Les sons ont-ils participé à la création de l’univers et de ses formes ?

Loin d’être dues au hasard, les formes de l’univers sont sous-tendues
par des trames géométriques.
On constate leur présence depuis l’atome jusqu’aux amas de galaxies, en passant par les plantes, les animaux, les circuits énergétiques de la Terre, et même le corps humain.

Ces géométries sont intimement liées à des fréquences sonores. Sons et géométries sont l’expression manifestée de schémas directeurs sous-jacents.

Formes mouvantes des liquides visqueux

Jenny a été le premier à expérimenter l’effet des plaques vibrantes sur une variété de liquides visqueux et de pâtes, tels que l’eau glycérinée et pâte de kaolin (une variété d’argile blanche). Il les déposait sur une membrane plastique qui imprime à la matière plus de mobilité qu’une plaque métallique. C’est réellement un trampoline. Il a découvert un monde de formes en perpétuelle transformation, bien différentes de celles obtenues avec le sable. Parfois, elles ressemblent étrangement à des formes d’organismes vivants.

La matière visqueuse s’écoule en courants animés. Les lignes nodales de la membrane ne sont pas des lieux calmes pour le liquide, mais des pistes de courants turbulents. Les paysages composés par le liquide sont sans cesse en transformation. On y repère des tourbillons ou vortex Lorsque la vibration est suffisamment forte et que le processus est bien établi, plusieurs tourbillons se déploient par paires, dans lesquelles les deux tourbillons tournent en sens inverse. Ils tournent d’autant plus vite que la vibration est forte.

  1. Liquide visqueux, Membrane de 28 cm, 100 Hz
  2. Liquide visqueux
  3. Forme de disque dans un liquide très visqueux. En surface du disque, il se déplace radialement du centre vers la périphérie et il revient vers le centre par le dessous

Les paysages se développent aussi dans la dimension verticale. À certains endroits, des collines et des vallées se forment, des vagues se propagent, des fronts avancent comme des coulées de lave. Pour de fortes amplitudes, des jets fusent, des pics s’élèvent et retombent. Parfois, dans les liquides très visqueux, naissent des figures ordonnées. Bien que la photo laisse penser qu’elles sont statiques, le film montre que la matière se déplace radialement en surface du centre vers la périphérie et revient vers le centre par le dessous.

Pourquoi les formes qui apparaissent avec les liquides visqueux sont-elles différentes des figures de Chladni ? Parce que le liquide n’épouse pas la forme vibrante de la membrane. Il est propulsé en permanence et adopte ses propres formes. Le transfert du mouvement entre la membrane et le liquide est beaucoup plus lâche que le transfert de la plaque métallique au sable.

Films d’eau générateurs de formes

Lauterwasser a apporté une contribution remarquable dans l’étude et la contemplation des formes créées au sein de l’eau par les vibrations sonores. Il prend une coupelle de plusieurs centimètres de diamètre, la remplit d’eau sur une épaisseur de quelques millimètres, et la pose avec minutie sur un vibreur électromagnétique. L’eau se met en mouvement. Des courants, des crêtes, des creux, des tourbillons naissent et forment des structures.

Mais comment délimiter des formes dans l’eau ? Où tracer des lignes ? C’est la lumière d’éclairage elle-même qui se charge de les dessiner, grâce à sa réflexion sur l’eau. Une lampe est installée au-dessus de la coupelle, et une caméra filme la surface de l’eau. Lorsque les conditions sont finement réglées, des figures stationnaires se forment. La coupelle doit être parfaitement horizontale et l’épaisseur de l’eau doit être ajustée. Puis, pour obtenir une figure symétrique aux oscillations régulières, il faut moduler l’intensité et la fréquence.

Les parties claires sont celles qui renvoient la lumière vers la caméra. Ce sont essentiellement les crêtes des vagues. Elles se présentent comme des lignes fines. Les vallées aussi sont claires, mais moins, et elles sont aussi plus larges. Les parties noires sont les pentes entre crêtes et vallées. Comme pour le sable, on a un entrecroisement de structures annulaires et de structures radiales.

Suite d’ondes stationnaires dans un film d’eau, pour des fréquences croissantes de 10 à 160 Hz.

