Qu’est-ce que la substance P ?

Amener l’œuf fécondé de la trompe ovarienne dans l’utérus pour y être implanté nécessite une mobilité des organes génitaux ; ceci est rendu possible grâce à la présence de récepteurs tissulaires spécifiques à leur niveau, sensibles à une substance chimique faite de 11 acides aminés appartenant à la famille des tachykinines appelée Substance P, sécrétée initialement par le duodénum et le pancréas maternel.

Rôle de la substance P dans l’organisme

La substance P transmet l’information de tout dysfonctionnement c’est-à-dire d’une contrainte fonctionnelle tissulaire ou organique anormale quel que soit le lieu où l’espace du corps ou elle s’individualise, stimulant le système nerveux et exprimant la douleur dans un endroit du corps en relation avec la topographie dysfonctionnelle. Ceci provoque instantanément par réaction une sécrétion de morphine naturelle appelée endorphine (de la classe des opioïdes endogènes) agissant sur les récepteurs spécifiques.

La substance P est identifiée en raison de sa fonction comme un neuromédiateur chimique, c’est-à-dire un composé chimique déclenchant des réponses fondamentales dans le fonctionnement du système nerveux. elle est le premier neuromédiateur de ce type mis en place lors de la période embryonnaire, elle est présente pendant toute la vie. Celle-ci est initiée dans les 15 premiers jours de la vie embryonnaire par la mère, puis va être relayée par la propre sécrétion embryonnaire à partir d’une topographie4 à hauteur de l’ombilic ou se mettront en place le pancréas et les intestins cet ensemble est aussi appelé actuellement premier cerveau ou cerveau entéral par les spécialistes en neurosciences.

Cette substance P, neuromédiateur, sera aussi pendant la période embryonnaire et la maturation fœtale et par la suite jusqu’à la puberté, le premier facteur de croissance qui déterminera toute l’architecture embryonnaire in utero. Ceci se fera selon un modèle mathématique mis en évidence par les travaux des embryologistes et mathématiciens Français : Couly et Thom. C’est un modèle de symétrie pentamétrique ce qui veut dire à cinq axes (annales de génétique 1982 : Concepts nouveaux de la biologie du développement céphalique humain).

Définition de la substance P

Weill aux États-Unis dans la revue : Developpment, confirme, et définit la tête et les 4 membres comme axe d’une symétrie à 5 branches qui fournira par ailleurs à partir de l’extrémité céphalique 5 bourgeons maxillaires qui induiront la mise en place de 5 vésicules cérébrales, qui donneront le système nerveux central et périphérique. Il faut savoir que toute ce développement appelé organogenèse est rendu possible grâce à la substance P de même qu’elle différencie les 5 organes neuro-sensoriels : oreille, œil, goût olfaction, toucher en mettant en place en premier lieu l’étage vestibulo-cochléaire avec l’oreille.

De même les membres seront terminés par 5 plis radiés que forment les doigts et les orteils. Ceci au niveau de l’homme correspond au degré de complexité d’évolution du vivant le plus accompli de notre origine Ecchinodermique dont notre lointain ancêtre est l’étoile de mer à cinq branches.

On imagine facilement que la substance P qui participe à toute l’évolution embryologique va garder des connexions permanentes à tous les niveaux anatomiques, viscéraux et fonctionnels de l’adulte.

Cette substance P est retrouvée dans les neurones sensitifs innervant la pulpe dentaire, les vaisseaux dentaires, les glandes salivaires, les bourgeons du goût et les muqueuses gengivales et jugales (Brodin, E. Olgart, l.).

Production de la substance P
Toute dysfonction corporelle qu’elle soit mécanique, chimique ou électrique déclenche la sécrétion de cette substance P désignée aussi par le terme de neurohormone polypeptidique. Celle-ci est le chef de file du système d’alerte de cette dysfonction et a pour particularité de se déclencher avant même que le stimulus nociceptif (qui véhicule la douleur) ne vienne à la conscience c’est-à-dire avant même que le sujet ne ressente la douleur (Poenaru, S).

