Il nourrit l’humanité depuis des millénaires. Il est source de questionnement et d’interrogations, de remise en cause depuis une petite centaine d’années.
L’allaitement
Pourtant si le mode d’emploi est relativement simple, il y a quelques règles de fonctionnement à connaître…
Voici quelques points importants qui faciliteront grandement le démarrage :
Le lait de femme est l’aliment prévu par la nature pour nourrir le petit d’homme.
(les préparations pour nourrissons sont faites à partir de lait de vache ou de chèvre, de brebis et sont donc très éloignées de la composition du lait humain)- Toutes les femmes à quelque très rare exception peuvent allaiter leur enfant même avec un seul sein : -)
Lors des visites avant l’accouchement, c’est un point à vérifier avec la sage-femme, le gynécologue… si vous avez un doute, si vous avez subi une chirurgie au niveau de la poitrine, il sera possible d’allaiter avec un accompagnement particulier. - Le petit d’homme n’est pas fini à la naissance ; les autres mammifères marchent quelques heures après leur naissance, le petit d’homme mettra 10 à 24 mois à marcher (selon le Dr Emmi Pickler) et il est naturellement programmé pour être allaité… jusqu’à perte des dents de lait (ce qui reste extrêmement rare dans les sociétés occidentales, j’en conviens)
L’être humain n’est pas nidicole, il ne laisse pas ses bébés dans un nid en les nourrissant une à deux fois par jour. Le nouveau-né a besoin d’être nourri toute la journée. - L’estomac d’un nouveau-né à la taille d’une bille à la naissance, la taille d’une balle de ping-pong après quelques jours
- Le lait maternel se digère en 30 à 40 minutes. (le lait de vache en 1h30 à 2h imaginez l’énergie déployée par l’organisme pour un tel travail !)
- Les tétées ne sont pas qu’alimentaires, elles servent aussi pour le bébé à se rassurer, à se calmer, à diminuer une douleur….
- Plus le bébé tête plus le corps produit du lait.
- Les pleurs sont le stade ultime de la demande.
- Pleurer pour un bébé c’est une très grosse consommation d’énergie donc certains ne pleurent pas.
- Un nouveau-né peut se laisser mourir de faim ainsi, il ne va pas pleurer, il tétera de moins en moins, de moins en moins efficacement, aura moins de lait donc moins de force… le premier mois est primordial pour la suite de l’allaitement.
Le démarrage de l’allaitement
Les difficultés de démarrage sont souvent là, dans la méconnaissance du fonctionnement physiologique et naturel d’un nouveau né.
Un bébé a besoin d’amour, de lait. Comment on ressent l’amour quand on est un tout petit ?
En étant en contact physique, visuel, tactile avec sa mère. C’est par des mimiques, des regards qu’il va montrer qu’il est disposé à téter.
Mais revenons-en à l’allaitement, un bébé sait naturellement téter, il a le réflexe, sauf quand les conditions de naissance perturbent ce réflexe, ou que l’accueil après la naissance n’est pas optimum. Dans ce cas le peau à peau est important pour le bébé qui va diminuer sa consommation d’énergie et réduire son stress. Un bébé qui ne tête pas va perdre de l’énergie et aura moins de force pour téter. Un point important, la mise au sein peut se faire dès la naissance sans attendre même dans le cas d’une césarienne. Il suffit d’en parler avant avec le personnel afin que votre demande soit entendue et respectée.
Il peut être bloqué au niveau de la nuque, avoir une douleur qui l’empêche de bien se placer : une visite chez l’ostéopathe dans les 15 premiers jours de vie voir, dans les 8 premiers jours même à la maternité permet de vérifier la « mécanique ».
Les 3 à 5 premiers jours, le corps de la mère produit du colostrum, c’est le supercarburant du démarrage ! Le bébé en a besoin pour la mise en route de son circuit digestif ; le colostrum va permettre l’évacuation du méconium (les selles qu’il a conservées le temps de la gestation).
Les premiers jours le bébé a besoin de téter très souvent 8 à 12 fois par 24 heures voir plus ! mais surtout pas moins. C’est important pour lui de recevoir les quelques gouttes de colostrum à chaque fois et c’est important pour la mise en route de la lactation chez la mère.
Quand on a eu connaissance du fonctionnement, du mode d’emploi il n’y a quasiment plus de difficultés.
La maman est fonctionnelle, le bébé aussi. Mécaniquement tout est en état pour un allaitement optimum.
Où sont les difficultés ?
