Trouver sa voie par la voix, avec le Chant Postural

Le Chant Postural, une technique thérapeutique à la puissance exceptionnelle, initiée par la chanteuse et musicienne Elisabeth Baile.

Vous avez toujours rêvé de chanter mais vous n’avez jamais osé vous lancer ni prendre de cours ? Vous avez la voix qui monte dans les aigües quand vous êtes ému ? Vous avez l’impression qu’on ne vous entend pas ? Vous êtes parfois aphone ou votre gorge se noue facilement ? Essayez le chant postural, une technique unique qui libère la voix pour mieux trouver sa voie.

Positionner son bassin pour se libérer

Initié par Elisabeth Baile, musicienne, chanteuse, enseignante et thérapeute formée à l’ostéothérapie, le Chant Postural est un travail qui demande d’oublier toute idée reçue sur la voix et sur la façon de la propulser.

Ici, on n’utilise pas le diaphragme abdominal ou la respiration ventrale mais l’antéversion du bassin. Autrement dit, la cambrure. « La voix est un assemblage physique sophistiqué dont la base est le bassin. Ensuite, il y a tout un axe physique et énergétique qui correspond à la colonne vertébrale et à la colonne d’air. Pour que ce système fonctionne de manière optimale, il convient de retrouver la forme naturelle de la cambrure, à savoir, le bassin en antéversion », développe Elisaberth.

Une position d’autant plus difficile à adopter qu’on nous « bassine » justement avec le fait qu’il ne faut pas se cambrer. Et bien si… Car c’est justement cette cambrure qui permet de porter l’édifice et les poids, autant physiques qu’émotionnels : dans ce système pointu, ce sont les grosses vertèbres qui portent les grosses « valises » et les petites vertèbres qui portent les petites. Or, le bassin est rarement placé de façon à pouvoir remplir sa fonction : chez la plupart des gens, la colonne est affaissée, en haut comme en bas.

Inconsciemment, on retient le poids du corps mais aussi des émotions et des non-dits, conscients ou pas, vers les épaules, le cou et la cage thoracique. On l’a tous vécu : la voix, c’est ce qui coince quand l’émotion nous saisit. Avant d’acheminer ces poids via le son, depuis le haut du corps où ils sont coincés, vers le bas, où ils sont intégrés, il faut poser la réception, et donc, le bassin en conscience.

Propulser la voix pour vibrer

Le début du travail consiste à faire apparaître la colonne d’air qui est la colonne vertébrale de la communication : le canal est (généralement) ouvert vers le haut, mais pas vers le bas, ce qui nous pousse à chercher les solutions vers le mental, le contrôle, c’est-à-dire vers l’extérieur. Or, on ne projette pas la voix vers l’extérieur avec un geste sortant (ce qui revient à « projeter » continuellement sur l’autre), on la propulse vers l’intérieur avec un geste rentrant.

C’est toute la subtilité du Chant Postural : avant de sortir la voix, il convient la rentrer. Car, et c’est bien logique, on ne sort rien qui ne soit pas déjà à l’intérieur, à part une parole creuse ou en l’air.

Quand le bassin est placé correctement il fait office de trampoline : la voix peut y prendre son impulsion pour aller vers l’extérieur. En installant un sol bien portant, on accède ainsi à des zones de cellules qui n’ont pas l’habitude de vibrer : grâce à la voix, qui donne accès à l’intime, on travaille jusqu’au transgénérationnel, dans des espaces auxquels on n’a jamais eu accès. Cela dégage le canal de la voix qui est celui de l’expression de soi, permettant ainsi d’être puissant, sans passer par la force.

Le Chant Postural, une rencontre avec soi

La séance se déroule assis sur un tabouret ergonomique qui permet le placement correct. Elisabeth « donne le « la » » avec des sons simples tout en massant la colonne. On sent physiquement le mucus sortir, le bassin vibrer, le ventre se relâcher, les poumons s’ouvrir, le cou se détendre, les épaules descendre, c’est impressionnant.

Chaque séance évacue, nettoie, débloque et permet d’engrammer de nouvelles données en lien avec qui on est réellement. Le système de survie, c’est-à-dire l’ego, commence à ressentir que, dans le bassin, il y a un adulte incarné

Le ressenti s’affine et devient de plus en plus performant. Tout s’éclaircit et ce qui est évacué ne revient pas. Ça fait bouger, ça déstabilise, mais on observe une transformation rapide ; ce qui est très motivant. « Une fois qu’on a réintégré son enveloppe, qu’on la vibre, et qu’on ose dire qui l’on est, on n’a plus besoin d’être tout le temps projeté hors de Soi, à juger, à contrôler, à critiquer les autres ou, au contraire, à être toujours d’accord. Au lieu d’attendre une reconnaissance extérieure, on se reconnaît à l’intérieur, on re-devient le maître de soi. On est dans son pouvoir : celui de s’accueillir et de s’aimer », précise Elisabeth.