Pour la plupart des femmes, l’entrée dans la ménopause se fait de manière graduelle, sur plusieurs années, généralement dans la quarantaine. Les premières manifestations hormonales du « syndrome climatérique » sont la baisse de production de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et de l’hormone œstrogène œstradiol.
Une des conséquences de ces transformations hormonales et de la diminution progressive de la fonction ovarienne est une plus grande irrégularité du cycle, associée à l’apparition, à des degrés divers, de sueurs nocturnes et bouffées de chaleur (touchant environ 50 % des femmes ménopausées), de sécheresse vaginale (30 % d’entre elles) et de perte de désir. Une accentuation des problèmes de sommeil ou des destabilisations de l’humeur (anxiété, dépression) est aussi constatée.
Les risques mal évalués des traitements hormonaux substitutifs
Ainsi, une étude de 2017 publiée dans la revue Jama et reprenant les données de l’étude WHI conclut, en définitive, à l’absence de risque accru de mortalité pour celles ayant suivi une thérapie combinée pendant cinq à sept ans. Mais, dans le même temps, une étude anglaise récente centrée sur le cancer met en évidence, chez des personnes ayant eu un THS combiné pendant six ans, un risque de cancer du sein multiplié par 2,7… Bref, en l’absence de données claires sur le sujet, autant éviter ces traitements.
Les phyto-œstrogènes couramment utilisés
Une récente méta-analyse a montré, avec le soja ou le trèfle rouge, un effet significatif sur la fréquence des bouffées de chaleur ou sur la sécheresse vaginale, mais peu d’efficacité sur les sueurs nocturnes. Bien que ces plantes soient moins puissantes et perturbatrices pour les équilibres hormonaux que les TSH de synthèse, on évitera de les prendre en cas d’antécédents de cancers hormono-dépendants (environ 70 % des cancers du sein le sont).
Les plantes de la ménopause, symptôme par symptôme
L’extrait d’écorce de pin maritime (pycnogénol), par son activité antioxydante et son impact sur la microcirculation, a montré de son côté qu’il pouvait atténuer les symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur et transpiration nocturne), qui plus est avec un effet préventif intéressant sur les risques cardio-vasculaires (la chute hormonale consécutive à la ménopause augmentant ce risque).
Et l’ayurvéda, dans tout ça ?
La Tinospora cardifolia. Celle que l’on appelle, en Inde, guduchi ou amrita, est une liane vigoureuse avec des feuilles en forme de cœur, qui contient des principes actifs originaux dans le règne végétal. Utilisée depuis des siècles dans la médecine ayurvédique, elle est considérée comme un réjuvénateur puissant au champ d’action large. Antioxydante et stimulante immunitaire, elle modifie le métabolisme des lipides, possède une activité anti-inflammatoire, antipyrétique (elle fait baisser la fièvre) et protectrice du foie, tout en montrant un potentiel antidiabétique. Comme elle modifie la glycémie, on arrêtera par prudence d’en consommer dans les quinze jours précédant une intervention chirurgicale. - La Withania somnifera. Son nom hindi, ashwaghanda, signifie l’odeur du cheval. Et s’il est vrai que cette racine porte en elle toute la vigueur de cet équidé, le goût de sa poudre, lui, n’est pas très attractif… Pour autant, c’est un des fortifiants les plus réputés et respectés de la médecine ayurvédique, ce qui lui vaut ailleurs dans le monde l’appellation de « ginseng indien ». Les propriétés de cette plante adaptogène sont multiples, mais l’on retiendra ici son rôle antistress, anti-anxiété (action sur le récepteur GABA du cerveau) et antifatigue (soutien de glandes surrénales), ainsi que son impact positif sur le sommeil et la récupération. Par ailleurs, l’ashwaghanda stimule très légèrement la glande thyroïde (hausse de la production d’hormones T4), une propriété intéressante lorsqu’on sait à quel point cet âge de la vie peut être l’occasion d’une fatigue thyroïdienne et de symptômes d’hypothyroïdie.
