Couper les liens toxiques

Lorsqu’une situation inconfortable, voire troublante se présente, on peut par une technique assez simple prendre rapidement du recul. C’est une technique de coupure de liens toxiques mise au point par Phyllis Krystal et qu’elle appelle « cutting the ties that bind », qu’on pourrait traduire par « couper les liens qui nous tendent ».

Avec un peu de pratique, on peut arriver à des résultats intéressants pour soi-même, en autant qu’on a la présence d’esprit d’utiliser la technique lorsque la situation s’y prête. On peut également trouver un thérapeute qui utilise cette méthode pour nous aider à couper des liens plus subtils, des liens toxiques profonds. Cette méthode n’est pas la seule à permettre la coupure efficace de liens toxiques, mais elle a fait ses preuves.

Couper des liens toxiques, mais pourquoi ?

Pourquoi couper des liens ? Les êtres humains sont depuis toujours dans une interaction entre eux ainsi qu’avec leurs milieux physiques, culturel et social. Tout est donc, en un sens, une question de relation de soi avec le monde extérieur, la somme des liens que nous avons établis et appris à entretenir depuis notre naissance (et même avant) avec les autres et nos différentes sphères d’activités. Ce sont ces liens qui ont mené à nos modèles de comportement, à nos croyances, à nos dépendances si on prend le terme dans son sens le plus large. Ainsi, un travail sur ces liens toxiques, l’observation de ces liens ou même la simple prise de conscience de l’existence de ces liens peut engendrer une évolution importante pour la personne.

Pour améliorer une situation, pour prendre de la distance face à une situation ou encore à une personne, on peut se placer en situation d’observer le type de lien qui nous y unit. Couper des liens toxiques peut nous aider à sortir d’un modèle de comportement, à briser des contrats inconscients passés avec soi-même ou avec d’autres, à nous débarrasser d’un bagage transgénérationnel qui nous nuit, à sortir d’une dépendance et quoi encore. Couper des liens ne nous aidera pas à réparer une jambe cassée, c’est certain. Mais cela peut nous aider à relativiser et à transformer toute relation de soi au monde extérieur.

Exemple de coupure de liens toxiques

Voici une anecdote qui illustre de façon très spectaculaire l’effet d’une coupure de liens toxiques effectuée en hypnothérapie avec un client lors d’une séance faisant partie d’un processus de guérison d’une fatigue chronique.

Le samedi matin, nous avons coupé et transformé des liens malsains qui unissaient un jeune homme et son père pour le libérer d’un fort sentiment de dévalorisation. Le jeune homme est reparti chez lui sans parler à son père de ce que nous avions fait.
Le lendemain matin, le père, qui n’appelait jamais son fils et n’avait pas rendu visite à celui-ci depuis des années, s’est annoncé pour une visite. Il a bien regardé tout ce que son fils (artiste et artisan) avait réalisé depuis un certain temps en visitant pour la première fois son atelier. Il l’a félicité et l’a encouragé à continuer.

Cette coupure de liens a eu un impact non seulement sur le jeune homme mais aussi sur la difficile relation qui l’unissait à son père. Elle a même transformé l’attitude du père. Au plan subtil, non seulement la personne qui coupe les liens bénéficie de la transformation des liens mais les relations familiales ou autres gagnent beaucoup à ces coupures de liens toxiques. On a vu, dans le même ordre d’idée, certaines coupures de liens entre mères et filles annuler une bonne partie de la tension entre les deux.

La coupure de liens peut aussi servir à terminer une situation laissée en plan par la mort ou le départ d’une personne ou encore la fin d’une relation amoureuse, d’une relation d’affaires ou de toute autre relation. On peut, en coupant les liens toxiques avec le passé, réduire de beaucoup les charges émotionnelles entourant ces situations.

La méthode Krystal

La coupure de liens profonds fait partie d’un processus thérapeutique. Parfois la douleur et d’autres résistances peuvent empêcher la coupure d’avoir effectivement lieu et le tout, si on ne poursuit pas un processus de guérison, demeurera au niveau de la visualisation. On ne peut pas attendre des résultats en profondeur de la mise en pratique sommaire de la méthode de Phyllis Krystal comme elle est présentée ici mais on peut aisément s’en servir pour prendre le recul nécessaire à toute recherche de solution positive.

La méthode Krystal s’applique pendant que le patient est en état de relaxation et est constituée de visualisations guidées.

Le 8

Le premier symbole proposé est un cercle que l’on trace dans l’imaginaire autour de soi auquel on donne la couleur jaune. Ce cercle symbolise son espace personnel, l’espace qu’on s’alloue dans la vie.

Ensuite, on trace devant son propre cercle un autre cercle jaune qui s’appuie au sien à un point de sa circonférence.
Les deux cercles forment ainsi une figure de 8.

Ces deux cercles symbolisent les deux espaces qui se font face dans la situation donnée. On place donc dans l’autre cercle la personne impliquée dans notre situation problématique ou encore une douleur ou une émotion envahissante. Ensuite, on imagine une ligne d’énergie bleue qui voyage d’un cercle à l’autre en passant par le lieu où les deux cercles se rejoignent.

