En homéopathie, c’est un principe de base, les souches homéopathiques sont diluées. CH, DH, haute, moyenne et basse dilution, chacune a son intérêt. On vous explique !
Quelles sont les origines des souches homéopathiques ?
- 80 % des souches sont d’origine végétale : les plantes sont cueillies dans leur habitat naturel si elles sont sauvages ou cultivées. L’espèce est bien déterminée sur le plan botanique et la partie à utiliser. Les plantes Bio sont là aussi un gage de qualité.
- 19 % des souches homéopathiques sont d’origine animale (ex : Apis Mellifica, Cantharis Vesicatoria…) ou minérale (Calcarea Sulfurica, Ferrum Phosphoricum…).
- 1% des souches sont d’origine chimique (Arsenicum Album, Natrum Sulfuricum…).
Les différentes formes des remèdes en homéopathie
En majorité les souches homéopathiques sont « unitaires », c’est-à-dire obtenues à partir d’une seule substance. Certaines souches sont dites « composées », fabriquées à partir de plusieurs substances, ce qui est pratique pour l’automédication car ce n’est pas facile de trouver tout seul le similimum (le remède homéopathique le plus adapté à la situation du malade).
La fabrication des remèdes homéopathiques
Les substances sont d’abord mises à macérer dans un mélange d’eau et d’alcool pour obtenir une teinture mère (TM) homéopathique. C’est à partir de cette TM que seront faites toutes les dilutions successives.
Les granules et les globules
Ce sont des petites boules de sucre (lactose et saccharose, ou uniquement saccharose selon les marques, bien choisir selon votre tolérance au lactose) qui sont imprégnées de la solution homéopathique à la dilution souhaitée. Un tube granule contient environ 80 granules, qui sont à prendre en général en plusieurs prises, sous la langue à distance des repas. Les globules sont plus petits que les granules, et sont à prendre en une seule fois, toujours sous la langue.
Les solutions buvables ou gouttes
Préparées à partir de la teinture mère homéopathique, les dilutions successives permettent de diminuer la quantité d’alcool qu’elles contiennent. Elles se prennent quotidiennement à des posologies adaptées et toujours diluées dans l’eau. Une posologie en goutte permet d’être précis mais les gouttes constituent toujours un apport d’alcool.
Les autres formes
Ce sont des comprimés, composés de saccharose et lactose, imprégnés du remède homéopathique. Il existe aussi des pommades, des sirops et des suppositoires.
Les dilutions homéopathiques et la dynamisation
Une fois la teinture mère homéopathique réalisée, elle va subir un certain nombre de dilution et sera « secouée énergiquement » entre chacune d’entre elles. Cette dynamisation rend le remède homéopathique efficace selon Hahnemann.
Les dilutions hahnemanniennes
Les dilutions au centième (ch) (dilution centésimale hahnemanienne)
C’est la méthode de dilution conçue par Hahnemann. Ces dilutions sont celles qui sont le plus souvent utilisées. Elle consiste à réaliser des dilutions successives au centième.
1 dilution au centième vaut 1 CH (centésimale hahnemannienne), un 9 CH par exemple, correspond à 9 dilutions au centième et donc à 9 dynamisations.
1 goutte de teinture mère d’une substance est mélangée à 99 gouttes de solvant (solution hydro-alcoolique) puis agitée vigoureusement une centaine de fois (dynamisation) pour donner la première centésimale hahnemannienne (1 CH).
Une goutte de cette solution diluée à 1 CH est mélangée à 99 gouttes de solvant et dynamisée pour obtenir la deuxième dilution (2 CH), soit une dilution au centième de la dilution à 1 CH, donc une dilution au 1/10 000e de la substance de base.
Et ainsi de suite, la dilution maximale autorisée en France est 30 CH.
Les dilutions au dixième (dh dilution décimale hahnemanienne)
Il existe aussi selon le même principe des dilutions au dixième : 1 goutte de TM additionnée de 9 gouttes de solvant donne la première dilution au dixième 1 DH. Il faut 2 dilutions successives au dixième pour équivaloir à une dilution au centième (2DH=1 CH), ces préparations sont donc plus dynamisées.
