Le microcrédit propulsé pas l’internet

En un clic de souris, un humble commerce situé à l’autre bout du monde peut recevoir un coup de pouce salvateur.

Le microcrédit
Le microcrédit consiste généralement en l’attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques, pour faire simple c’est une offre de services financiers (épargne, crédit, assurance, etc.) à destinations des plus pauvres.

Le microcrédit se développe surtout dans les pays en développement, où il permet de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l’activité et la création de richesse. Cette activité de microcrédit favorise et encourage le développement de microprojets sur le plan local.
Il touche des secteurs reliés à l’agriculture par le biais de regroupements de villages, de coopératives paysannes etc., l’artisanat qui regroupe le plus souvent des associations artisanales féminines mais aussi des groupements d’artisans. Le microcrédit représente également pour la femme un levier de revalorisation dans les pays en voie de développement. Elles peuvent ainsi améliorer leurs conditions de vie et celle de leur famille. En dehors des groupes d’experts en microfinance comme PlaNet Finance, il existe des petites structures dont Babyloan, qui vient de voir le jour. Des projets de micro-crédit vous sont présentés. Vous pouvez vous-même choisir et vous impliquer dans un projet en contribuant à son financement, que ce soit en Asie, en Afrique où ailleurs. Vous serez informé de l’évolution du projet et de sa concrétisation et remboursé intégralement de la somme prêtée. Mais quelle satisfaction de savoir qu’à votre niveau vous aurez contribué avec quelques euros à la réalisation et création d’une petite entreprise.

Les prêteurs commencent à affluer, les témoignages sont nombreux ; voici quelques témoignages :

Permettre d’améliorer le niveau de vie de personnes en difficulté.
Sandrine – 32 ans Charenton le Pont

C’est une des plus belles initiatives des dernières années pour développer des initiatives locales.
Nicolas – 28 ans Paris

Aider des personnes et plus que par de simples dons anonymes. Donner une utilité à de l’argent, plus que par l’épargne.
Flore – 26 ans – Paris

On m’a aidé dans mes projets. A mon tour de le faire et surtout les femmes qui ont peu de crédit et des capacités de faire changer les choses.
Corinne – 63 ans- Paris

J’ai connu, jeune, des difficultés financières, je n’ai alors trouvé d’aide de personne. Je sais qu’une aide, si minime soit-elle, peut VRAIMENT être très utile.
Jacqueline -63 ans Rochefort

Pouvoir aider facilement les autres à créer leurs projets et réaliser leurs ambitions.
Camille – 22 ans – St Nazaire

Permettre à des personnes moins favorisées que moi de réaliser leurs projets et d’améliorer leur qualité de vie.
Pierre – 31 ans – Vincennes


Exemple en pays khmer, où Babyloan.org, un site Internet français, aide de tous petits entrepreneurs à développer leur affaire.

Quand Ngoung Sokteing a ouvert une modeste échoppe, il y a huit ans au marché Chhbar Ampeuv, à Phnom Penh, elle se contentait de vendre des boissons fraîches. Il y a quelques mois, sa vie a changé : elle a pu diversifier ses stocks – elle vend aujourd’hui également de l’essence – et ne compte pas s’arrêter là. A l’origine de cette petite révolution, un microcrédit contracté par l’entremise d’Entrepreneurs du monde, un institut de microfinance (IMF), baptisé Chamroeun (« prospérité » en khmer) au Cambodge. Un exemple parmi tant d’autres de microcrédit ? Pas vraiment car, cette fois, les prêteurs ne sont pas des organismes financiers mais des internautes lambda, qui ont prêté par le biais du site Internet français Babyloan.org la somme dont Sokteing avait besoin pour développer son activité.

Pour aider cette mère de cinq enfants, qui avait besoin d’un prêt de 1,5 million de riels (280 euros), plusieurs internautes se sont connectés sur www.Babyloan.org et ont versé une somme en ligne. Ils ont choisi Sokteing en consultant les différents profils présentés sur le portail, qui affiche une photo de l’emprunteur et détaille brièvement son projet. Chaque jour, les internautes peuvent suivre en ligne l’évolution du prêt, jusqu’à ce que le total soit atteint. Quand la somme a été réunie, Sokteing a pu commencer à investir puis à rembourser. « Chaque semaine, je verse 59 400 riels (11 euros) à Chamroeun pour rembourser« , explique-t-elle, avant d’ajouter, très fière : « Ce n’est pas un don, je vais rendre tout l’argent que l’on m’a prêté. » Ngoung Sokteing a déjà en tête un autre prêt qu’elle sollicitera dans quelques mois, pour, cette fois, échanger des devises étrangères. « Je n’aurais jamais pensé que je pourrais me développer un jour, et aussi vite, continue-t-elle. Il ne me serait pas venu à l’idée d’aller dans une banque : je suis bien trop pauvre ! »

Babyloan

Lancé début septembre dernier par Arnaud Poissonnier, un « ex-banquier privé-conseil de riches », selon ses mots, reconverti à la microfinance, Babyloan est déjà parvenu à mener à bien 37 projets au Cambodge, la plupart émanant de femmes souhaitant développer leur commerce sur les marchés de Phnom Penh. « Les profils proposés sur le site ont été rigoureusement sélectionnés par Chamroeun, qui choisit les personnes parmi les plus pauvres. Les prêts demandés sont très peu élevés », souligne le fondateur du site. Aujourd’hui, Babyloan compte 300 membres et le nombre d’inscriptions n’arrête pas de grimper.

En quelques semaines, les internautes sont remboursés de la somme qu’ils ont avancée. Ni plus ni moins. Car si le micro-emprunteur doit s’acquitter d’intérêts, ceux-ci ne servent qu’à couvrir les frais de fonctionnement, très élevés, de l’IMF. « Gérer le prêt, rendre visite aux emprunteurs, a un coût », explique Grégoire Héaulme, le directeur de Chamroeun. Si le micro-emprunteur ne peut rembourser le prêt, c’est l’IMF qui a pour obligation de prendre le relais. Toutefois, les taux d’intérêt demeurent en deçà de ceux traditionnellement pratiqués, notamment par les organismes bancaires. Au Cambodge, ceux-ci s’élèvent à 8-12 % pour un microcrédit contracté dans une banque, contre seulement 2 à 3 % par Internet. « Bien souvent, les instituts de microfinance doivent emprunter l’argent auprès de banques, et ce avec intérêts, » explique Grégoire Héaulme. Babyloan collecte de l’argent et le transmet sous forme de prêt à taux zéro aux IMF. L’économie réalisée par l’IMF est donc égale au montant des intérêts normalement facturés par les banques. »

Mais pour Babyloan cela représente tout de même un coût : celui du temps passé à collecter les informations de partenaires sur le terrain, à la mise en ligne des données, à la rédaction de comptes rendus mensuels ou encore à la gestion du partenariat. « Dans quelques mois, une fois que le système sera un peu plus rodé et que les volumes deviendront plus conséquents, » poursuit Grégoire Héaulme, « il conviendra de réaliser une étude détaillée pour mesurer si cette source de financement représente vraiment une économie pour nous ou non. ».

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