Faire du froid avec la chaleur du Soleil ? C’est ce que permet le climatiseur solaire, sans aucune consommation électrique ni aucune partie mobile. Idéal ou presque, ce principe reste paradoxalement peu usité. En Allemagne, une installation de grande envergure vient d’entrer en phase de test.
Et pourtant, il reste aujourd’hui une curiosité, alors que pullulent les systèmes électriques, dévoreurs de combustibles, fossile ou nucléaire. On en trouve dans le désert, là où l’électricité est rare et le Soleil généreux. En France, on peut compter les installations sur les doigts d’une main, dont celles de l’entreprise TecSol. A Banyuls-sur-mer, dans les Pyrénées orientales, les caves viticoles du GICB font vieillir leurs vins grâce à la lumière solaire depuis 1989 et à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), ce sont des bureaux qu’elle rafraîchit au pôle Energies Renouvelables du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment).
Un essai en condition réelle pour un climatiseur à adsorption
Depuis 2007, le système est installé sur le toit de l’entreprise Festo, avec aujourd’hui 1.330 m² de collecteurs à tubes à vide, ce qui en fait le plus grand climatiseur solaire d’Europe. L’Ecole supérieure d’Offenburg vient de lancer la phase de test pour mettre l’installation à l’épreuve en situation réelle. Elle servira à climatiser les bureaux et le centre de calculs et devrait permettre d’économiser 500 MWh par an.
Projet du GICB : veillissement du vin avec climatisation solaire
• 130 m² (surface utile) de tubes sous vide, sur le toit, orientés sud-sud-ouest,
• un local technique situé au niveau 2 et comprenant : une citerne de stockage tampon de 1 000 litres, un groupe à absorption indirecte à simple effet, de puissance de refroidissement nominale 52 kW, plusieurs pompes circulantes pour les différents circuits et un coffret électrique général,
• une tour aéroréfrigérante à circuit ouvert, de puissance nominale 180 kW, installée au nord,
• trois unités de conditionnement d’air (une par niveau)avec un filtre, un échangeur froid pour l’eau refroidie (+un échangeur chaud pour le rez-de-chaussée) et un ventilateur centrifuge de 25 000 m³ /h de débit.
Aspects financiers
L’installation, construite en 1991, a coûté 294 500 € HT, ce qui représente un surcoût de près de 150 000 € par rapport à un système classique à compression. Cet investissement permet au GICB d’économiser près de 40 % de sa consommation annuelle d’énergie.
Projet CST
Rafraîchissement solaire des bureaux du CSTB de Sophia Antipolis.
Dans le cadre du projet européen SOLARCLIM – DG TREN (coordinateur TECSOL), les bureaux du pôle Energies Renouvelables (250 m²) du CSTB de Sophia Antipolis ont été équipés d’un système de rafraîchissement solaire par machine à absorption au bromure de lithium – eau (LiBr/H).