Dysfonction oclusale dentaire et subtance P

Selon Mergui. A, dans les Cahiers de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale en 1999, la dysfonction occlusale dentaire, peut déterminer comme une onde de choc une dysfonction posturale, oculaire, auditive ou viscérale qui obéissent aux mêmes lois communes à tout l’organisme.

Dans ce cas tout contact prématuré des cuspides dentaires (surface d’attaque dentaire) forcement unilatéral, symptomatique d’un dysfonctionnement occlusal va être à l’origine de tractions musculaires, tendineuses, tissulaires, à partir de l’étage maxillaire et de l’arcade mandibulaire donnant une sécrétion unilatérale de la substance P du côté ou a lieu ce simple contact dentaire, déterminant instantanément une réaction de sécrétions des endorphines du côté opposé. La substance P va contracter son côté, les endorphines vont exagérément détendre le côté opposé ; ceci aura pour conséquence à partir de l’étage masticatoire, un mouvement de vrille atteignant le squelette ostéo-articulaire sus-jacent : la tête, et sous-jacent : thorax, colonne vertébrale, bassin, membres supérieurs et inférieurs, mais aussi les éléments viscéraux et organiques qui s’y logent et les enveloppes musculaires et tégumentaires (peau) qui le recouvrent. Ceci amène une souffrance paroxystique ou chronique étant donné que l’ouverture et la fermeture de la bouche sont faites jusqu’à 1500 fois par jour.

Croissance embryonnaire et substance P

Pendant la période embryonnaire toute agression médicamenteuse, physique, (rayonnement) peut déterminer un défaut embryologique qui paradoxalement grâce à ce système faisant intervenir la substance P comme facteur de croissance, pendant tout le devenir in utero va s’efforcer à compenser l’aspect mal formatif réactionnel créé par cette agression chimique ou physique exogène ; et plus cette agression sera tôt dans la période prénatale plus l’organisme embryonnaire n’aura de cesse d’imaginer des compensations pour qu’à la naissance la fonction globale soit le plus près possible de la normalité néonatale, ceci grâce au couple substance P/endorphines.

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que ces capacités adaptatives embryonnaires peuvent être retrouvées à l’état adulte dès lors que l’on a le souci du point de vue thérapeutique de restituer la fonction masticatoire physiologique. Ceci a été magistralement étudié et a fait l’objet de propositions thérapeutiques par le Professeur Planas à l’origine de toute une technique thérapeutique appelée Réhabilitation Neuro-occlusale qui a fait école à Barcelone

Conséquences de la production de substance P

Dès la naissance et pendant toute la vie il a été démontré que toutes les agressions corporelles qu’elles soient mécaniques physiques par exemple les champs électromagnétiques les rayons X, ou chimiques provenant de l’alimentation telle qu’une mal-absorption intestinale ou iatrogènes déclenchent la sécrétion de cette substance P chef de file d’un système d’alerte avec toujours une contrainte mécanique qui remonte au niveau de la bouche souvent à peine perceptible, mais parfois créant le rictus de la douleur.

Comme l’a décrit Mesgui. A, à partir d’une dent en dysfonction c’est-à-dire qui ne tombe pas exactement en face de l’antagoniste, la sécrétion du couple : substance P/endorphines est faite de telle sorte qu’elle déséquilibre les tensions des muscles squelettiques. Ce déséquilibre musculaire s’exprimera entre l’avant et l’arrière ou entre la droite et la gauche. Il s’ensuit des effets spécifiques de cette substance P sur l’os qui ont un effet de « vrille » sur les pièces squelettiques mais aussi sur les tissus mous et organes qui s’y trouvent à l’intérieur. Si cette vrille masticatrice est bénéfique en apparence puisqu’elle permet de mastiquer quel que soit le degré d’incongruence (déséquilibre) dentaire elle se fera au prix d’une souffrance atteignant à divers degrés, comme une onde remontant à la tête mais descendant dans tout le corps, c’est-à-dire atteignant le tronc et les membres

Supprimer le stimulus de dysfonctionnement ou d’interférence provoque l’arrêt du couple substance P/endorphines et « dévrille » aussitôt les pièces squelettiques qui négative les dysfonctionnements viscéraux.