Ci-dessous, un choix de 4 images agrandies :
  1. Structure à 8 branches. 24,24 Hz
  2. Structure à 18 branches. 35,1 Hz
  3. Structure à 5 branches. 38,45 Hz
  4. Spirale à 14 bras. Coupe 20 cm. 102,528 Hz

Lorsqu’on monte doucement en fréquence, grâce au soin pris pour mettre en place le dispositif, on voit apparaître une grande variété de superbes figures symétriques avec des structures radiales. Le nombre des rayons ou des secteurs est surprenant.
On y voit aussi bien des structures simples d’ordre 2, 3, 4, 6, 8, 12, 16 ou 24, mais également des ordres comme 5, 7, 10, 14 ou 18 branches.

  1. Réseau structuré en nid d’abeille carré. Film d’essence de térébenthine. Lumière polarisée avec analyseur.
  2. Figure obtenue dans un film d’eau avec le passage d’une musique de Karlheinz.

Si on épaissit le liquide, par exemple avec de la glycérine, les figures s’ordonnent en réseau, à la façon d’un cristal.

Les films d’eau sont sensibles aux sons d’une musique. Les formes suivent le rythme et la mélodie de la musique. Pour A. Lauterwasser, ces images-là sont les plus fascinantes et les plus vivantes parce que les figures changent à chaque seconde.

Gouttes d’eau et formes

Jenny a également exploré l’effet des vibrations sur des gouttes de liquides les plus variés : eau, huile, alcool, essence, alcool. Lauterwasser s’est plongé dans le monde des gouttes d’eau. Les liquides transparents sont éclairés avec une lampe placée par-dessous ou par-dessus, observés et photographiés par-dessus.
Au début de la mise en marche de la vibration, des cercles concentriques se forment. Ils ne sont pas immobiles, mais parcourus par un mouvement constant. L’eau se déplace du centre vers la périphérie puis revient au centre.

Des gouttes d’eau saisies un instant dans leur pulsation montrent des formes polygonales étonnantes à 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10 et 14 côtés.
Au début de la mise en marche de la vibration, des cercles concentriques se forment. Ils ne sont pas immobiles, mais parcourus par un mouvement constant. L’eau se déplace du centre vers la périphérie puis revient au centre.

Lorsqu’on augmente l’intensité ou la fréquence vibratoires, des figures géométriques apparaissent brusquement. Puisque les lignes correspondent aux crêtes et protubérances, elles soulignent le relief de la goutte. Des protubérances naissent, s’affaissent et d’autres naissent là où étaient les creux. Un rythme de pulsation s’établit. Ces changements ne sont pas synchronisés avec la vibration.
Les photos montrent des instantanés de ces mouvements.

  1. Goutte d’eau pulsante. Diamètre 2 cm. Les 3 sommets s’affaissent, les creux deviennent sommets, et l’oscillation se répète.
  2. La même goutte observée par dessus. Le cliché la saisit au milieu d’un mouvement. Lumière réfléchie.

Pour certaines plages de fréquences précises, la goutte se segmente en cellules qui dessinent des polygones : triangle, quadrilatère, pentagone, hexagone, heptagone, décagone et autres. Ces polygones oscillent et le point d’un sommet par exemple passe sans cesse de l’état élevé à l’état affaissé. Il suffit d’une petite variation de fréquence pour modifier la forme. Il n’existe pas de relation entre le nombre de côtés du polygone et la fréquence.

Ces polygones montrent des formes, sinon stationnaires, du moins rythmiques, donc en résonance avec sa forme au repos. Dans les cas précédents cette forme au repos était celle de la plaque ou celle du récipient contenant l’eau. Mais ici, la goutte est livrée à elle-même sans contenant, sans limites extérieures. Qu’est-ce qui la limite ? C’est une force qui la maintient sous forme de goutte, même au repos. Avez-vous remarqué que certains liquides s’écoulent et d’autres restent en boules lorsqu’on les pose sur une surface ? Et que cela varie selon la nature de cette surface ? Cette force (ou tension) maintient les molécules de la surface du liquide entre elles et constitue une sorte de peau. C’est leur contenant naturel.

