique. Suivant l’exclusion de certains problèmes médicaux, le traitement du bruxisme comprend une approche cognitivo-comportetmentale (incluant la relaxation), la physiothérapie et le port d’une plaque occlusale pour prévenir les dommages dentaires.

De plus, certaines recommandations peuvent être faites aux patients :
  • éviter de fumer en soirée ;
  • éviter les excès d’alcool ;
  • éviter de dormir sur le dos ;
  • éviter le bruit, l’ ordinateur ou la télévision dans la chambre à coucher.

Néanmoins, cette « solution » proposée couramment n’est ni plus ni moins qu’une béquille. Qui à envie de marcher avec des béquilles toute sa vie ? J’avoue de pas faire partie de ceux-là, et bien au contraire, je suis persuadé que la vraie solution est en nous, dans notre décision de véritablement régler notre dysfonctionnement.

Autres solutions

Le syndrome A.T.M. n’est pas une fatalité nécessitant de « marcher avec des béquilles » toute sa vie !
Il existe plusieurs approches thérapeutiques permettant d’aider la personne atteinte de bruxisme, de corriger le fonctionnement de ses A.T.M. et résorber ce dysfonctionnement qu’est le bruxisme.

La thérapie Cranio-sacré est parfaitement indiquée pour réduire le syndrome A.T.M. ainsi que la Bioenergie Cellulaire Cœur-Péricarde.

Cs deux approches thérapeutiques sont toutes deux issues de l’ostéopathie. Le Crânio -Sacré, élaboré par l’ostéopathe américain John Upledger correspond à ce que l’on peut appeler « l’ostéopathie sensorielle » et la Bioénergie Cellulaire Cœur-Péricarde, créée par l’ostéopathe espagnole Monserrat Gascon peut être également dénommée « ostéopathie cellulaire ».

Jean-Paul Thouny
Thérapeute énergéticien, formateur - Voiron (Isère) France

Principales sources :

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Commentaires (3)
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  • Bruxime

    Merci pour cet article fort complet, et pour la solution que représente la gouttière dentaire.

  • Sofie

    Merci pour ce super article.
    Je me retrouve étant moi même stressée.
    Bonne continuation.
    Sofie

  • neven

    Merci pour cet article très intéressant.
    Le bruxisme apparait en effet souvent dans le profil de sujets très stressés. Les élixirs floraux peuvent constituer des remèdes d’un grand soutien.
    Chez Bach, on retiendra particulièrement white chestnut, agrimony ou vervaine selon les cas. D’autres élixirs ciblent plus spécifiquement la sphère oro-faciale dans ses aspects émotionnels et musculaires (y compris le joint temporo-mandibulaire) : red grevillea ( élixir australien) ou gueule de loup-muflier (élixir européen). Les résultats sont remarquables.

    F.J. Neven
    Logopède – Florathérapeute