La patate douce

La patate douce est un légume que j’ai découvert il y a environ une dizaine d’années. En consommant très régulièrement j’ai voulu en savoir un peu plus sur ce tubercule et approfondir ce que je pourrai découvrir sur ses bienfaits sur notre santé car comme nous le savons, tout ce que Dame Nature nous offre renferme de nombreuses vertus pour la santé.

La petite histoire de la patate douce

Certains situent l’origine de la patate douce en Inde, en effet celle-ci y est cultivée depuis très longtemps on pense depuis le XVIe siècle. Cependant des fouilles archéologiques effectuées au Pérou laissent penser que la patate douce même si elle n’était pas cultivée était connue il y a 8000 ans avant notre ère et confirment de ce fait qu’elle est bien originaire d’Amérique du Sud. Variétés cultivées ou pas, on ne le sait pas. La patate douce se développe dans des climats chauds à des températures de plus de 20 °C.

Ce sont les Espagnols et les Portugais qui introduisirent la patate douce en Europe puis en Asie, en Australie et en Afrique lors de leurs conquêtes.

Très présente de nos jours en Océanie, sa présence daterait de 1500 avant notre ère et se serait installée progressivement en Polynésie ou elle est depuis longtemps un aliment de base. On pense que les oiseaux auraient pu disséminer les semences dont un oiseau en particulier le pluvier doré de Polynésie lors de voyages migratoires sur les côtes occidentales de l’Amérique du Sud. En Polynésie la patate douce est connue sous le nom de Kumara, nom qui vient du mot quetchua des plateaux des Andes, au Japon son nom est satsuma imo, son origine vient de l’ancienne province de Satsuma.

De nos jours on cultive la patate douce dans tous les pays tropicaux et constitue la base alimentaire de nombreuses populations. Elle sert également de nourriture pour les animaux.
En bref ce tubercule est connu et consommée par un grand nombre de personnes sur notre planète ou elle prend souvent la place de la pomme de terre.

C’est à partir de 1750 que la patate douce sera cultivée en France uniquement dans le Sud ou des températures clémentes et chaudes lui permettent de se développer. On compte plus de 500 variétés de patates douces.

Un peu de botanique

C’est 1599 que le terme « patate » serait apparu. Dérivé de l’espagnol batata. C’est ainsi que les Arawaks natifs de la région centrale des Amériques appelaient les patates douces lors de la Conquête par les Espagnols.

La patate douce est une plante vivace de la famille des convolvulacées. Elle est pourvue de tiges rampantes pouvant atteindre plusieurs mètres de long.

Ses fleurs de couleur violette ou blanche font penser à celles du liseron.

Elle produit des tubercules de forme plus ou moins allongée voire arrondies à peau très fine. Selon la variété on retrouvera des couleurs différentes : blanches, orange, violet, jaune ou rouge.

Sa saveur se rapproche de celle de la châtaigne avec un goût légèrement sucré.
Les feuilles vertes de la patate douce se consomment également et se cuisinent de la même façon que les épinards.

Production

Europe : 54 081 tonnes
La production française vient presque exclusivement des Antilles.
Monde : 107,6 millions de tonnes
Chine, Ouganda et Nigeria sont les trois premiers producteurs mondiaux.

Les vertus de la patate douce

Que contient la patate douce
La patate douce est riche en fibres en antioxydants et en amidon comme la pomme de terre. Sa faible teneur glycémique en fait un excellent aliment pour les diabétiques. Elle est riche en minéraux et vitamines. Une seule patate douce comble plus de 100 % de nos besoins quotidiens en vitamine A.

Anthocyanines
La patate douce contient une quantité importante d’anthocyanines qui font partie de la famille des flavonoïdes. Ces anthocyanines ont des propriétés anti-cancer, anti-inflammatoire et antioxydantes.

Caroténoïdes
Ces composés ont des propriétés antioxydantes qui sont capables de freiner la destruction des membranes cellulaires en contrariant l’action des radicaux libres. Les radicaux libres sont des molécules d’oxygène instables et incomplètes qui peuvent se retrouver dans l’organisme et qui tentent de s’accoupler à des éléments de nos propres cellules afin de se compléter. Dans l’opération, ils détruisent alors des cellules saines.

