L’ostéopathie crânio-sacrée

Une thérapie manuelle douce

Histoire de l’ostéopathie

ostéopathieLes fondements de l’ostéopathie manuelle remontent à Taylor Still, qui vivait aux Etats-Unis au 19e siècle. Ils s’articulent sur le concept de la création parfaite considérée comme l’expression et l’œuvre d’une instance supérieure qu’il n’est point besoin de nommer, et sur la conviction qu’il existe des liens fonctionnels entre les structures et que la création est soumise aux lois de l’harmonie. Cette conviction, Still l’a extrapolée à l’être humain.

Dans la plupart des maladies, y compris internes, Still recherchait spécifiquement des vertèbres déplacées, car c’est au niveau de la colonne vertébrale que se situait selon lui le centre des innervations et vascularisations périphériques du corps humain. Partant de l’hypothèse que la malposition des vertèbres entravait les fonctions des nerfs et des vaisseaux, Still s’est efforcé d’assurer ces fonctions par des manipulations douces d’un os (« osteon » en grec) pour rétablir l’efficacité des mécanismes d’autoguérison et leur permettre d’agir favorablement sur le mal. La fonctionnalité dépendait essentiellement de l’apport non entravé d’énergie nerveuse, de sang et de lymphe à l’organisme.

Thérapie Crânio-Sacrée

ostéopathieContrairement à ce que l’on pourrait supposer, ce nom n’a rien de mystique, mais se compose des deux termes « crâne » et « sacrum ». C’est un Américain, le Dr William Sutherland, ancien élève de Taylor Still, qui entreprit au début du 20e siècle d’étudier les structures et fonctions des os du crâne et plus particulièrement les sutures qui relient ces os entre eux.

Il décela une fine pulsation rythmique, un peu plus lente que le rythme cardiaque, qui parcourait la colonne vertébrale du crâne au sacrum, et fit d’autres expériences avant de créer la discipline de l’« ostéopathie crânienne ». Bien qu’il ait présenté ses recherches à la société d’ostéopathie dans les années 40, il ne fut reconnu et honoré que peu avant sa mort.

Dans les années 70, le Dr John Upledger, médecin et neurochirurgien, développa cette discipline et en fit la Thérapie Crânio-Sacrée.
Au cours des 30 à 50 dernières années, la thérapie Crânio-sacrée n’a cessé d’être développée et a trouvé de nouvelles directions et de nouvelles stratégies.

Qu’est-ce que la Thérapie Cranio-Sacrée ?

ostéopathieC’est une forme subtile de travail manuel dans laquelle le thérapeute « épie » le rythme crânien et décèle les troubles du système crânien du patient. En percevant les mouvements pulsés du crâne, le thérapeute peut diagnostiquer entre autres des stases, des restrictions et des tensions dans le système.

A l’origine de ces mouvements se trouve le mécanisme respiratoire primaire, responsable de la production, de la fluctuation et de la résorption de liquide céphalo-rachidien, principalement au niveau du crâne. Les subtils mouvements rythmiques se transmettent aux os crâniens et aux méninges cérébrales.
Le but est toujours de dissiper les tensions et les blocages afin que le pouls crânien soit bien perçu et retransmis dans toutes les régions du corps et tous les tissus.

Le système crânio-sacré et son rythme

Le système crânio-sacré comprend à l’extérieur les structures osseuses mentionnées, et à l’intérieur, les méninges cérébrales et médullaires et le liquide céphalo-rachidien qu’elles contiennent.

Le flux, aussi libre que possible, du liquide céphalo-rachidien, ainsi que le mouvement des membranes du système nerveux central (SNC) et des éléments osseux soutiennent de nombreuses fonctions corporelles vitales. Le rythme crânio-sacré a une fréquence de 6 à 12 pulsations/minute. Il est plus lent que le rythme cardiaque ou respiratoire.

Traitement

ostéopathieLe thérapeute pratique des prises spéciales du crâne, de la colonne vertébrale, du sacrum, du tronc ou des extrémités, qu’il relâche dans un mouvement léger de traction ou de déplacement des liquides et des tissus. Il s’adresse ainsi non seulement au foyer inflammatoire ou douloureux, mais à tout le système corporel.

Le thérapeute agit parallèlement sur plusieurs systèmes : membranaire, liquidique, osseux, conjonctif et nerveux.

Par des manipulations subtiles, le thérapeute perçoit les mouvements pulsés et évalue les différences de rythme, d’amplitude ou de fréquence et les stases, les restrictions et les tensions dans le système.

Il choisit la zone d’action et assouplit les structures par des interventions spécifiques sur les os du crâne, les vertèbres ou le sacrum. Les structures membranaires (méninges cérébrales et médullaires) sont débloquées et libérées de leurs tensions.

Cela permet au système de retrouver une mobilité aussi normale que possible, et au liquide céphalo-rachidien de circuler plus librement et sans engorgement dans les espaces qu’il occupe, en particulier dans le système nerveux central, et de retrouver ainsi toutes ses fonctions.

Niveaux d’action

ostéopathieLe travail s’exerce à plusieurs niveaux de structure et d’action. Le traitement crânio-sacré tel que décrit soutient aussi bien le système nerveux autonome et central que l’appareil locomoteur. Il intensifie l’autorégulation, les forces d’autoguérison et la compétence immunitaire et vise un rythme CS plus équilibré.