Tourbillons polygonaux dans un liquide en rotation

Des formes géométriques polygonales sont susceptibles de se produire dans des liquides en mouvement tourbillonnaire, même en l’absence de sons. C’est une autre façon que le vibreur de stimuler le liquide. Des équipes de chercheurs dans le domaine de la dynamique des fluides ont observé comment se comporte un liquide mis en rotation rapide dans un récipient de type seau cylindrique.
Ils ont abouti à la création de formes polygonales au sein du liquide.

De l’eau en rotation rapide dans un cylindre laisse se former au centre une cavité polygonale. Selon la vitesse, le polygone a 3, 4 ou 5 côtés. Diamètre 13 cm. Vue de dessus.

Au Danemark, Tomas Bohr et ses collègues de l’Université technique du Danemark à Lyngby ont pris un récipient cylindrique en plexiglas, de 13 cm ou 20 cm de diamètre, équipé au fond d’un plateau en métal qui peut tourner. Ils l’ont rempli d’eau. Lorsqu’il tourne à grande vitesse (plus de 1 tour/s), la force centrifuge propulse l’eau sur les parois. Une cavité stable se forme au centre, qui n’est pas circulaire.
Selon la vitesse de rotation, la cavité prend des formes diverses, ellipse, étoile à 3 branches, carré, pentagone, et pour la vitesse la plus grande, hexagone. (publié dans Nature, mai 2006)

  1. Tourbillons dans une eau en rotation rapide dans un cylindre. Vue de dessus.
  2. Eau en rotation dans un cylindre. À vitesse rapide, les tourbillons prennent une forme hexagonale. Eau glycérinée avec pigment fluorescent.

Des observations analogues ont eu lieu au laboratoire de dynamique des fluides géophysiques à l’Université de Washington (Peter Rhine, Seattle, USA, 2003). Dans ce cas, le liquide contenu dans un cylindre en plexiglas transparent est mis en rotation à la fois par le plateau du fond et par un disque en surface tournant à une vitesse différente. On observe des formes tourbillonnaires dans le liquide.

Aux vitesses lentes, le liquide est entrainé globalement dans le récipient. À des vitesses rapides, des turbulences se créent. Dans une certaine fourchette des valeurs de ces vitesses, les tourbillons se disposent en positions symétriques qui dessinent des formes remarquables. Le nombre de tourbillons qui tournent autour du centre dépend de la vitesse de rotation.

Dans certaines conditions de vitesse, les tourbillons prennent des formes polygonales. C’est ce qu’ont constaté des chercheurs du département de physique de l’Université d’Oxford, Angleterre (Peter Read et Ana Aguiar, publié dans Icarus, avril 2010). Ils ont rendu les courants visibles en ajoutant un pigment fluorescent, puis des particules blanches de pliolite. Dans la vidéo ci-dessous, on voit clairement se former un hexagone, qui tourne lentement au centre. Selon les conditions, on obtient d’autres polyèdres, à 3, 4, ou 7 sommets (voir l’article de Emily Lakdawalla avec images et vidéo dans le site The Planetary Society Blog).

Le cylindre en plexiglas a un diamètre de 60 cm et une profondeur de 10 cm. Le fond et le couvercle comportent un disque intérieur de 30 cm. Le liquide employé est de l’eau mélangée à du glycérol. Les disques intérieur et extérieur tournent à des vitesses différentes et cela crée une instabilité à leur frontière qui se transforme en onde stationnaire.

Rupture de symétrie

Lorsqu’un polyèdre se forme brusquement dans une goutte d’eau, lorsqu’un film d’eau ou une nappe de sable déposés sur un support rond se cloisonnent en cellules, qu’est-ce qui fait le choix de l’orientation des lignes de séparation des secteurs ? A priori, si le support est circulaire, rien ne permet de prévoir cette orientation. Toutes les orientations sont équivalentes.

Par exemple, si l’eau se scinde en deux vortex symétriques séparés par une ligne droite, pourquoi cette ligne est-elle orientée plutôt en face de nous plutôt qu’en travers ? Qu’est-ce qui fait que brusquement l’une de ces orientations est privilégiée ? L’apparition de ce privilège est appelée une brisure de symétrie.

On peut supposer que quelque chose introduit au départ une dissymétrie, quelque chose de minime qui existe dans le support ou dans l’environnement. Il peut exister des inhomogénéités dans la plaque, une légère dissymétrie du vibreur. Ou bien les figures sont sensibles aux champs magnétiques et cosmiques qui les entourent.