Composés phénoliques
Les composés phénoliques ont une action importante dans le processus de protection des maladies cardiovasculaires et dégénératives.

La trypsine
La trypsine est une protéine inhibitrice à un effet antioxydant (démontré in vitro) qui pourrait jouer un rôle important en cas de cancer notamment dans le cas de leucémie.

Arabinogalactane
Présente dans la patate douce blanche, cette protéine aurait un effet important dans les propriétés antidiabétiques dudit légume.

Eau : 78 g/100 g
Sodium : 31,5 mg soit l’équivalent en sel de 79,38 mg/100 g
Fibres : 4,2 g/100 g

Vitamine A : bêta-carotène (10 500 µg/100 g), essentielle pour la santé, la vitamine A joue également un rôle important dans la vision au niveau de l’adaptation de l’œil à l’obscurité, elle participe également à la croissance des os, à la régulation du système immunitaire. Notre organisme peut transformer en vitamine A certains caroténoïdes on les qualifie de provitamine A ou bêta-carotène. Ce qu’il faut savoir c’est que le bêta-carotène ne se transforme en vitamine A que dans la mesure où l’organisme en a besoin. Le bêta-carotène est un pigment qui a une action filtrante face au soleil.

Vitamine C : (16,2 mg/100 g) le rôle que joue la vitamine C dans l’organisme va au-delà de ses propriétés antioxydantes. Elle contribue aussi à la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives. De plus, elle protège contre les infections, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et accélère la cicatrisation.

Vitamine K1 : (2,2 µg/100 g) joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine. Elle participe aussi à la formation d’une protéine de l’os : l’ostéocalcine et retarde l’apparition de l’ostéoporose en maintenant le calcium dans les os.

Vitamine B1 : (0,0815 mg/100 g) c’est une coenzyme, importante pour la production d’énergie puisée dans les glucides que nous absorbons. Elle favorise la transmission de l’influx nerveux et aide à une bonne croissance.

Vitamine B2 : (0,0765 mg/100 g) importante dans la production d’énergie. Elle sert aussi à la fabrication des globules rouges et des hormones, ainsi qu’à la croissance et à la réparation des tissus.

Vitamine B3 : (1,01 mg/100 g) importante dans la production d’énergie. Elle participe également au processus de formation de l’ADN (matériel génétique), permettant ainsi une croissance et un développement normaux.

Vitamine B5 ou acide pantothénique : (0,732 mg/100 g) qui une fois dans l’organisme se transforme en coenzyme A et agit sur le système nerveux et les glandes surrénales, on l’appelle aussi « vitamine antistress ». Elle participe également à la formation et à la régénération de la peau et des muqueuses, au métabolisme des lipides et jouerait un rôle essentiel dans les mécanismes régulateurs de l’adrénaline, de l’insuline et de la porphyrine (un précurseur de l’hémoglobine).

Vitamine B6 : (0,226 mg/100 g) elle est essentielle car notre organisme ne sait pas la fabriquer et joue un rôle de cofacteur dans un grand nombre de processus liés au métabolisme des acides aminés et des protéines.

Vitamine B9 : (6 µg) joue un rôle essentiel dans la fabrication de toutes les cellules de notre corps, dont la production de notre matériel génétique, le bon fonctionnement du système nerveux et immunitaire. du calcium et du cuivre, important pour la fabrication de l’hémoglobine et du collagène.

Calcium : (32,5 mg/100 g) joue aussi un rôle important dans la coagulation du sang, le maintien de la pression sanguine et la contraction des muscles, dont le cœur.

Cuivre : (0,127 mg/100 g) en tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.

Fer : (0,705 mg/100 g) toutes les cellules de notre corps sont composées de fer. Il est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang et joue un rôle important dans la fabrication de nouvelles cellules, des hormones et des neurotransmetteurs.

Iode : (3 µg/100 g), acteur important dans la formation des hormones thyroïdiennes indispensables à la croissance, au développement et au métabolisme de base.

Magnésium : (22.5/100 g), le « sel antistress ». Assure un bon équilibre nerveux et régularise l’excitabilité musculaire. Une carence favorise la fatigue, l’anxiété, l’insomnie, la constipation et la spasmophilie. Très utile à l’être humain car il participe au développement osseux, à la construction des protéines, les dents et le système immunitaire.

