Mon panier d’herbes aromatiques continue de se remplir et ce mois-ci je vais vous parler d’une autre simple, comme on les appelle, qui en plus d’être utilisée en cuisine, possède des vertus médicinales connues depuis très longtemps : la sauge. Comme nous le savons, tout ce que Dame Nature nous offre, renferme de nombreuses vertus pour la santé.
J’ai la chance d’avoir un pied de sauge assez conséquent au jardin que je ne cesse de tailler, ce qui me permet ensuite de faire sécher les coupes pour les utiliser.
La petite histoire de la sauge
La sauge est une plante médicinale utilisée depuis l’antiquité pour ses vertus médicinales. Le terme « sauge » vient de salvia, dérivé du latin salvare qui veut signifie guérir.
Les Égyptiens et les Romains connaissaient très bien les propriétés médicinales de la sauge notamment pour la digestion et les infections de la muqueuse. Les Égyptiens utilisaient la sauge pour le traitement de l’infertilité.
Les Romains la récoltaient lors de cérémonies et de rituels particuliers. Les Grecs la connaissaient pour ses propriétés digestives et anti-infectieuses. Elle est l’une des plus anciennes plantes cultivées. Le très connu naturaliste romain Pline l’Ancien le cite également dans ses écrits et rapporte qu’elle pouvait améliorer la mémoire.
La sauge fait également partie fait aussi partie de la médecine ayurvédique (Inde) qui utilise à cet effet quelques espèces locales de sauge.
Herbe royale
Au XIIIe siècle, l’école de médecine de Salerne tout comme Sainte Hildegarde appuient ce dicton « Pourquoi mourrait l’homme dans le jardin de qui pousse la sauge, si ce n’est qu’il n’existe aucun remède contre le pouvoir de la mort ». Édifiant n’est-ce pas !
Elle fut « Couronnée » herbe royale par Charlemagne.
Elle est également citée au Moyen Âge dans le capitulaire De Villis.
Au XVIIIe siècle on roulait la sauge comme une feuille de tabac et les asthmatiques dès l’apparition des premiers pollens fumaient de la sauge.
Lors des grandes épidémies de peste en Europe, la sauge était l’un des composants du célèbre « vinaigre des quatre voleurs » qui les protégeaient contre la maladie lorsqu’ils détroussaient les gens.
Elle fut introduite en Europe de l’Est et du Nord au Moyen-Âge où elle était couramment utilisée dans de nombreuses préparations tout comme la sauge sclarée (Salvia sclarea).
Herbe sacrée
Plante sacrée, elle est utilisée par les Amérindiens lors de la cérémonie du feu, on la brûle pour chasser les mauvais esprits. Elle aurait également la propriété de purifier l’aura des mauvaises énergies.
Omniprésente dans le folklore provençal, où la tradition veut qu’on la récolte au petit matin de la Saint-Jean.
Un dicton provençal dit : « Qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin d’un médecin ». Selon la légende elle aurait sauvé Marie et l’enfant Jésus du roi Hérode qui sacrifiait les nouveau-nés. En effet à la demande de Marie un pied de sauge s’épanouit pour cacher l’enfant dans ses feuilles à l’aspect velours. Et ce serait en témoignage de remerciement que lui furent attribuées des vertus guérissantes.
Actuellement, plus de 600 variétés
Il existe plus de 600 variétés réparties dans le bassin méditerranéen, le sud de l’Europe, l’Asie Mineure, l’Amérique centrale et du Sud de teintes différentes, aromatiques ou tout simplement ornementales.
- La sauge ananas (Salvia elegans) originaire du Mexique, ses feuilles sont odorantes et ont un goût d’ananas très prononcé
- La sauge des devins (Salvia divinorum) une sauge chamanique, originaire d’Oaxaca, toujours au Mexique. Les tribus indigènes mazatèques l’utilisent depuis de nombreuses années lors de leurs cérémonies lors de rites spirituels et religieux. Les effets hallucinogènes de cette plante sont importants et permettent de communiquer avec les esprits.
- La sauge blanche (Salvia apiana), une plante sacrée, originaire du Sud-ouest de l’Amérique du Nord. Elle est très utilisée par les Amérindiens lors de leurs rites et cérémonies chamaniques
- La sauge rouge chinoise (Salvia miltiorrhiza ou salvia slendens). Connue également sous le nom de « dan shen ». C’est une plante médicinale très utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise.
