10 000 womens

Les inégalités

Les inégalités, on le sait, font partie du monde réel. Elles sont là, on les touche, elles nous touchent parfois de plein fouet, souvent à la manière d’une brise légère. On sent une démangeaison, on suppose un état désagréable, on traverse un espace de latence, où quelque chose nous dit qu’il y a là matière à révolte. Peut-on se révolter contre l’ordre social ? Contre une marche du monde globale ? La brise passe, on suit tous un chemin. On ne peut pas tout sauver, tout protéger.

Les femmes font partie des opprimés. Il y en a de toutes sortes, de ces injustices qui jalonnent la conduite d’un pays, ou d’une humanité. Les femmes sont dedans, au même titre que les hommes. Mais dans les pays que l’on dit vulgairement en voie de développement, dans les endroits les plus défavorisés de la planète, elles sont toujours un peu plus lésées que les hommes. Pourquoi ? La brise n’a pas de voix. C’est le “pour combien de temps” qui compte. Les comment valent toujours mieux que les parce que.

Une lumière : “10 000 women”

Des lumières s’allument sur l’échiquier du monde. Il y a des bonnes nouvelles, il y a des initiatives qui clignotent comme des flammèches d’espoirs à l’horizon, et le groupe “10 000 Women” en est une.

À l’initiative de Goldman Sachs Group, “10 000 Women” est un programme dont le but annoncé est de permettre à dix mille femmes défavorisées d’accéder à une formation commerciale. Pour l’essentiel, ces femmes seront issues de pays émergents. Durant les cinq prochaines années, Goldman Sachs Group établira des partenariats entre des universités américaines ou européennes, et des écoles de commerce des pays concernés. Cela permettra de rendre le projet financièrement viable, et le dotera d’une double raison d’être : d’une part aider au développement ou à la survie des écoles de commerces concernées, et d’autre part d’ouvrir les lieux d’apprentissage des “grandes nations” aux autres mondes qui cohabitent sur la planète.

On n’a jamais tort d’associer ceux qui gouvernent le monde des idées ou de la recherche aux autres réalités. Cela ne peut être que source d’enrichissement et de partage, dans la mesure où il ne s’agit pas d’asseoir la suprématie d’une pensée impérialiste, mais plutôt d’enrichir des civilisations.
Il s’agira d’échange et d’opportunités. Il s’agira de permettre à ces femmes d’accéder à des compétences qu’elles n’auraient jamais pu espérer acquérir en temps normal.

Bien sûr, les inégalités inhérentes à la réalité de notre époque sont à double tranchant. Pourquoi n’aider que les femmes ? Pourquoi réserver ce programme à une population définie par son sexe ?

Il n’y a pas de petite mesure, quand il s’agit d’alimenter les rouages d’une marche en avant. Les hommes sont globalement plus formés dans les pays émergents, il reste à donner un petit coup de pouce à leurs collègues. Les femmes comptent pour la moitié de la population mondiale et donc de ses compétences. Le coût à payer pour ne pas développer et user de ce talent est énorme. Les femmes donc sont un talent inexploité, et le programme propose justement de tenter de remédier à cet état de fait. Et il ne s’agit pas seulement de les aider elles, car on le sait aussi, tendre la main nous rend meilleur. Les secteurs de l’économie et du management se trouveraient enrichis des compétences féminines.


Le progrès avec “10 000 women”

“10 000 women” prend le parti du progrès, et devient ainsi celui des individus : investir dans l’éducation des femmes d’un pays conduit à un accroissement des salaires et à un développement économique national plus rapide.

Le groupe s’est d’ores et déjà construit sur des promesses de partenariat variées et éclectiques, notamment au niveau de l’éducation. Pour n’en citer que quelques-unes, l’école HEC de Paris, l’America University of Cairo, l’Indian School of business ou encore la Judge business school d’luniversité ed Cambridge. Nombre de référents, que ce soit dans le monde du management international ou dans celui de la défense des femmes à travers le monde, ont également émis des opinions favorables quant à cette initiative : « Nous ne pouvons décemment pas parler de construire des économies durables, des démocraties durables, et des sociétés durables, sans des femmes fortes, autonomes, et responsables. Des femmes fortes mènent à des nations fortes. Ce qui implique qu’investir dans leur éducation, le développement d’opportunités économiques et la participation politique, constituent des éléments vitaux pour la construction d’un monde pacifique et sécuritaire. » dit Zainab Salbi (Founder and CEO, Women for Women International).

Ainsi, dans les vents d’inégalités qui parcourent notre monde, souffle parfois un vent de renouveau. Ce qui ne change pas radicalement la face du monde change celle de bien des vies. Et n’est-ce pas en améliorant le quotidien de ces femmes qu’on espère améliorer le monde du business ?

Il me semble tout compte fait que parfois, ça change radicalement le visage du monde.

Laetitia Barth

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Commentaires (1)
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  • serge

    that is good i appteciate it