Réseau cellulaire d’un liquide chauffé

  1. Cellules de Bénard dans une huile de silicone contenue dans une boite en verre de 5 cm de diamètre. Contraste accentué par des pigments.
  2. Schéma des rouleaux de convection dans un liquide chauffé uniformément par le bas.

Voici un autre type d’expériences dans lesquelles des structures cellulaires apparaissent dans des liquides en mouvement. Il s’agit d’un phénomène découvert en 1900 par le physicien français Henri Bénart (1874-1939).

Si l’on chauffe par-dessous un liquide contenu dans un récipient genre bocal de verre résistant à la chaleur, des mouvements de liquide se produisent entre le bas et le haut. La chaleur excite les molécules d’eau et les fait vibrer plus fort.

Pour un flux de chaleur bien déterminé, régulier, ni trop fort ni pas assez, les courants s’organisent en structures cellulaires, appelées cellules de Bénard. Si l’on augmente davantage la température du fond, des turbulences apparaissent, les cellules éclatent et le système devient chaotique.

Ces structures cellulaires résultent du fait que les courants se déplacent en rouleaux. Le sens de rotation est inverse dans deux cellules contiguës. Selon les liquides observés et les conditions choisies, la taille des cellules est de l’ordre du millimètre ou de quelques millimètres.

Cette observation a été expliquée plus tard par les scientifiques dans le cadre de la théorie du chaos et des phénomènes dissipatifs. Cette théorie énonce qu’un ordre à grande échelle (celui des cellules) peut naître d’un désordre à un niveau élémentaire tel que celui des mouvements de molécules d’eau dans une casserole.

Elle met l’accent sur l’extrême sensibilité des conditions d’apparition des cellules (sensibilité nommée l’effet papillon). Les scientifiques ne peuvent pas prévoir le sens de rotation d’une cellule. Alors que la physique permet de calculer les mouvements des particules individuelles, elle ne peut pas décrire les mouvements globaux avec exactitude, seulement ses probabilités. La température d’apparition des cellules dépend de la viscosité du fluide, de sa conductivité thermique, de son épaisseur et des dimensions du récipient.

Davantage de structures sonores

Les travaux de Chladni et de Jenny ont inspiré d’autres amoureux des formes sonores. C’est le cas de John Stuart Reid, un ingénieur en acoustique, qui poursuit actuellement avec son équipe des recherches sur la force de création et de guérison du son. Il est co-inventeur, avec Erik Larson, du CymaScope, un appareil qui permet de visualiser le son avec de l’eau, selon un système analogue à celui de Lauterwasser. Le film d’eau pure est beaucoup plus sensible que les poudres et peut montrer beaucoup plus de détails.
Avec cet appareil, il a réalisé de nombreuses observations sur la musique et la voix (voir les résultats avec des
notes de piano et des voyelles)

  1. CymaScope
  2. Figures cymatiques obtenues par CymaScope avec des notes de piano: Do#, Ré#, Fa, Do, Mi, Fa#.

La cymatique ouvre de nouvelles possibilités de recherches dans les domaines pour lesquels nous percevons mieux en « voyant » qu’en « entendant ». On peut visualiser les émissions sonores des instruments de musique, des chants, des sons sacrés. Cela peut constituer une aide pour l’acquisition du langage chez les personnes qui présentent des difficultés. On peut s’en servir comme étude des émissions sonores et des langages chez les oiseaux et d’autres animaux. Cela a été entrepris avec les sons des dauphins.

La cymatique peut aussi suggérer des explications sur les formes adoptées par les éléments de la nature (plantes, animaux), de l’univers (planètes, systèmes stellaires, galaxies) ou de certains phénomènes environnementaux (comme les crop circles). C’est ce qui est exposé dans les sections suivantes.