Grâce à la thérapie CS, qui soutient simultanément divers systèmes corporels, le corps est relaxé de l’extérieur vers l’intérieur.

La thérapie Crânio-sacrée a un vaste champ d’application : d’une part, elle est importante pour la régénération et le maintien de la santé et d’autre part, elle soutient les processus de guérison dans le traitement des troubles et des maladies.
Elle permet aussi d’agir à un niveau plus profond et plus subtil, celui du liquide, à partir du niveau externe, celui des os et du tissu conjonctif.

Le thérapeute soutient le client à différents niveaux par sa présence.
Le corps, l’esprit et l’âme formant ensemble une unité naturelle, les niveaux de vécu humain peuvent se manifester ensemble ou séparément :

  • le niveau corporel (physique et énergétique)
  • le niveau émotionnel
  • le niveau spirituel et mental
  • le niveau psychique

Il existe plusieurs notions et interprétations qui sont l’expression de la respiration primaire et du plan de traitement inhérent. Le traitement crée un espace où la guérison est possible et où les aspects du corps, de l’âme et de l’esprit peuvent être vécus en tant qu’unité. Une nouvelle sensation corporelle peut être instaurée.

Durée et cadre d’une séance

Une séance dure généralement une heure. La personne repose sur a table de massage ; dans certains cas, elle peut aussi rester assise.

Il faut en général quelques séances pour que le client ressente les effets de la thérapie et perçoive un changement. Celui-ci peut prendre des formes très diverses : meilleure sensation de bien-être corporel, moins de stases, meilleure circulation, diminution des douleurs, équilibre des systèmes corporels, meilleur état général, plus grand éveil des sens.

Indications

ostéopathieCe traitement est particulièrement bénéfique après un accident ou lors de maladies de l’appareil locomoteur tels qu’un traumatisme d’accélération crânio-cervical, des problèmes musculaires ou articulaires, des perturbations du système lymphatique, immunitaire ou hormonal ou des troubles du sommeil, mais aussi dans des situations éprouvantes de la vie ou des états de stress et d’épuisement.

Les problèmes statiques, visuels ou auditifs, les signes de stress, les allergies et l’asthme sont également sur la liste des indications.

La thérapie Crânio-sacrée est également indiquée chez les enfants souffrant de troubles du développement, d’hyperactivité, de dyslexie, de difficultés d’apprentissage, de malposition dentaire ou de problèmes de l’articulation temporomandibulaire.

Même le traitement des nourrissons est un important domaine d’application : ainsi, la thérapie crânio-sacrée peut être utilisée chez les bébés qui hurlent, souffrent de coliques, présentent des problèmes de développement ou par ex. lors de trouble du déficit d’attention/hyperactivité (TDAH).

Contre-indications

Il existe cependant des contre-indications, quoique peu nombreuses, à cette thérapie.
Des contre-indications claires sont une blessure récente, un traumatisme crânien/cérébral, un infarctus cérébral, une tumeur ou une pression intracrânienne élevée.

La thérapie Crânio-sacrée chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR)
Dans mon cabinet, je traite souvent des personnes souffrant de douleurs chroniques, y compris des patients atteints de PR, maladie dont la douleur chronique est presque toujours un symptôme associé.

Le thérapeute exerce un travail doux, délicat et patient sur les fascias, les parties molles et les articulations. La suppression des microcontractures dans les parties molles et des stases améliore l’irrigation des tissus. La pression sur les terminaisons nerveuses est progressivement réduite, ce qui soulage les tissus.

Les applications thérapeutiques ont par conséquent un effet relaxant sur les tissus et l’ensemble de l’individu.

Ostéopathie

La thérapie Crânio-sacrée est née de l’ostéopathie crânienne, qui a été développée il y a environ 50 ans à partir de l’« osteopathy » pratiquée aux Etats-Unis et a évolué depuis lors vers les formes les plus diverses de sa discipline. En tant que thérapie agissant sur les éléments osseux, l’ostéopathie comprend le traitement manuel des systèmes organiques et corporels les plus divers. Des techniques viscérales, appliquées entre autres aux organes internes, visent à détacher les adhérences aux ligaments et aux fascias organiques dans le but d’améliorer l’apport de sang et, à terme, la fonction des organes.

ostéopathieL’ostéopathe travaille aussi sur la colonne vertébrale et supprime les blocages au niveau des vertèbres, si bien que les nerfs et les vaisseaux peuvent se mouvoir librement sans subir de compressions dans le tissu musculaire. L’ostéopathie Crânio-sacrée est une association de plusieurs méthodes ostéopathiques qui inclut les fascias, les tissus conjonctifs et les organes avec leurs interactions fonctionnelles dans la démarche thérapeutique.

Le but est, là encore, de faciliter un mouvement sans entrave du liquide céphalorachidien ,et le glissement des fascias (composants des parties molles du tissu conjonctif) et d’assurer par là même une meilleure irrigation sanguine de l’ensemble des tissus corporels et structures organiques, condition nécessaire et suffisante d’un système corporel sain selon la conception de Taylor Still.

Gerda Braun
Thérapeute Crânio-sacrée, Colorado Cranial Institute à Zürich, Suisse
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