Envie de fumer et d’arrêter

François habite Lyon et décide de me consulter après m’avoir rencontré brièvement à Paris lors d’un groupe EFT conduit par Louise Gervais. Nous avons eu 5 séances d’une heure par téléphone. Aujourd’hui François fume encore, vous lirez son témoignage en fin d’article.
Suite à son retour de Paris chez lui, il se dispute avec son épouse et recommence à fumer. Il connaît la technique et me demande de l’aider pour arrêter de fumer car il n’y arrive pas par lui-même.


Il a 60 ans et fume depuis ses 27 ans. Il a arrêté plusieurs fois et la dernière fois pendant un an suite à la lecture du livre d’Alen Carr.

Première séance

Il m’explique qu’il est une pile électrique, qu’il ne travaille plus. Il aimerait arrêter mais il est en colère. Nous tapotons sur sa colère. Et quand il se dispute avec sa femme, la cigarette est son refuge.

Il me parle aussi du décès de son fils il y a 20 ans. Il y a encore un traumatisme. Surtout que le décès est lié à la séparation de sa première femme. Simon lui avait demandé de ne pas se séparer de sa femme. « J’acceptais tout de Simon, c’est la première fois que je lui refusais quelque chose et il est mort peu après. »

François se rend compte qu’il a beaucoup de colère en plus du traumatisme de la mort accidentelle de son fils. Nous travaillons d’abord sur le traumatisme de la mort de son fils, sur le jour de sa mort avec la technique du film. Puis sur sa colère :
• Même si je suis en colère contre moi d’avoir pris cette décision, je m’accepte…
• Même si je sens cette colère dans ma nuque, je m’accepte totalement…
• Même si je suis en colère contre la mère de Simon, et contre Sandra (nouvelle épouse) pour m’avoir retenu auprès d’elle, je suis ouvert à la possibilité de me pardonner et de leur pardonner, elles et moi ont fait du mieux que nous pouvions avec notre personnalité, le contexte et notre passé.
• Même si je me pose en victime de la cigarette, je m’accepte.
• Même si je suis encore en colère contre Sandra car si elle n’avait pas été là, Simon serait encore vivant, je m’accepte totalement et profondément avec cette croyance, ceci est un procès d’intention, en fait je suis fâché contre moi de ne pas savoir dire NON à Sandra.
• Je me pardonne, je fais du mieux que je peux avec ce que je suis.

Séance suivante

A la séance suivante, nous parlons de la cigarette, du manque, ce qui donne à peu près les phrases suivantes :
• Même si j’ai peur de reprendre en cas de moment difficile, je choisis de retrouver l’idée que la cigarette c’est pas bon.
• Même si c’est si bon le matin et après les repas, je m’accepte…
• Même si beaucoup de choses m’étouffent
• Même si j’ai beaucoup de choses sur le cœur que je veux conserver
• Même si j’ai peur que ça perde de sa valeur si je l’élimine, j’ai besoin de cette douleur.
• La douleur m’est nécessaire (ça va pas être facile, bénéfice secondaire important)
• Je m’identifie à cette douleur, elle fait partie de moi.
• Même si cela me rappelle la souffrance de ma jeunesse, mes troubles de l’attention, concentration, forme de rejet, je me trouvais nul, je m’accepte…


Et puis nous parlons de l’envie de la cigarette et il me la décrit. Nous tapotons sur toute la description :
• Même si j’ai cette boule dans la gorge en dessous du U en haut du sternum, c’est chaud, brûlant et inconfortable, je m’accepte totalement avec cette douleur.
• Même si c’est un feu avec des flammes pas consistantes, je m’accepte totalement et profondément.
• Même si j’ai peur, je sens des yeux qui me fixent méchamment,…
• Même si j’ai encore une sensation de balafre sur la poitrine, comme une égratignure verticale, je m’accepte totalement et profondément.
• Même si j’ai une petite veilleuse dans la poitrine, je m’accepte totalement.


En tapotant sur la boule, François voit des images de lui enfant avec ces phrases : « au secours, j’ai faim, je vais mourir de faim ». Nous tapotons sur ces images. Et nous continuons de tapoter sur la description physique de la boule.
• Même si la boule est descendue plus bas dans ma poitrine, c’est comme une pointe de couteau, je m’accepte totalement et profondément.

A ce moment-là, François ressent une grande peur. Il lui vient des images. « Je suis seul dans le noir avec une bougie, j’ai 5 ans dans ma robe de chambre et je pleure parce que je suis seul » C’est le retour de captivité de son père qu’il n’a pas connu jusqu’à ce jour-là… Le retour est dur pour François parce que « tout le monde s’occupait de moi et quand mon père est revenu, je me suis retrouvé tout seul ».