Dillution
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Concentration
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Échelle décimale
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Échelle centésimale
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1/10
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10-1
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1 DH (ou 1 X)
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1/100
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10-2
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2 DH (ou 2 X)
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1 CH
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1/1000
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10-3
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3 DH (ou 3 X)
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1/10000
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10-4
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4 DH (ou 4 X)
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2 CH
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1/100000
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10-5
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5DH (ou 5 X)
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1/1000000
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10-6
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6 DH (ou 6 X)
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3 CH
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1/100000000
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10-8
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8 DH (ou 8 X)
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4 CH
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1/1 (18 zéros)
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10-18
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18 DH (ou 18 X)
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9 CH
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1/1 (30 zéros)
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10-30
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30 DH (ou 30 X)
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15 CH
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1/1 (60 zéros)
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10-60
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60 DH (ou 60 X)
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30 CH
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Les dilutions korsakoviennes
La préparation s’effectue dans un flacon unique, à partir de 1 goutte de TM de la substance de base ajoutée à 99 gouttes de solvant. Après la première dynamisation, le flacon est vidé et ce qui reste sur la paroi constitue la première dilution korsakovienne (1 K). Une nouvelle dilution est faite dans le même flacon, agitée 100 fois, puis le flacon est vidé à nouveau. Ce qui reste sur la paroi donne la dilution 2 K et ainsi de suite.
L’imprégnation par la solution homéopathique diluée
La dilution souhaitée obtenue est mise en contact avec des comprimés, des granules ou des globules constitués d’un mélange de sucre (mélange de lactose et de saccharose ou uniquement du saccharose).
Les basses, moyennes et hautes dilutions en homéopathie
Autrement dit, plus c’est dilué, plus c’est spécifique au malade. Chaque dilution a donc une action différente au niveau de l’organisme.
Les hautes dilutions de 10 à 30 ch
Les hautes dilutions demandent une grande observation et un recueil d’informations plus en accord avec une consultation médicale. Elles sont spécifiquement adaptées à la personne.
Les hautes dilutions homéopathiques sont réservées aux dysfonctionnements d’ordre émotionnel, comportemental et psychologique. On les utilise en cas de trouble sensoriel. Elles agissent en profondeur, leur action est durable, elles ne doivent pas être renouvelées trop souvent. Elles sont utilisées en cas de pathologies chroniques ou d’ordre psychique. Elles régulent aussi le terrain du patient.
Donc, selon les principes d’Hahnemann, un remède homéopathique en 30 CH est plus fort qu’en 9 CH, même si c’est plus dilué !
Les moyennes dilutions de 5 à 9 ch
Elles sont prescrites pour prendre en charge les troubles liés à la fonction d’un organe, au niveau régional et au-delà. On les réserve en cas de troubles fonctionnels.
Les basses dilutions de 1 ch à 4 ch (8 dh)
Elles sont adaptées aux problèmes lésionnels, c’est-à-dire, lié à l’atteinte anatomique d’un organe. On les réserve en cas de troubles organiques, d’affections localisées et aiguës.
Les basses dilutions sont plus adaptées à l’automédication car elles prennent en charge un symptôme très général retrouvé chez plusieurs personnes.
Les basses dilutions sont aussi utilisées pour effectuer le drainage homéopathique, le but étant de stimuler les organes en charge de l’élimination (foie, rein, intestins, poumon, peau).
Les basses dilutions peuvent être répétées fréquemment, leur usage étant souvent prolongé.
Le principe d’infinitésimalité (dilution) au cœur de la polémique
Les nombreuses dilutions subies par les remèdes homéopathiques sont à la base d’un des principes de cette médecine complémentaire : l’infinitésimalité. Elles sont aussi la raison du doute persistant autour de cette méthode thérapeutique.
Certaines personnes disent qu’à partir du 12 CH, une préparation homéopathique ne contient théoriquement plus de molécule. Donc, elle ne pourrait pas être active, sauf à avoir un effet placebo. Pourtant, les souches homéopathiques à haute dilution ont fait leurs preuves chez les utilisateurs de l’homéopathie. A ce jour, les recherches se poursuivent pour déterminer le mécanisme d’action et rien n’est encore prouvé scientifiquement.
Les 3 grandes écoles de prescription homéopathiques
Les médecins homéopathes ont des habitudes de prescription différentes. Il existe 3 écoles principales :
L’école uniciste
Un seul remède est donné, celui-ci étant le plus individualisé, c’est à dire le plus adapté possible à la personne : selon ses symptômes, le terrain et son comportement. Cette technique est difficile et le choix du traitement est très délicat car il est rare qu’un seul remède couvre tous les symptômes.
Les homéopathes pluralistes
Ils prescrivent plusieurs remèdes homéopathiques à la fois afin de couvrir tous les symptômes du malade. Cette technique est la plus répandue en France.
Les homéopathes complexistes
Ces médecins prescrivent des formules préparées à l’avance et composées de plusieurs remèdes. L’objectif est d’agir le plus largement possible, et complètent avec les remèdes homéopathiques classiques.
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