Les formes des organismes dans la nature

J’ai pu constater par moi-même que les oscillations et les sons peuvent effectivement donner naissance à des figures et donc que les vibrations et les rythmes jouent peut-être un rôle essentiel dans le développement des Loin d’être dues au hasard, les formes de l’univers sont sous-tendues par des trames géométriques. On constate leur présence depuis l’atome jusqu’aux amas de galaxies, en passant par les plantes, les animaux, les circuits énergétiques de la Terre, et même le corps humain. Ces géométries sont intimement liées à des fréquences sonores. Sons et géométries sont l’expression manifestée de schémas directeurs sous-jacents. qu’on rencontre dans la nature. A. Lauterwasser

Voici quelques similitudes frappantes entre des formes du domaine végétal et des figures cymatiques :

En reprenant ces expériences, j’ai constaté qu’une plaque elliptique soumise à des vibrations sonores données permet de reproduire des figures qu’on trouve sur la carapace d’une tortue. A. Lauterwasser.

Et voici des formes du monde animal mis en parallèle avec des figures cymatiques. À gauche, une carapace de tortue. À droite, il s’agit d’un trilobite, petit crustacé qui a vécu sur terre il y a 500 millions d’années jusqu’à 250 millions d’années.

Les scientifiques pensent que la vie s’est organisée par associations successives : les atomes se sont assemblés en molécules, les molécules se sont assemblées en virus, les virus se sont assemblés en cellules, les cellules en organismes. C’est un raisonnement qui se fonde sur l’idée d’une machine qui se construit pièce par pièce.

Pour Lauterwasser, ce qui se passe avec le son montre que cela pourrait être l’inverse. Le mouvement vibratoire crée des tourbillons et des flux, les parties se différencient et structurent la masse. Plus le mouvement est rapide et plus la structure cellulaire est fine.

On peut donc dire que c’est le son qui apporte l’information nécessaire à la création de formes et à leur différenciation.

Les diagrammes sonores des crop circles

Les diagrammes de champ (en anglais crop circles) sont des dessins imprimés dans des champs cultivés, effectués à l’insu des agriculteurs et des observateurs, à quelques rares exceptions près. Leur taille peut aller d’une dizaine de mètres à plusieurs centaines (on peut s’en rendre compte sur les photos par les traces habituelles des roues de tracteur dans le champ). Ils apparaissent chaque été dans le monde entier, mais plus particulièrement dans le sud-ouest de l’Angleterre. Les figures ne révèlent leur dessin que vues du ciel. Leur réalisation est souvent d’une grande complexité et témoigne d’une habileté minutieuse et experte. Depuis les années 1980, on a répertorié des milliers de ces figures de toute beauté.

La majeure partie de ces figures sont construites sur la base de structures géométriques symétriques. Certaines ont des ressemblances frappantes avec les figures acoustiques. Parfois, on a même l’impression que le diagramme est une imitation volontaire de ces figures acoustiques.

La géométrie de ces dessins est parfaite lorsqu’on les observe de haut, même lorsque le terrain sur lequel ils sont imprimés est irrégulier. Quel que soit le procédé de fabrication, il est indispensable qu’il emploie une projection verticale, que ce soit du haut ou du bas. Il pourrait donc s’agir de l’action d’un rayon vibratoire. Aussi, une hypothèse très avantageuse a été avancée. Ce rayon agirait comme une onde sonore. De même qu’un son crée des figures cymatiques, de même on peut concevoir qu’une technique plus avancée crée des formes dans l’air, dans l’eau du sol et dans les plantes par l’usage d’ondes vibratoires stationnaires. D’ailleurs, certains témoins ont entendu un son suraigu survenant juste avant la formation du diagramme.

Structures géométriques des planètes

Récemment, les sondes spatiales d’observation du système solaire ont apporté quelques surprises aux astronomes. Des structures géométriques sont visibles à la surface des pôles de certaines planètes, en particulier Saturne et Jupiter.

En ce qui concerne Jupiter, la sonde Cassini a recueilli des images en lumière ultraviolette de son pôle nord pendant 11 semaines en 1999. On y remarque la présence d’un tourbillon ou vortex dont la taille est supérieure à celle de la Terre. Ce vortex semble structuré par un ou plusieurs polyèdres. Selon la façon dont on définit les sommets, on peut y voir un pentagone, un hexagone ou un heptagone. Quoi qu’il en soit, une structure polyédrale est bien visible. En fait il semble exister plusieurs polyèdres imbriqués.