Nous tapotons sur son souvenir et sur sa rage.
• Même s’il m’a tout piqué et je les entends heureux derrière la cloison, je m’accepte totalement et complètement, je comprends le petit François, c’était si dur pour lui…
• Même si je me sentais impuissant et jaloux, il m’a piqué ma place, j’étais le petit jésus, j’accepte les émotions du petit François…


Il se calme, l’image du petit François se transforme, il sourit et ne pleure plus.
Il se rappelle que sa vie a changé et basculé à ce moment là.

Autre séance

A la séance suivante François fume toujours. Il se sent mieux. La boule était revenue après la séance mais elle n’est plus là.

Nous abordons encore cette cigarette refuge et sa peur de perdre le refuge en cas de conflit et de contrariété. Il parle de ses problèmes de santé. Quand son second fils Benoît part en pension, il revit la mort de Simon. Il fait un infarctus à la suite de cela en 2000. Il évoque sa sensation d’échec.
• Même si ce départ a été effroyable pour moi,…
• Même si je ne suis pas capable d’y arriver, ce n’est pas pour moi, tant pis pour eux, c’est trop dur, je laisse tout tomber, je choisis d’être calme et d’avoir confiance.
• Même si je n’ai pas le droit de vivre pour moi,…
• Même si je n’en ai pas le droit au bonheur,…
• Même si la vie a perdu son sens quand Simon est mort et qu’avant je mettais tout dans mon métier, et le départ de Benoît me l’a rappelé…

Quinze jours plus tard

Quinze jours plus tard, il ne culpabilise plus quand il fume, il a du plaisir mais il a peur du cancer, ça gêne les autres…Et nous tapotons sur tout ce qui sort…
• Même si mon père fumait la pipe et que beaucoup de gens que j’admire fumaient la pipe,
• Même si je fume encore et c’est moche,…
• Même si ça me rappelle les reproches de mon père qui me disait, tu fumes encore, ne fais pas çi, ne fais pas çà,…
• Même si j’en ai assez d’essayer d’arrêter de fumer…
• Même si j’ai cette frénésie par rapport au tabac,…
• Même si c’est un moment de détente, je choisis de me détendre autrement..
• Même si la cigarette me permet de respirer et de souffler…
• Même si je suis gêné vis-à-vis de mon fils…


A la séance suivante, nous reprenons sur la manière dont Benoît lui parle et la manière dont lui François prend ses commentaires, sa susceptibilité. Nous tapotons sur sa colère contre Sandra et Benoît.
• Même si Sandra dit toujours NON, et ça me rend fou je m’accepte totalement …

Il se souvient alors de sa mère qui commençait toutes ses phrases par NON.
• Même si je n’ai pas la force de lui dire NON, je m’accepte…
• Même si j’ai peur que Benoît prenne ma place… je choisis d’avoir confiance en moi, c’est moi son père.

Voici le mail que François m’envoie un mois plus tard :

« Je grandis et ça fait mal aux articulations… Voici où j’en suis, à la suite du bond en avant que tu m’as aidé à faire. Donc, j’ai connu mon père à 4 ans, j’étais le coq avec toutes ces femmes autour de moi. Paul revient et prend SA place. Je ne m’en remets pas. Confusion des rôles. Ma mère, pas claire dans cette affaire. Me remonte contre son mec pour l’emmerder. Je répercute ça avec ma femme et mon fils. Un bordel, que je voudrais plus habiter dedans. Caroline trouve la faille. Ma femme n’est plus ma mère. Mon fils n’est plus mon père. Je suis le mari (bien mâri) de ma femme. Je suis le père de mon fils. Moi je le sais, mais eux, ça leur fait drôle. Ont pas l’habitude. Benoît en prend plein la figure, accepte quand même, pas fâché de savoir où il est. Le bulldozer chinois est ravi que je prenne sa défense avec le fils. Mais veut pas arrêter de porter MA culotte. C’est là où j’en suis. Reprendre le pouvoir, ma place, pas plus, pas moins. La lutte est sauvage, la tonquinoise se bat et continue à vouloir tout régenter. Culturellement elle ne peut pas « perdre la façe » car c’est la honte suprême chez les chinois. Alors je la surprends en prenant des initiatives, en faisant ce que j’ai décidé, malgrés ses « Y A QU’A ». Pffffff suis fatigué mais résolu, « Allea jacta est » comme disait mon pote romain à mon ancêtre gaulois. Hein la culture !!!! Quand ça pète, je tapote et repars au charbon.

Je fume toujours, mais j’ai commencé un travail de fond avec un médecin addictologue de Lyon, qui utilise la TCC. Je suis motivé et prêt. J’utilise l’EFT pour me préparer, faire confiance et éviter le sabotage et pour TOUT.
 »

Caroline Dubois
Thérapeute EFT, Belgique

www.guerir-eft.com


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