Manganèse : (0,382 mg/100 g) agit à titre de prévention sur les dommages causés par les radicaux libres.

Phosphore : (43 mg/100 g) considéré comme le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle important pour le maintien de la santé des os et des dents.

Potassium : (352 mg/100 g) important pour la croissance et l’entretien des cellules. Indispensable au système nerveux et à la contraction musculaire normale – y compris le muscle cardiaque. Le potassium est également un électrolyte qui aide à équilibrer les fluides du corps humain, important pour maintenir une bonne pression artérielle.

Zinc : (0,26 mg/100 g) joue un rôle important dans le cadre des réactions immunitaires, de la fabrication du matériel génétiques, de la cicatrisation des plaies et du développement du fœtus.

Composition donnée à titre indicatif

La patate douce et notre santé

Cancer
La richesse en antioxydants de la patate douce en fait un excellent allié dans la prévention du cancer. Les antioxydants permettent de neutraliser les radicaux libres du corps jouant ainsi un rôle de prévention contre les maladies cardiovasculaires et certains cancers.
Les anthocyanines présents dans la patate douce pourpre diminueraient la progression de l’athérosclérose et diminuer l’oxydation du mauvais cholestérol (LDL)
Des fibres alimentaires importantes diminuent le risque de cancer du côlon et apportent rapidement la sensation de satiété.

Sphère hépatique
Selon une étude, la consommation de boisson à base de patate douce de couleur pourpre aurait un effet important sur le travail du foie.

Diabète
La haute teneur en fibre de la patate douce et son faible indice glycémique en fait un excellent aliment pour les diabétiques.

La patate douce en cuisine

La patate douce se trouve dans tous les magasins.
Elle se cuisine comme la pomme de terre.
Grâce à sa chair sucrée elle entre dans la composition de gâteau, marmelades, crêpes, biscuits et autres gourmandises,
En légume d’accompagnement, dorées à la poêle, en gratin, purée, soufflé et dans un potage.
On peut également réaliser des galettes rôties.
On améliorera un couscous avec des cubes de patate douce.
En Afrique la patate douce est utilisée pour faire du pain.
Après distillation et fermentation on récolte un alcool, je n’en connais pas le goût, réduit en poudre on obtient de la fécule

Les feuilles vertes et les tiges de la patate douce se consomment également et se cuisinent de la même façon que les épinards.

Quelques recettes avec la patate douce

Gâteau de patate douce

Ingrédients (pour 10 personnes)

  • 1 kg de patates douces
  • 4 œufs
  • 150 g de sucre
  • 1 gousse de vanille
  • 100 g de farine
  • 100 g de beurre fondu.
  • 2 c à s de rhum

Préparation

  • Préchauffez le four à 170 °C
  • Épluchez les patates douces et cuisez-les à la vapeur jusqu’à ce qu’elles soient très tendres.
  • Réduisez-les en purée.
  • Ajoutez les œufs un à un, mélangez-les bien, puis le sucre et le beurre fondu.
  • Fendez la gousse de vanille en deux et
  • Ajoutez les graines de vanille, puis la farine tamisée et le rhum.
  • Versez dans un moule beurré ou en silicone.
  • Mettez au four chaud pendant une heure jusqu’à ce que le gâteau soit doré.
  • Laissez complètement refroidir avant de démouler que ce soit dans un moule ordinaire ou un moule en silicone.

Confiture de patate douce

Ingrédients

  • 1 ou 2 patates douces (1,2 kg épluché)
  • 1 kg de sucre
  • 3 bâtons de cannelle
  • 2 gousses de vanille
  • Le zeste d’un citron Combava pour moi mais vous pouvez mettre du citron vert
  • Muscade

Préparation

  • Lavez puis épluchez les patates douces.
  • Coupez-les en gros cubes.
  • Mettez-les dans une grande cocotte avec le sucre et versez un verre d’eau.
  • Amenez à ébullition puis laissez mijoter 15 minutes environ à feu doux.
  • Ajoutez alors les bâtons de cannelle, les gousses de vanille fendue en 2 en ayant pris soin de gratter l’intérieur avec la pointe d’un couteau, la muscade râpée et le zeste de citron Combava.
  • Laissez encore mijoter une dizaine de minutes.
  • Enlevez les épices (raclez de nouveau la vanille pour récupérer tous les grains)
  • Mixez au mixeur plongeant afin d’obtenir une texture douce et onctueuse.
  • Mettez en pots.