Dans le système nuageux de Saturne, la sonde Voyager 1 a détecté en 1980 une structure hexagonale autour du pôle nord. Son existence a été confirmée par la sonde Cassini en 2006. Les côtés de l’hexagone mesurent environ 13’800 km. Il tourne sur lui-même avec une période de 10h 39 mn.

La plupart des astronomes pensent que ces polyèdres sont dus à des ondes stationnaires dans l’atmosphère de ces planètes. Dans les études rapportées plus haut sur les tourbillons liquides dans des cylindres transparents (Université technique du Danemark et Université d’Oxford), les chercheurs ont pu simuler la formation de ces structures polygonales en laboratoire. Cela démontre que des formes inscrites dans les planètes peuvent naître du mouvement circulaire et rythmique de la matière fluide.

Les tétraèdres des planètes et de la Terre
Des observations sur plusieurs planètes suggèrent qu’elles sont sous-tendues par des polyèdres, en particulier par un double tétraèdre.

C’est ce qu’énonce David Percy, un producteur de cinéma et de télévision britannique qui a aussi reçu la fonction de directeur européen des opérations pour la mission Mars. Cela l’a conduit à proposer de nouvelles théories sur les structures des planètes, qu’il a exposées dans son ouvrage Two-thirds (Deux-tiers, en collaboration avec David P. Myers et Mary Bennett). Ses propositions et ses documents photographiques ont été repris et exposés au siège de l’ONU en 1992 par Richard Hoagland, un ancien conseiller de la NASA pour le Goddard Space Flight Center.

Percy montre l’existence d’un tétraèdre régulier inscrit dans la Terre. Un sommet est situé au pôle Nord et les autres sommets sont répartis à 120° les uns des autres sur le cercle de latitude 19,5°. Les côtés et surtout les sommets du tétraèdre se manifestent par des flux énergétiques à la surface de la Terre. Ces manifestations sont de nature magnétique et géophysique. C’est à la latitude de 19,5° nord qu’on trouve la grande île d’Hawaï qui est le théâtre d’une activité volcanique importante. Beaucoup de sites sacrés d’anciennes civilisations sont localisés autour de 19,5° Nord ou Sud : par exemple le complexe de Teotihuacan au Mexique. D’autres chercheurs ont complété ces observations et montré l’imbrication de 5 polyèdres, traditionnellement appelés solides de Platon, qui se combinent en une grille de 120 triangles.

Percy a également mis en évidence des phénomènes importants à la latitude de 19,5° nord ou sud dans le système nuageux de plusieurs planètes : vortex géants pour les planètes gazeuses, activité volcanique dans les terres solides. La grande tache rouge de Jupiter est à cette latitude. De même la tache noire de Neptune découverte par la sonde Voyager II. Les activités volcaniques majeures de Vénus se situent autour de 19,5°. Le Mont Olympe, cône volcanique de Mars est à cette même latitude. Enfin, les fortes activités magmatiques et thermiques du Soleil se produisent à 19,5° Nord et Sud. (d’après le livre Sedona : Beyond the Vortex, Richard Dannelley – voir en français Le code secret de la NASA).

Le pôle nord de Mars est recouvert d’une calotte glaciaire. Comme celle de la Terre, la calotte glaciaire de Mars se réduit de plus en plus et tend à disparaître (son réchauffement n’est pas dû à l’effet de serre. Tout le système solaire se réchauffe !). R. Hoagland et D. Wilcock ont fait remarquer qu’en se retirant, elle avait pris la forme d’un hexagone.

Ainsi, des formes géométriques polyédrales orientées sont inscrites dans des corps planétaires sphériques. Comment est-ce possible ? Cela ressemble fort à des ondes stationnaires créées par une vibration rythmique. Le monde aurait-il été formé à partir de pulsations vibratoires ?

Le monde a été créé par le son

La plupart des cultures traditionnelles planétaires possèdent un récit mythologique de la création du monde, dont beaucoup font référence au son ou à la parole. Par le son, la parole ou le souffle, les dieux créent les créatures à partir de la substance primordiale sans forme.