Cette lumière d’énergie bleue circule dans le sens des aiguilles d’une montre autour du cercle qui est devant le sien. Elle le pénètre en entrant par le lieu de rencontre et y circule de la gauche vers la droite, traçant à son tour une forme de 8 qui se superpose au 8 jaune. On peut s’imaginer que le mouvement de circulation de cette énergie bleue est continuel. C’est ce qui entretient entre les deux cercles une relation, une interaction.

Cette première étape de la visualisation peut déjà permettre de défaire l’identification de soi à un problème de santé ou à un conflit relationnel.

Des aides

La personne peut ensuite imaginer que dans son cercle, pour l’aider et la soutenir, il y a derrière elle un bon gros arbre bien enraciné et bien déployé et qu’elle peut s’asseoir et s’appuyer sur le tronc de cette force de la nature.

Cet arbre symbolise cet aspect de soi qui est immunisé contre la tentation de réagir à ce qui se trouve dans l’autre cercle. Pendant qu’on s’appuie à cet arbre, on respire profondément et on se replace au présent, dans « l’ici et maintenant » afin de relativiser ce qui se trouve dans l’autre cercle.

On peut aussi inviter dans son cercle ses parents cosmiques, imaginer un être féminin et un être masculin en plaçant la figure maternelle à gauche et la figure paternelle à droite. Il ne s’agit pas de ses parents biologiques mais bien d’un idéal cosmique de parentalité équilibrée qu’on peut imaginer nous enlaçant pour nous entourer de leur protection et de leur amour inconditionnel. Le cercle devient alors un véritable foyer, rassurant et chaleureux, un lieu où l’on peut se réfugier et se ressaisir en toute sécurité.

La conscience supérieure

L’étape suivante peut consister à imaginer qu’une boule de conscience supérieure, une belle boule de lumière dorée, est suspendue dans le ciel au-dessus du point d’intersection entre les deux cercles. Cette belle boule de conscience supérieure (cet aspect de soi qui sait ce qui est juste, qui est bien au-delà de l’ego, sa conscience divine, son grand Soi, etc.) est en réalité ce qui peut unir dans l’harmonie les deux cercles. Alors on peut imaginer que de cette belle boule de lumière dorée descendent deux rayons de lumière dorée qui investissent le contenu de chacun des cercles et qui unissent aussi les cercles par leurs bases, formant ainsi un triangle de lumière dorée dont la pointe se situe dans la boule de lumière et dont la base est constituée par le rayon qui circule entre les sujets des deux cercles.

Ce lien de lumière peut être associé à l’amour inconditionnel qui est possible entre les deux protagonistes des cercles.

C’est en imaginant ce lien de conscience supérieure qu’on peut se dégager temporairement d’une situation embêtante et prendre le recul nécessaire pour trouver une solution juste et harmonieuse pour les deux cercles. Si, par exemple, on a placé dans le cercle en face de soi une situation qui provoque une anxiété qui nous empêche de dormir, on peut, déjà en se distanciant de la cause anxiogène reprendre le contrôle de sa respiration et se détendre en reléguant à la conscience supérieure le soin de s’occuper de la situation anxiogène et de l’harmoniser. Le sommeil viendra sous peu.

Pour conclure

C’est un outil qui peut être beaucoup plus élaboré et rejoindre la personne plus en profondeur. Claudette Gosselin, une psychothérapeute de la région de l’Estrie, utilise régulièrement cette méthode pour couper des « liens avec le passé » en thérapie avec ses clients. Elle a aussi commencé à enseigner la méthode aux thérapeutes intéressés.

Les deux volumes et le cahier d’exercices de Phyllis Krystal (en anglais) intitulés « Cutting the Ties That Bind » de même que leur traduction en français sont disponibles en bibliothèque seulement, car leur édition est épuisée. Merci à Claudette Gosselin pour m’avoir fait vivre l’expérience et avoir répondu à mes questions pour cet article. Claudette Gosselin a étudié avec Phyllis Krystal et peut être jointe à l’Odyssée, le voyage d’une naissance au www.Psycho-Ressources.com (Liste des Thérapeutes au Québec) ou : 819-620-6206

Louise Gauthier
Naturothérapeute – Laurentides, Montréal, Estrie (Québec) Canada
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Commentaires (2)
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  • Jean

    Couper un lien ou comment faire une grosse erreur quand à la connaissance de comment se forme un lien. On ne peut pas couper réellement un lien, ou plutot on le peut mais à peine a t’on repensé à la personne, au lieu, à la situtation que ce lien est reformé avec toute la problématique. Il y a d’autre façon de travailler sur un lien qui elles sont en respect de l’évolution de la personne et l’accompagne dans un travail personnel pour pacifier ces liens et se liberer réellement de leurs imapctes négatives. J’ai notamment pu étudier cela dans l’école Hanka, ce qui m’a permis de comprendre la façon, certainement bienveillante, mais maladroite que peuvent avoir d’autres disciplines comme l’hypnothérapie à chercher à couper des liens sans les pacifier.

    • Jean-Paul

      Bonjour Jean,
      Je vous comprend… le terme « couper » ne correspond pas, au premier degré, c’est plutôt une métaphore…
      En fait par « couper les lien toxiques » cela signifie : harmoniser.
      Lorsqu’il y a « harmonisation », il n’y a plus de « liens toxiques », plus de contraintes… J’adhère totalement à la notion de « pacification »
      Cordialement
      Jean-Paul