Les chiens objets

Nous poursuivons notre voyage à travers le livre de Laïla del Monte : « Communiquer avec les animaux », paru aux Éditions Véga.

Encore une fois Laïla nous fait prendre conscience que les animaux ne sont pas dénué d’intelligence, et que c’est une chance voire un privilège de pouvoir communiquer avec eux.
Pauvre Brendon, jusqu’où peut aller l’égoïsme et l’orgueil des humains! Quant à Sunny il aura pu expliquer à Laïla son ressenti face à l’arrivée du «petit chiot humain» et poursuivre sa retraite bien méritée au sein d’une famille unie.

C’est grâce à la communication avec eux que Laïla a décelé ce qui les traumatisait et le mot n’est pas trop fort. Si nous avons des petits compagnons à la maison nous nous devons d’être à leur écoute, c’est indispensable, car eux aussi souffrent, pleurent à l’intérieur et manifestent leurs sentiments.


Deux exemples significatifs qui peuvent faire réfléchir, extraits du livre de Laïla :

Brendon

Un jour, une dame m’appela pour son chien Brendon. Lors des concours, devant les juges, il devenait très nerveux, il salivait et faisait pipi. Brendon, un beau chien couleur caramel aux yeux mélancoliques me communiqua qu’il ne voulait pas faire de concours canins, il voulait rester à la maison et vivre une vie tranquille, c’était trop de pression pour lui. Il en avait assez d’être stressé et contraint ! Il aimait bien faire les exercices avec Marge, mais les concours, c’était autre chose.

Je revis avec lui toute l’expérience : « Je sens ma gorge se serrer, mes jambes deviennent toutes faibles et tremblantes, j’entends le bruit, les cris, l’excitation des autres chiens, la poussière me brûle les yeux. On me tire par la laisse devant les juges. Que veulent-ils de moi ? Je ne sais pas ce que je dois faire. Un liquide chaud me coule entre les pattes. Maintenant elle va se fâcher et me punir. Je n’en peux plus, je veux partir mais comment faire ? ».

Le trac, je connaissais bien en tant que danseuse, mais pour lui, c’était pire parce qu’il n’aimait pas la compétition. Brendon me faisait tant de peine ! Le pire était que je ne savais comment l’aider. Tout ce que je pouvais faire était d’expliquer à Marge le ressenti du chien.

Mais elle ne voulait rien savoir : « Je ne comprends pas, me dit-elle au téléphone, il excelle aux épreuves, mais une fois arrivé devant les juges, il se transforme en petit chien timide et peureux. Ce n’est plus le même ! ».

J’essayai de discuter avec Marge, de lui faire ressentir l’état de Brendon, mais elle rajouta ; « Je comprends bien, mais il doit surmonter ses angoisses, il faut qu’il apprenne, il est hors de question d’arrêter les concours ! Tous mes chiens font des shows, c’est pour cela qu’ils viennent chez moi ». Je ne sais ce qu’il advint du pauvre Brendon parce que Marge ne me rappela pas.

Sunny

Sunny, un lévrier gris argenté de pure race communiqua avec moi au sujet du nouveau-né de Nancy et Joe qui venait d’arriver à la maison. Nancy avait remarqué que Sunny était bizarre avec le bébé. En sa présence, il grognait. Nancy, préoccupée me demanda de faire une communication avec lui. J’allai donc sur mon chemin blanc. J’aimai la sensation familière du sable fin et chaud sous mes pieds. Sunny apparut tout de suite. J’avais déjà eu des communications avec lui, il était même venu à mon studio pour des séances d’aide. Il était très sensible, je l’aimais beaucoup et m’étais attachée à lui. Il avait de grands yeux limpides et une tête fine et sensible de lévrier. Il était toujours un peu peureux. Il venait des champs de courses. Quand il ne gagna plus, il fut mis en cage, abandonné, prêt à être euthanasié.
Une association de « secours » le recueillit.

La première fois que Nancy l’avait amené, il avait une grave maladie de la peau avec des abcès et de la fièvre. Les vétérinaires consultés n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur son cas, c’était une maladie étrange. Ils avaient tout essayé. Sunny s’approcha avec hésitation sur mon beau chemin blanc. Il était méfiant. Je restai un moment avec lui, accroupie, en silence, sans rien lui demander, seulement pour être là, présente pour lui. Après un certain temps, il osa me regarder dans les yeux, il se sentait plus en sécurité. Je lui demandai ce qui lui était arrivé.

Il me montra son passé aux courses. C’était un monde que je ne connaissais pas et que je ne désire jamais connaître : « L’on nous enferme, nous sommes plusieurs, il n’y a pas de place, j’ai toujours faim, très faim, j’ai peur, sans cesse des bruits de métal (de chaînes, de portes en métal ?). Des cris, les courses, courir le plus vite possible. Pas le temps de me reposer. Cette sensation dans mon corps d’extrême nervosité, les spasmes dans mes jambes, je ne peux pas dormir. Les autres ont tous peur, ils crient la nuit. Moi je ne peux pas dormir, on n’en a plus pour longtemps.

S’il y en a un qui part, un autre arrive. Et pour moi, ça sera quand ? Où va-t-on après ? Je suis épuisé, plus de forces, je n’ai plus envie de vivre, tout m’est égal de toute façon, alors à quoi bon ? Et puis un jour, je vois le visage de Nancy derrière mes barreaux, son sourire, ses larmes, sa voix, elle m’emmène chez elle. Maintenant je me sens si bien, elle s’occupe de moi, elle m’aime. Il y a d’autres animaux ici, trois chats et un autre lévrier.
Ils sont calmes, tranquilles, ils dorment tout le temps.
Ils ne connaissent pas l’enfermement.
Au début, je pensais que Nancy ne reviendrait pas, qu’elle allait me quitter, mais maintenant je sais qu’elle est là, elle revient toujours. Je n’ai plus faim.

Maintenant, il y a ce bébé. Elle ne me parle plus, elle ne me laisse plus entrer dans sa chambre, je suis seul, elle a même eu peur de moi l’autre jour, comme si j’allais faire quelque chose de mal
 ».

Sunny « pleurait ». Les animaux pleurent en silence, les larmes sont tournées vers l’intérieur. Je pleurais avec lui. Nous étions tous les deux sur le chemin blanc. Un grand espace de tristesse et de solitude me rentra dans le cœur. « Pourquoi Nancy m’a-t-elle abandonné tout d’un coup ? » Je séchai mes larmes et je lui expliquai que le petit « chiot humain » sans poils, avait lui aussi besoin d’amour. Il y en avait assez pour tout le monde.

Mais le bébé était tout petit et très fragile et il lui fallait beaucoup d’aide et d’attention. Après, il grandirait… C’était à son tour d’aider Nancy.

Après la communication avec Sunny et un peu plus d’attention de la part de Nancy et Joe, tout rentra dans l’ordre, Sunny se calma et il accepta courageusement la présence du petit « chiot humain »

Comme vous pouvez de nouveau le constater par ses deux témoignages, nous devons être à l’écoute de nos animaux. Des agissements inhabituels de leur part doivent nous interpeller car ils peuvent mettre le doigt sur des situations de souffrance et de gêne. On ne peut que les remercier d’être ce qu’ils sont pour nous et pour l’enseignement qu’ils sont à même de nous apporter… Jackie Thouny

Laïla del Monte
Communicatrice animal
Californie – USA
Livre de Laïla  : Communiquer avec les animaux

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