L’Asparagus racemosus. Cette asperge à grappe, cousine de l’asperge méditerranéenne (Asparagus officinalis), est appelée en Inde shatavari (« femme ayant 100 maris », en sanskrit). Les racines de cette plante alimentaire sont utilisées pour leurs propriétés médicinales, en particulier sur le système hormonal. Dans les études animales, cette plante stimule la sécrétion des hormones gonadotropes (FSH, LH œstrogènes et progestérone), ce qui reflète son usage traditionnel par les vaidyas (médecins ayurvédiques). Elle est souvent conseillée, en effet, pour traiter la perte de libido, la ménopause, l’ostéoporose et les problèmes d’infertilité. On l’associe à l’ashwaghanda pour ses effets synergiques sur les paramètres de stress et une meilleure qualité de sommeil. Du fait de ses effets de stimulation œstrogénique, on l’évitera en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendant. - Le Commiphora mukul. Les vertus médicinales de celui qu’on appelle aussi guggul sont connues et exploitées depuis pas moins de trois mille ans par la médecine traditionnelle indienne. Cette résine est utilisée aujourd’hui pour les problèmes de dyslipidémie (obésité – cholestérol, triglycéride –), d’inflammation et d’hypothyroïdie. À ce titre, cette plante pourrait interagir avec un traitement thyroïdien. Prudence également avec les médicaments bêta-bloquants et vasodilatateurs, dont elle pourrait diminuer l’absorption.
Des résultats probants pour la ménopause après douze semaines
Elles sont 117 femmes de 40 à 65 ans, souffrant de symptômes de la ménopause mais sans problèmes de santé par ailleurs (troubles cardio-vasculaires importants, historiques de cancer, dépression sévère, diabète ou hypertension incontrôlés, etc.), à avoir été enrôlées dans une étude australienne. On les a soumises à des questionnaires et à des tests sanguins avant et après la prise de remèdes, puis contrôlées après douze semaines. Celles à qui on n’avait pas prescrit de placebo (61 femmes) prenaient deux capsules par jour d’un mélange contenant 75 mg de Tinospora cardifolia, 100 mg d’Asparagus racemosus, 100 mg de Withania somnifera et 225 mg de Commiphora mukul.
Les tests sanguins ont eux révélé une chose intéressante et sans doute inattendue : malgré tous ces paramètres physiques et psychologiques améliorés, il n’y avait pas de différence significative au niveau des paramètres sanguins hormonaux (œstradiol, progestérone, testostérone libre, LH, FSH) ou même généraux (paramètres cardio-vasculaires, fonction rénale et hépatique, formule sanguine, etc.). Autrement dit, la conjugaison de ces différentes plantes n’a pas modifié les équilibres de base des femmes qui les prenaient, mais simplement atténué les symptômes désagréables qu’elles pouvaient rencontrer. On ne peut qu’encourager plus d’études, idéalement plus longues et de plus grande ampleur, sur l’usage des plantes pour le syndrome climatérique. Vous pouvez également lire ici notre dossier complet sur la ménopause.
Il n’existe pas en France, à notre connaissance, d’équivalent de ce mélange de quatre plantes, mais trois d’entre elles au moins sont commercialisées de manière indépendante. À charge, pour les femmes qui seraient intéressées par telle ou telle plante et ses propriétés associées, de les adapter à leurs besoins propres et d’ajuster les posologies en conséquence.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Energie-Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Pour en savoir plus :
Ayurveda, Connaissance de la Vie
En plus de 3 heures, ils nous font découvrir cette science qui s’appuie sur le caractère unique de chaque individu pour équilibrer et harmoniser l’être humain dans sa globalité : le corps et l’esprit sont étroitement liés. Cette série dévoile la médecine, l’alimentation, la méditation, le yoga, l’architecture, l’astrologie et d’autres thèmes ayurvédiques.