Un peu de botanique
La sauge (Salvia officinalis), est un arbrisseau vivace mentholé d’une hauteurd’environ 80 cm qui fait partie de la famille des lamiacées. Ses feuilles sont ovales et laineuses, d’aspect velours d’une couleur gris-vert. C’est une plante originaire du pourtour méditerranéen. Elle aime le soleil mais tolère la mi-ombre. Il faudra l’arroser en cas de forte chaleur. On la récolte l’été.
C’est une plante facile de culture. Le pied que j’ai au jardin s’épanouit très bien et demande très peu de soin, juste de la taille.
De quoi est composée la sauge
La sauge est riche en :
Vitamine A : essentielle pour la santé, la vitamine A joue également un rôle important dans la vision au niveau de l’adaptation de l’œil à l’obscurité, elle participe également à la croissance des os, à la régulation du système immunitaire. Notre organisme peut transformer en vitamine A certains caroténoïdes on les qualifie de provitamine A ou bêta-carotène. Ce qu’il faut savoir c’est que le bêta-carotène ne se transforme en vitamine A que dans la mesure où l’organisme en a besoin. Le bêta-carotène est un pigment qui a une action filtrante face au soleil.
Vitamine C : le rôle que joue la vitamine C dans l’organisme va au-delà de ses propriétés antioxydantes. Elle contribue aussi à la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives. De plus, elle protège contre les infections, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et accélère la cicatrisation.
Vitamine K : joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine. Elle participe aussi à la formation d’une protéine de l’os : l’ostéocalcine et retarde l’apparition de l’ostéoporose en maintenant le calcium dans les os. La vitamine K est fabriquée par des bactéries présentes dans l’intestin.
Fer : pour l’homme mais pas pour la femme. Toutes les cellules de notre corps sont composées de fer. Il est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang et joue un rôle important dans la fabrication de nouvelles cellules, des hormones et des neurotransmetteurs. Associée à la vitamine C l’absorption du fer est facilitée.
Antioxydants
On retrouve deux antioxydants importants dans la sauge : l’acide carnosique et l’acide rosmarinique.
Les antioxydants permettent de neutraliser les radicaux libres du corps jouant ainsi un rôle de prévention contre les maladies cardiovasculaires et certains cancers et dans ce cas préviendraient également contre le diabète de type 2.
La sauge et notre santé
La sauge est connue depuis des siècles pour ses vertus médicinales et de nos jours elle est une plante primordiale de la pharmacopée moderne.
Ses propriétés médicinales sont reconnues par des comités scientifiques et l’Agence européenne du médicament pour le traitement des petits problèmes digestifs ainsi que de la transpiration excessive et en application locale contre les inflammations de la bouche, de la gorge et de la peau ».
Effet sur la glycémie
Action hypoglycémiante démontrée par des recherches scientifiques. Des études menées sur des souris, ont démontré que si l’extrait de sauge réduit le taux de glucose dans le sang, la présence d’insuline est indispensable pour que la plante ait réellement un effet hypoglycémiant.
Toujours chez l’animal, des études ont montré que l’acide carnosique présent dans la sauge est susceptible de réduire les triglycérides, des lipides sanguins facteurs de prédisposition aux maladies cardio-vasculaires.
Maladie d’Alzheimer.
La sauge est également liée à la recherche sur la maladie d’Alzheimer.
Suite à des études sur des sujets de cas légers et modérés de la maladie, il a été démontré que cette plante améliorait les fonctions cognitives et diminuait l’agitation des personnes atteintes de la maladie.
Il a été en effet démontré que cette plante pouvait calmer l’agitation et améliorer les fonctions cognitives, du fait d’une action combinée sur la transmission de l’influx nerveux, la baisse des. En revanche ces propriétés ne seraient efficaces qu’à un stade peu avancé de la maladie.
Ménopause
Suite aux bouffées de chaleur générées chez la femme en préménopause, la consommation d’extrait de sauge a démontré un effet concluant et positif chez les sujets.
L’herpès labial
Une recherche menée sur 140 sujets environ a vu les résultats positifs d’une pommade à base de sauge associée à de la rhubarbe sur des plaies causées par l’infection.