- Les croyances du style :
« Je n’arriverai pas à allaiter, ma mère et ma grand-mère n’ont pas pu, c’est de famille. »
« j’ai raté pour le premier, ce n’est pas la peine que j’essaye. » - Les fréquentations :
Les mauvaises langues : « ah tu vas allaiter ! je te souhaite bien du courage qu’est ce que c’est galère ! »
Les récits de catastrophes : « ah ma pauvre ! j’ai eu des crevasses durant 3 semaines qu’est ce que j’ai eu mal !!! »
Évidemment, c’est à fuir ! - Le manque de confiance en soi, manque de confiance dans les capacités de son bébé.
- Une mère est naturellement programmée par la nature pour allaiter.
- Le bébé pareil, cela fait partie de ses réflexes naturels.
- L’humanité a été allaitée au sein depuis des millénaires et si nous sommes toujours là c’est bien grâce à cela malgré la place importante des préparations pour nourrissons.
- Le manque de modèle, d’encadrement et de soutien, le manque de formation des professionnels de santé mais pas que, le personnel de chambre aussi a besoin d’être formé et les maternités font de plus en plus d’effort à ce niveau.
Il y a des groupes de mères un peu partout en France organisés par des associations, des temps d’informations et de partage organisés par les PMI, les maternités… autant d’occasions de rencontrer des femmes qui allaitent et de recevoir du soutien.
Le besoin d’intimité, de sécurité
Malgré toutes les informations reçues avant la naissance, malgré le soutien adéquat au démarrage, il arrive que des difficultés se présentent. Elles pourront se régler assez rapidement et simplement bien souvent grâce à une seule consultation même par téléphone.
Allaiter c’est une expérience unique. Une femme m’a dit un jour « si je n’avais pas allaité, je n’aurais pas découvert cette part de ma féminité ». Je l’avais accompagnée pour l’allaitement de son quatrième et dernier enfant, les trois premiers n’ayant pas été allaités.
C’est une expérience unique aussi parce que chacune choisit son objectif. J’ai accompagné une femme qui voulait allaiter jusqu’à deux mois et demi, date de la reprise du travail. Arrivée à cette échéance, elle n’avait pas envie de sevrer, elle a continué jusqu’à 4 mois avec bonheur, heureuse d’avoir donné de son mieux pour son enfant.
Conclusions
L’être humain est naturellement prévu pour grandir avec cet ingrédient unique qu’est le lait de femme. Il est impossible à reproduire tellement il est complexe dans sa composition, aucun substitut ne lui est équivalent.
De mon point de vue, il est tellement plus agréable d’informer, de (re)donner confiance à la mère, au couple avant la naissance plutôt que de réparer les dégâts après, prenez le temps de vous renseigner, de consulter avant, ainsi les aléas de l’allaitement seront vécus beaucoup plus facilement et avec sérénité.
Les bébés sont des merveilles de la nature, donnons leur ce qu’il y a de meilleur : de l’amour et du lait maternel.
Le lait maternel n’est pas que de l’amour en version liquide, il peux aussi empoisonner le bébé, si ce bébé n’est pas désiré, si l’allaitement se fait à contre coeur, si il y a eu viol, Tout dépend ce que chacun a à vivre.
La loi de polarité existe aussi dans l’allaitement et l’amour devient rejet, même si l’expérience est juste dans l’instant.
Hum… « lait maternel poison »… peut-être d’une certaine manière, mais les pensées sont tellement plus puissantes et peuvent être bien plus destructrices, car elles conditionnent les comportements…
La loi de polarité se vérifie pour tout ce qui est vivant, comme d’autres lois de la nature, qui régissent la Vie…
J’ai allaité mon 2ème enfant avec grande difficulté après une césarienne non prévue et une grande souffrance maternelle et foetale : mon bébé en réanimation, moi ayant 40 de fièvre. On m’a interdit d’allaiter tant que mon bébé et moi n’allions pas mieux ! J’étais très demandeuse d’allaitement car j’avais eu 1 premier bébé normal avec beaucoup de lait ! J’ai persévéré et fini par lâcher le biberon au bout de 6 semaines d’acharnement et sevré mon bébé à 6 mois. Au bout d’un an mon bébé était totalement guéri et moi aussi. Ne jamais désespèrer !!!
Bravo pour votre persévérance 🙂
c’est le plus beau cadeau d’une maman a son bébé……le premier
Et pour que la maman puisse le faire elle a besoin d’un accompagnement spécifique, professionnel et bien sûr bienveillant.