Dans la tradition chinoise, le Tao Te King dit : « Avant les Temps et de tout temps existait quelque chose existant de par lui-même, éternel, complet, omniprésent. On ne peut lui donner un nom car ce serait définir l’indéfinissable. On l’appelle OU signifiant néant de forme, informulé ; on l’appelle aussi Tao. Le Yuan Tchi Lun dit : Lorsque les Souffles (tchi) ne s’étaient pas encore séparés en prenant forme, ils étaient unis (mariés) et ressemblaient à un œuf. Puis les Souffles formèrent un globe de forme parfaite que l’on appelait le Grand Un (Taé I). Le Souffle originel, d’abord pur, monta et forma le Ciel ; puis, étant troublé, il descendit et forma la Terre. »

Dans les textes celtes sacrés, on lit : Au commencement était l’Unique, la Lumière de la Lumière. Tout était une seule lumière, indicible, sereine et joyeuse, force de vie d’une blancheur infinie, d’une pureté totale, parcourue de grandes ondes blanches et dorées. Les textes bardiques disent : Les ténèbres opaques emplissaient l’infini avant que l’Inconnaissable ne prononce son Nom hors de Keugant ; de sa Parole jaillirent la Lumière et la Vie. Cette Parole forma trois rayons lumineux colorés et sonores : les Trois Cris, véhicules de la pensée créatrice qui firent éclater l’Œuf du Monde. Ces trois cris sont associés à 3 voyelles : I, O, W (ou).

L’évangile chrétien de St-Jean dit : Au Commencement était le Verbe. Le Verbe était avec Dieu. Le Verbe était Dieu. Verbe est une traduction française possible d’un mot qui signifie aussi Parole. Enoch précise : Au commencement était le Verbe, cependant le commencement du Verbe se manifesta en un pictogramme lumineux qui prit forme. Provenant des émanations de l’Esprit Divin, les images lumineuses (ou pictogrammes) apparurent ; combinées aux géométries des formes créatives, elles produisirent le spectre de toute forme issue de l’alphabet de création. (Le livre de la connaissance ; Les clés d’Enoch, Clé 214 J.J. Hurtak).

Chez les Hindous et les bouddhistes, la création est issue de l’énergie primordiale qui est à l’origine de tout. Le principe structurant du chaos d’origine est le son ou mantra Om (ou Aum). Les sons ont ensuite le rôle de création permanente. Dans l’Asie et en Inde plus particulièrement, la tradition rapporte que dans un lointain passé, des saints hommes, les Rishis, (littéralement les clairvoyants), auraient perçu dans le silence profond de leur méditation, une série de sons traduisant les vibrations inhérentes à toute construction atomique des différents éléments de la nature. Ils donnèrent à cet ensemble de sonorités le nom de SAM-S-KR ce que nous appelons aujourd’hui le Sanskrit… Ils donnèrent à cette nouvelle langue le nom de « langage des dieux » (André Riehl, enseignant en yoga traditionnel).

Pour les Mayas Tzutujils, les dieux ont créé le monde par leurs mots.

Les lieux, les animaux, les plantes, le temps et tout ce qui compose le monde extérieur sont aussi à l’intérieur de nous, comme un jumeau, et l’ensemble compose une immense série quadridimensionnelle de cubes concentriques : les épaisseurs s’étendent simultanément à l’intérieur et à l’extérieur, pour former la maison du monde, ou corps du monde. Cette structure est faite par les constructeurs, certains propriétaires, ou dieux, avec leurs sons et leurs paroles. Ces sons et ces paroles prennent une signification tangible quand on les émet. Chaque parole du dieu construit la maison du monde en se faisant l’écho d’autres paroles. Ces sons du monde des esprits, quand ils sont tous émis ensemble, composent le chant spirituel du monde. Cette combinaison de sons devient vibrante et tangible en atteignant ce monde-ci, et lui donne la forme que nous voyons et que nous sommes. Ce chant est le système nerveux de l’univers. (Martin Prechtel, Les secrets du jaguar, 1999).

Quand un homme est malade, cela signifie qu’il a perdu sa symphonie intérieure. Le chaman le soigne en recréant l’harmonie par ses paroles sacrées qu’il récite ou chante sur un rythme précis afin de reproduire les Grands Sons Originels.

Utilisant les noms secrets des montagnes, des grottes, des rivières, des vallées, des villages, ainsi que les noms de familles des dieux et de leurs royaumes pour chacun de ces endroits, le chaman restructure les composantes de notre esprit. Si ce rituel, dénommé « se rappeler la Terre », est correctement accompli, les corps malades commencent à résonner de l’écho de la Terre originelle, où toute vie prend sa forme, et ils guérissent. (Martin Prechtel, Les secrets du jaguar, 1999).