Les vertus de la sauge sur notre santé
Ces vertus sont nombreuses. La sauge est une véritable pharmacopée à elle seule.
Utilisation interne
Sphère digestive
La sauge est la plante digestive par excellence. Elle facilite la digestion et aide à traiter les vomissements, les douleurs abdominales et les diarrhées.
Antispasmodique, elle stimule également la digestion.
La sauge est anti-inflammatoire : Les propriétés anti-inflammatoires de la sauge permettent de lutter contre les douleurs articulaires, telles que l’Arthrose, l’Arthrite, sciatiques et lumbagos.
Astringente et antiseptique. Utilisée en gargarisme, la sauge calme la toux et les maux de gorge.
Fébrifuge, elle aide à faire baisser la fièvre.
Antiseptique, idéal pour éliminer les infections de la gorge, les gingivites et la désinfection des blessures. Elle favorise la cicatrisation des blessures et des ulcères. Elle des propriétés antibactériennes et freine la propagation des virus et des bactéries.
Elle renforce le système immunitaire.
Antisudorifique, la sauge aide à lutter contre la transpiration excessive grâce à ses propriétés asséchantes et soulage les bouffées de chaleur lors de la ménopause.
Stimulante hormonale, la sauge aide à régulariser les cycles menstruels ainsi qu’à calmer les douleurs liées aux menstruations.
Utilisation externe
Astringente et antiseptique. Les feuilles fraîches de sauge sont assez efficaces en premiers soins d’urgence pour des morsures ou des piqûres.
Elle est un excellent désinfectant pour les plaies et aide à la cicatrisation.
En cas d’inflammation des gencives, des muqueuses de la bouche, et de la sphère respiratoire :
Faites un gargarisme avec une infusion de 2/3 gouttes d’huile essentielle de sauge dans 100 ml d’eau 3 x par jour. Soulage également les gencives en cas de prothèses dentaires douloureuses pour les gencives.
En cas de transpiration excessive et de bouffées de chaleur et de problèmes digestifs :
Faites infuser pendant 5 à 10 minutes de 1 g à 3 g de feuilles séchées dans 150 ml d’eau bouillante. Boire 3 fois par jour.
Comment consommer la sauge ?
En infusion, elle peut remplacer le thé ou le café : feuilles de sauge, miel, et jus et zeste d’un citron. Feuilles séchées. Infusez pendant 5 à 10 minutes de 1 g à 3 g de feuilles séchées dans 150 ml d’eau bouillante. Boire 3 fois par jour.
Mise en garde
Anticoagulant
Du fait de la quantité élevée de vitamine K dans la sauge, vitamine également fabriquée par l’organisme, les personnes qui prennent des médicaments anticoagulants, doivent modérer leur alimentation en produit contenant de la vitamine K. Il est fortement conseillé de consulter un médecin pour connaître les sources alimentaires de vitamines K.
La sauge est également susceptible d’interagir avec des médicaments contre l’anxiété (les benzodiazépines), les troubles psychiques (neuroleptiques) et l’épilepsie.
La sauge est contre-indiquée pour les femmes en période d’allaitement ou de grossesse, notamment à cause de ses capacités abortives, et elle est aussi déconseillée pour ceux qui souffrent d’insuffisance rénale ou d’instabilité neurovégétative, à cause de ses grandes quantités de thuyone neurotoxique qui pourrait générer des convulsions.
Consommée au-delà de 15 g par jour, elle est susceptible de causer des palpitations, des bouffées de chaleur, des convulsions et des vertiges.
La sauge en cuisine
La sauge doit être bien fraîche et se conserve facilement dans le bas du réfrigérateur dans un sac en plastique ou tout simplement dans un verre d’eau fraîche.
On la consomme le plus souvent séchée pour parfumer des pâtés ou farcir des volailles. Elle rehausse le goût des marinades, d’un mijoté et fraîche, elle apporte une saveur toute particulière à une omelette par exemple et parfumera une huile. C’est un excellent stimulant pour la digestion donc sa présence dans un plat en plus de le rendre délicieux est judicieuse.
