L’âme en éveil, le corps en sursis

Combat d’une anorexique pour sa renaissance

Corps, esprit et âme : mieux comprendre les troubles du comportement alimentaire pour mieux les soigner.

… Je me suis ouvert la tête contre les murs de ma prison. Les médecins ont proposé à mon père de monter dans ma chambre alors qu’il ne m’avait pas vue depuis des mois. C’était peut-être ma dernière nuit ici-bas selon eux.

Je crois qu’ils ne l’ont pas proposé à ma mère car c’était une scène trop dure à vivre. Dans mes souvenirs embrumés, je revois l’apparition de mon père – tel un ange – et me souviens avoir éprouvé de la joie en le voyant entrer. Il m’a posé une seule question, dont je n’ai pas compris le sens : que s’est-il passé ce matin ? Je ne sais pas ! Les larmes ont commencé à couler sur le visage de papa et le médecin l’a prié de sortir…

Sabrina tombe dans l’anorexie à dix-sept ans, suite à un régime censé améliorer ses performances sportives. Deux ans plus tard, les crises de boulimie s’en mêlent. Son poids va descendre jusqu’à vingt-sept kilos.
Sauvée de justesse, elle est internée en psychiatrie pendant un an, après avoir été baladée d’hôpitaux en cliniques, insuffisamment équipés et formés pour la prendre en charge, avec son lot d’humiliations.

Ce livre révèle toute l’ambivalence dans laquelle se débattent les anorexiques, hypersensibles au bien et au mal qui se mélangent. Derrière ce corps torturé qui fait peur à voir, un désir de pureté et d’absolu ne parvient pas à se dire. Comment vivre sa spiritualité empêtrée dans la matérialité, les besoins affectifs et charnels ?

Au gré des rencontres lumineuses et des synchronicités, Sabrina va se relever, se réconcilier avec elle-même et redonner un sens à sa vie. C’est l’histoire d’une longue reconstruction, d’abord physique puis psychologique.
Un parcours douloureux mais finalement positif que Sabrina nous raconte avec tout son cœur. Sa détermination est à présent au service de sa reconstruction.

Extrait du livre :

"À l’époque, je n’avais pas conscience de ce que mon comportement exprimait, et personne d’ailleurs ne semblait en mesure de comprendre, tant au sein de ma famille que de l’hôpital. Cet infirmier, lui, paraissait ressentir ce dont je souffrais. Je suis presque convaincue qu’il le savait mieux que moi en fait. Il est difficile de traduire en mots ce qui est de l’ordre du ressenti, mais telle est l’impression que j’ai eue auprès de lui.

Il m’a posé des questions, notamment sur ce qui me raccrochait à la vie. Il m’a demandé ce à quoi je pensais me consacrer une fois sortie d’affaire. À aucun moment nous n’avons parlé anorexie, poids ou nourriture.

Ce qui me raccrochait à la vie ? J’ai répondu spontanément : « Mes parents. » Même si la guérison restait hypothétique, je ne l’envisageais que sur le mode guérir pour… Je m’accordais tellement peu de valeur que guérir pour moi ne me serait pas venu à l’esprit. Il m’a aussi parlé des oiseaux en soulignant que je devais en voir beaucoup.

Quelques jours plus tard, je lui présentais ce que j’avais griffonné pendant toute une nuit. Une vague idée de forum pour aider les personnes souffrant de TCA, une vague idée de livre. Je garde en mémoire son sourire lorsque j’ai émis l’idée d’écrire un livre, « mon » livre.

J’ai gardé dans un coin de ma tête cette idée de livre. Ce projet que je trouvais utopique et que je ne me sentais pas capable de réaliser. J’ai gagné en confiance et je remercie les personnes qui m’ont aidée pour cela. J’ai réalisé que j’avais davantage de capacités et certainement plus de choses à dire aussi que je ne le pensais.

Les premières lignes d’écriture ont libéré la parole. La suite est venue toute seule comme un flot de mots, gardés trop longtemps en moi, et qui ne demandaient qu’à sortir. J’ai écrit vite. Trois mois après avoir commencé à écrire, je signais mon contrat d’édition. Le travail a consisté d’une part à faire rejaillir tous ces souvenirs que j’avais tenté d’enfouir en vain, d’autre part à traduire les images et les ressentis en mots.

Donner un sens à mon passé est une nécessité. Cela passe par le livre et le développement de l’association « SabrinaTCA92 ». Sinon, je pourrais dire que j’ai gâché ma vie et ne saurais m’y résoudre.

Les personnes qui ont compris ce que j’ai enduré et qui ont vu ma reconstruction sont admiratives. C’est ce qu’elles me disent. J’aurais pourtant aimé trouver ma vocation plus jeune mais ce déclic, à trente et quelques années, après tout c’est déjà très bien. J’ai l’impression de rattraper de nombreuses choses et je sais maintenant que j’ai bien décidé, avant de m’incarner, de me confronter à ces difficultés. J’en tire aujourd’hui les leçons me permettant d’évolue
r".

Sabrina Palumbo
Hauts de Seine (92) France
192 pages – format 15 x 23 cm
Collection : Croissance et Développement
ISBN : 9778-2-35805-140-8
L’âme en éveil,le corps en sursis, éditions Quintessence, 2014

L’association Sabrina92

Sabrina Palumbo a fondé une association de soutien aux anorexiques-boulimiques et à leurs familles : SabrinaTCA92. Elle œuvre pour améliorer la compréhension et l’accompagnement de ces maladies.
sabrinatca92Partenaires@outlook.com
www.sabrinatca92.com

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