Les conséquences à long terme ont magistralement été consignées dans un livre écrit par le professeur Mezl chef de service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale à Montréal : Abrégé de Pathologie dentaire édité en 1973 aux éditions Maloine et disponible dans toutes les bibliothèques universitaires de médecine et dentaires de France, malheureusement non lu. Il affirme à juste raison en le démontrant que toute pathologie est initiée par un dysfonctionnement dentaire et masticateur ceci est rendu possible par un ensemble de connexions déclenchées par cette substance P et qui met en jeu ce qu’il a décrit comme des médiateurs (messagers) immunitaires que l’on a ensuite appelés cytokines. Ce travail d’ailleurs lui a valu une nomination au prix Nobel.

Regarder un enfant écrire au tableau s’il passe la langue et qu’il la mobilise rythmiquement comme s’il voulait délier son écriture c’est tout simplement parce que le muscle masséter, muscle maxillo-facial le plus puissant de l’organisme intervient dans une commande différentielle des muscles agonistes et antagonistes du poignet qui délient l’écriture chez cet enfant ; cette application grimacière de la face signifie qu’il existe déjà un trouble orthodontique avec dysfonctionnement occlusal présent au niveau de l’arcade dentaire chez cet enfant.

Importance de la bouche

Par extrapolation à cet exemple on peut dire que c’est la bouche qui assure le balancier musculaire postural qui permet de mettre en jeu l’ensemble des muscles de notre corps dans n’importe quelle station qu’elle soit allongée assise debout sans mouvement ou en mouvement. On imagine dans ces situations locomotrices l’importance de la substance P et des endorphines dans cette synchronisation musculaire, et leur rôle perturbé et perturbateur dans une pathologie donnée

C’est la raison pour laquelle, en cancérologie, dans les maladies auto-immunes, en hématologie toute modification de type débord gonflement hypertrophique gengival est souvent chez les enfants un élément prémonitoire de l’installation d’hémopathies malignes. Il s’avère indispensable et élémentaire dans l’approche clinique sémiologique de toute affection, d’examiner en priorité toute la fonction et l’organe masticatoire qu’est la bouche et de rechercher des épines irritatives dentaires infectieuses inflammatoires adjointes par les métaux lourds et les prothèses, en même temps que de vérifier tout dysfonctionnement occlusal comme relation permanente de cause à effet avec une pathologie recherchée.

Mieux, le traitement spécifique d’une maladie devra comporter pour sa complète consolidation le traitement des causes stomatologiques dans toute leur complexité

Dernier constat et non des moindres : la bouche est le seul organe où persistent intégralement des récepteurs des 3 feuillets initiaux de l’embryon, ce qui justifie toute une approche en biologie de recherche de marqueurs salivaires au diagnostic des affections cancéreuses hématologiques et auto-immunes. Dans une revue médicale américaine cette orientation d’investigation à même permit de dire que dans l’avenir ce sont les chirurgiens-dentistes, qui seront au 1er rang pour faire le diagnostic d’une maladie

Ceci n’est pas une nouveauté car du point de vue historique médical un verset du Coran dit : « si tu es malade ouvres la bouche tu trouveras la solution »

C’est ce que je me suis efforcé de mettre en place pendant mes 40 années de consultation clinique spécialisée en cancérologie en génétique en immunologie en médecine prédictive et pendant 15 ans dans le cadre de la formation continue des médecins de Suisse Romande ou dans un centre de santé et de prévention médicale il a été possible de concentrer tous les moyens d’approche d’imagerie médicale, de biologie, d’investigations dentaires multiples pour élargir la connaissance diagnostique et rendre le traitement de toute pathologie moins symptomatique.

Tadeusz Nawrocki
Médecin clinicien, cancérologie, anthropologue médical, physicien, conférencier
Vous pouvez reproduire librement cet article et le retransmettre, si vous ne le modifiez pas et citez la source : www.energie-sante.net
Si vous aussi, souhaitez vous exprimer et être présent sur Energie-Santé, Contactez-nous
croissanceduodénumdysfonction occlusaleembryonmorphineneuromédiateurneuronespancréas
Commentaires (0)
Ajouter un Commentaire