Quelques recettes avec la sauge
Gnocchis fondants de potiron au beurre de sauge
600 g de chair de potiron - 150 g de farine T55
- 1 œuf
- fleur de sel
- 1 bouquet garni
- ½ gousse d’ail
- noix muscade
- poivre du moulin
- 50 g de parmesan râpé
- beurre de sauge
- 40 g de beurre demi-sel
- 6 feuilles de sauge
- Parmesan râpé
Préparation : 30 mn
Cuisson : 15 mn
- Coupez la chair de potiron en dés et faites-les cuire à la vapeur avec le bouquet garni.
- Saupoudrez avec la fleur de sel.
- Une fois cuit, ôtez le bouquet garni et écrasez les dés de potiron encore chauds avec une fourchette, en versant la purée obtenue dans un saladier.
- Faites refroidir, puis ajoutez l’œuf, l’ail finement haché, une pincée de noix muscade moulue, du poivre du moulin, le parmesan râpé.
Vérifiez l’assaisonnement éventuellement de sel. - Mélangez le tout, puis, peu à peu versez la farine et mélangez à nouveau.
- La pâte est moelleuse.
- Laissez reposer.
- Pendant ce temps préparez le beurre de sauge.
- Détaillez le beurre en morceaux.
- Disposez-le dans une grande poêle ou une casserole.
- Ajoutez les feuilles de sauge et faites fondre le beurre à feu moyen, jusqu’à ce qu’il mousse et éteignez.
- Les feuilles de sauge vont s’infuser dans le beurre qui ne doit pas bouillir.
- Cuisson des gnocchis
- Portez à ébullition un grand volume d’eau salé dans une casserole
- À l’aide de deux cuillères à soupe, prélevez un peu de pâte et réalisez des petites quenelles (les gnocchis) de 3-4 cm de longueur.
- Plongez les gnocchis ainsi obtenus directement dans l’eau bouillante et récupérez-les avec une écumoire dès qu’ils remontent à la surface (ils sont cuits).
- Déposez-les délicatement dans la poêle avec le beurre de sauge, que vous aurez remis sur feu doux.
- Poursuivez l’opération jusqu’à épuisement de la pâte, remuez délicatement les gnocchis dans la poêle (sur feu moyen) afin de les imbiber de beurre de sauce.
- Servez les gnocchis chauds, saupoudrez-les avec du parmesan râpé et du poivre du moulin.
- Régalez-vous.
Poulet fermier rôti à la sauge
1 poulet fermier - 1 verre de Cognac
- 3 échalotes
- 7 belles pommes
- de terre (Charlotte)
- 7 feuilles de sauge
- 1 poignée de ciboulette
- Quelques branches
- de sarriette & d’origan
- Sel & poivre
- Piment d’Espelette
- 1 càs huile d’olive au goût intense
Préparation : 00 mn
Cuisson : 00 mn
- Préchauffez le four à 200°C
Coupez le poulet fermier et répartissez les morceaux dans le plat à four. - Dans les interstices, calez des morceaux d’échalote. Assaisonnez.
- Versez le cognac et un filet d’eau. Badigeonnez d’huile d’olive.
- Enfournez pour 30 minutes.
- Au bout de 15 minutes de cuisson, passez les feuilles de sauge dans la sauce et posez-les sur les morceaux de poulet pour qu’elles deviennent croustillantes.
- Pendant la cuisson du poulet, cuisez les pommes de terre dans une poêle al dente, la cuisson se terminera dans le plat avec le poulet.
- Assaisonner les pommes de terre de sel et poivre, de piment d’Espelette et d’aromatiques hachées, essentiellement de la ciboulette.
- Logez-les ensuite entre les morceaux de poulet, au bout de 25 min.
- Profitez-en pour ôter les blancs de poulet et les réserver au chaud.
Principales sources
• Améliore ta Santé : www.amelioretasante.com
• Au jardin : www.aujardin.info
• Conseils phyto aroma : www.conseilsphytoaroma.com
• Consoglobe : www.consoglobe.com
• Cuisine Journal des Femmes : www.cuisine.journaldesfemmes.com
• Doctissimo : www.doctissimo.fr
• Eureka Santé : www.eurekasante.vidal.fr
• Magie Végétale : www.magievegetale.fr
• Passeport Santé : www.passeportsante.net
• Top Santé : www.topsante.com
• Wikipedia : www.wikipedia.org
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