Le chef Navajo Leon Secatero (décédé en 2008) dit à propos des crânes de cristal, qui sont des cristaux traditionnels taillés en forme de crâne, porteurs des informations des origines de l’humanité et retrouvés chez les Mayas (voir article Codage d’information et énergie) : « Vous avez entendu parler de l’appel de la nature ? C’est un son que seuls les animaux peuvent entendre, un son puissant qui les ramène vers leur vraie nature. C’est le son des crânes de cristal. Nous vivions dans un vaste océan de sons et de vibrations. Les sons nous entourent, mais c’est à travers ce vaste océan que le son des crânes de cristal peut voyager. C’est un son jamais entendu, un son inaudible pour l’oreille humaine ordinaire. Nous ne pouvons l’écouter qu’avec notre « oreille intérieure ». C’est le son inaudible de la création. Sans lui, rien ne pourrait vivre, car il est le son qui anime toute chose. Une feuille qui pousse au printemps produit ce son. C’est le son qui jaillit, au moment de la création quand une vie nouvelle éclôt. C’est le son même qui a retenti quand la Terre est venue à l’existence et quand nous avons reçu notre forme humaine. C’est ce même son de la création qui est aussi en nous et c’est un son magnifique. » (C. Thomas et C.-l. Morton, Le mystère des crânes de cristal, 1999).

La substance primordiale et la géométrie sacrée

S’il est vrai que des sons ont créé l’univers, cela impliquerait qu’il existerait une substance primordiale dans l’univers et que les vibrations de cette substance constitueraient le son. Des ondes stationnaires y auraient créé les formes. Mais quelle serait cette substance ?

Les scientifiques décrivent habituellement l’espace comme un vide dans lequel sont disposés des amas de matière (particules, atomes, molécules) comme des objets qui sont éparpillés dans une pièce vide. Par le jeu de leurs influences réciproques d’attirance et de répulsion, des mouvements se transmettent de particule à particule, de molécule à molécule comme le son dans l’air. Les pulsations de cette matière cosmique constituent une sorte de son que les astronomes ont enregistré.

Citons l’exemple des astronomes de Stanford (USA) qui surveillent les sons du soleil par un capteur installé dans le satellite SOHO. Des vagues parcourent la surface du soleil et en font le tour en 2 heures environ. Cette pulsation est trop lente pour être directement audible par notre oreille qui est sensible à des pulsations de dizaines ou de milliers par seconde. Il faut accélérer les enregistrements solaires par 42000 fois et compresser 40 jours en quelques secondes pour pouvoir les entendre. C’est ce qu’a fait l’un des chercheurs, A. Kosovichev. Ecoutez
Toutefois, ces ondes de matière ne font pas appel à l’existence d’une substance primordiale.

La substance primordiale de l’univers à laquelle font référence les traditions est d’une nature plus subtile et répond à d’autres lois. Elle a été désignée et nommée prana, éther, etc. La physique quantique la plus avancée commence à décrire une substance de cette sorte, sous le concept de matrice universelle ou champ de cohérence unitaire. Cette matrice a la propriété de recevoir des informations, de les enregistrer et de les transférer instantanément en n’importe quel endroit.

Les sons primordiaux créent des géométries sacrées dans la matrice. Les sons sont en quelque sorte des codes d’information transférés à la matrice, qui les transcrit en formes. Sons et géométries sont deux expressions vibratoires jumelles d’un même schéma directeur.

La géométrie est le fondement de l’univers dans tous ses aspects. Elle est présente aussi bien au cœur des atomes que dans la construction des molécules, des planètes et des galaxies.

Alain Boudet
Dr en Sciences Physiques, Thérapeute psycho-corporel, Enseignant
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Commentaires (3)
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  • Jejhor

    « Dr en sciences physiques », vraiment ? Il n’aurait pas plutôt un doctorat de biologie ?

    • Jean-Paul

      Bonjour Jejhor,
      Le plus simple serai de lui poser la question directement… 😉

  • GESBERT

    beau et magnifique bien documenté. MERCI