Un voyage gustatif pour les papilles.

Jackie Thouny
Conseillère en loisirs culinaires, Voiron (Isère) France

Pour en savoir plus :

La patate douce
de Pierrette Chalendar – Éditions Anagramme

Ce légume à la forme biscornue et à la chair orange est souvent rangé dans les étals parmi les légumes exotiques. Or, on la cultive en France depuis plusieurs années et elle mérite une place de choix parmi nos aliments. Riche en vitamines, en fibres et surtout en bêta-carotènes, la patate douce est un légume excellent pour la santé. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce tubercule possède un indice glycémique bien plus bas que celui de sa cousine la pomme de terre. Il est donc recommandé pour les personnes en surpoids ou soucieuses de leur ligne. La patate douce permet diverses associations culinaires et sa saveur légèrement sucrée ravit les enfants. On peut la cuisiner en plat, associée à des légumes d’automne, en soupe ou en dessert (Purée de patates douces à la banane, Millefeuilles de crêpes à la patate douce…). C’est également un substitut parfait de la farine de blé dans les pâtes, les crêpes ou les flans pour les personnes intolérantes au gluten. Ce livre présente ainsi tous les bienfaits de ce légume savoureux et donne des astuces et une vingtaine de recettes pour apprendre à le cuisiner au quotidien.
Biographie de l’auteur
Pierrette Chalendar est passionnée par la cuisine traditionnelle et les saveurs d’antan. Elle est déjà l’auteur de nombreux livres de recettes aux éditions Anagramme.

Principales sources :

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patatetubercule
Commentaires (6)
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  • jackie

    @ Marie-Paule, je suis désolée du retard avec lequel je réponds à votre commentaire mais voyez-vous je ne connais pas cette recette. Peut-être était-elle une création de de votre maman.Bonne année 2016. Jackie

  • Régine

    J’ai l’habitude de la consommer crue et cuite mais j’ai découvert, il y a peu dans une épicerie japonaise des spaghettis à base d’amidon de patate douce. C’est un produit coréen. Très agréable, la texture rappelle le tapioca ou perle du japon. Je me pose des questions sur les valeurs nutritionnelles de ce produit (amidon); quelqu’un aurait-il des infos à ce sujet ?
    Merci d’avance.

  • Marie-Paule GARCIAackie

    Jean-Paul a bien de la chance avec une si bonne cuisiniére !
    Je voudrais vous demander un renseignement SVP Jackie. Lorsque j’étais enfant (Dieu que c’est loin …) ma mére nous confectionnait un gâteau hyper bon à la patate douce avec une grosse couche de chocolat. Je n’ai jamais retrouvé cette recette et pourtant j’en rêve ! alors je me suis dit que peut-être auriez vous cette recette ? Merci de votre réponse
    Je vous embrasse Jackie
    Marie-Paule Garcia

  • agnes andersen

    merci pour cet article sur un légume (ou un fruit ?) que je ne connais pas. Il me donne envie de tenter l’expérience car, sur les photos, cette patate a l’air bien appétissante.

  • lydie

    La consommer crue est encore mieux pour profiter de ses bienfaits !! De plus son goût ressemble à celui de la carotte et il est moins sucré que quand elle est cuite.. 😉

  • C.Pons

    en dessert, tranches de patates douces cuites à la vapeur puis poêlées dans un peu de beurre.On rajoute un peu de sucre qu’on laisse caraméliser.Servir froid.
    La variété à chair blanche utilisée en Algérie dans mon enfance ne se trouve pas en France.C’est aussi celle-là qu’on utilisait dans le couscous et dans le plat provençal de légumes et morue à l’aïoli.
    Merci pour les infos sur ses bienfaits en matière de santé. Ca ne me fera qu’aimer plus ce légume, raffiné malgré son nom un peu rustique, au feuillage très décoratif au demeurant sur les balcons ou dans les massifs! Djamilakri.