Conseils Naturo : Flore intestinale

La flore intestinale : comment la préserver
Un tube digestif et une flore intestinale équilibrés est essentiel pour une santé optimale.
Quand il n’y a pas assez de bonnes bactéries dans le corps, les bactéries pathogènes
commencent à proliférer, provoquant alors des problèmes de santé et des déséquilibres
de notre flore intestinale, pouvant toucher tous nos différents systèmes.

Création de notre flore intestinale

Lorsque nous venons au monde, nous avons un système digestif presque vierge. Notre flore intestinale se développera au fur et à mesure que notre alimentation se diversifiera. Elle se stabilisera lorsque toutes les grandes familles de bactéries auront réussi à s’implanter, généralement vers deux ans.

Bien que la flore intestinale soit constituée principalement par deux grandes familles de bactéries, elle est unique pour chaque individu et différente d’une personne à une autre. Elle constitue ainsi, une véritable empreinte génétique et il est très important de la préserver. Depuis quelques années diverses publications ont montré que notre flore intestinale doit rester en équilibre pour que nous restions en bonne santé.

Pour mieux comprendre ce qui se passe dans notre intestin, il faut savoir que les bactéries qui composent la flore intestinale forment une population de plus de 500 espèces différentes, totalisant de l’ordre de 100 000 milliards de bactéries ce qui correspond à environ 1,5 kg de bactéries dans notre gros intestin (ou colon) !

En effet, notre colon, un tube d’environ 1,50 mètre de longueur, n’a pas seulement une fonction d’élimination des résidus alimentaires non assimilables, mais il en remplit aussi bien d’autres grâce à l’action de la flore bactérienne qu’il héberge.
Cette importante flore bactérienne est composée de différents germes saprophytes qui sont dix fois plus nombreux que l’ensemble des cellules qui forment notre corps !

L’écosystème intestinal

Pour mieux faire connaissance avec cet écosystème intestinal qui cohabite avec nous et assiste quotidiennement notre organisme à maintenir l’homéostasie, il faut savoir qu’il se divise en deux grands groupes :
  1. La flore dominante acquise composée de bactéries anaérobies, c’est-à-dire de bactéries incapables de vivre en présence d’air. Elles représentent environ 99 % de la population de notre flore intestinale ;
  2. La flore sous-dominante surajoutée (c’est-à-dire liée à notre environnement) et contrôlée par la flore dominante. Elle représente environ 1 % de notre flore.

Les différents rôles de notre flore intestinale

  • Elle soutient notre système digestif en achevant la digestion des aliments par un processus de fermentation des glucides dans le colon droit et un processus de putrescence des protéines dans le colon gauche.
  • Elle permet une bonne assimilation des nutriments essentiels.
  • Elle joue un rôle important au niveau de l’immunité en empêchant la pénétration d’antigènes hostiles en constituant une barrière de défense. Elle a d’ailleurs une activité anti-toxique égale à celle du foie.
  • Elle permet également la synthèse des vitamines du groupe B (notamment la B12 qui est anti-anémique) et de la vitamine K (nécessaire pour la coagulation sanguine).

Si notre flore dominante se dégrade, elle ne pourra plus assumer ces nombreux rôles ce qui affaiblira notre foie, notre immunité, notre assimilation et notre digestion.
D’autre part, on verra apparaître une multiplication des mauvaises bactéries opportunistes (levures, champignons, parasites…) entraînant à leur tour des conséquences négatives sur l’ensemble de notre organisme.

Dégradation de notre flore intestinale

Ce qui contribue à la dégradation de notre flore intestinale :
  • une mastication insuffisante
  • manger trop rapidement
  • consommer des aliments raffinés
  • consommer une alimentation trop cuite
  • ne pas consommer suffisamment de fruits et de légumes frais et biologiques
  • ne pas boire suffisamment d’eau
  • consommer trop de protéines animales et acidifiantes
  • consommer des huiles raffinées et hydrogénées
  • consommer des produits laitiers (en particulier à base de lait de vache)
  • mélanger trop d’aliments différents au cours d’un même repas
  • consommer des excitants (café, thé, boissons gazeuses comme le coca…)
  • consommer du sucre industriel et des sucreries
  • consommer régulièrement de l’alcool
  • utiliser des médicaments et des antibiotiques de façon exagérée
  • avoir un mode de vie trop rapide et trop stressé

Lorsque la flore se dégrade, l’organisme va progressivement devenir surchargé d’éléments qui lui sont étrangers. Il n’a plus ce dont il a besoin pour bien fonctionner et l’équilibre interne est rompu.
C’est dans ces conditions que vont commencer à proliférer des germes, bactéries, levures, champignons et autres parasites indésirables.

Le candida albicans, par exemple, est un champignon microscopique présent normalement dans nos intestins et notre tube digestif depuis notre naissance. Quand notre flore intestinale est équilibrée, nos bonnes bactéries tiennent le candida en respect et empêchent son développement anarchique.

À l’inverse, une flore intestinale déséquilibrée crée un environnement favorable à la prolifération du candida qui produit des toxines qui affaiblissent notre système immunitaire. Il augmente également la perméabilité de la muqueuse gastro-intestinale, permettant ainsi la pénétration dans le sang de nombreuses substances indésirables pouvant alors provoquer des allergies ou intolérances alimentaires. 

Comment détecter un déséquilibre de la flore intestinale ?

Plusieurs problèmes de santé peuvent être associés avec une présence exagérée de bactéries opportunistes :
  • au niveau du système digestif, il peut y avoir des problèmes de constipation, ballonnement, maladies de Crohn, diarrhée, démangeaisons anales, colon irritable, crampes, érythème fessier, aphte, inflammation des gencives, langue chargée, etc. 
  • au niveau du système respiratoire, on peut voir apparaître des problèmes d’asthme, d’infections chroniques des voies respiratoires (sinusite bronchite, rhume et grippe, rhinite allergique, otites) ;
  • au niveau du système reproducteur, on peut souffrir du syndrome prémenstruel, d’endométriose, de menstruations irrégulières, d’infertilité, de diminution de la libido ;
  • au niveau du système urogénital, il peut y avoir des démangeaisons, des brûlures et décharges vaginales, des démangeaisons et inflammations vulvaires, des douleurs vaginales et pelviennes ;
  • au niveau du système nerveux : fatigue, autisme, dépression, insomnie, anxiété, problèmes de comportement et d’apprentissage, maux de tête, migraines, dépression bipolaire, sclérose en plaques, perte de confiance en soi, schizophrénie ;
  • au niveau du système cutané : démangeaisons, psoriasis, acné, acné rosacée, pied d’athlète, se fait des bleus facilement, infections fongiques chroniques de la peau ou des ongles, engourdissements.

Comment préserver au mieux notre flore intestinale ?

  • mastiquer lentement et en conscience
  • manger dans le calme et la convivialité
  • consommer des aliments non transformés industriellement et des céréales complètes ou semi-complètes (de préférence sans gluten)
  • cuire à basse température, à la vapeur ou à l’étouffée
  • consommer des fruits en dehors des repas (vers 11h et 17h)
  • consommer des crudités avant chaque repas et des légumes cuits à chaque repas
  • consommer régulièrement des aliments crus, des graines germées et des jus de légumes
  • boire environ 1,5 l d’eau par jour
  • privilégier les poissons, les œufs bio et les protéines végétales (légumineuses, tempeh)
  • privilégier des huiles vierges de première pression à froid non chauffées
  • dissocier les repas en mangeant les protéines à midi avec des légumes et les glucides le soir
  • boire du jus de myrtille
  • consommer une cuillère à soupe de pollen frais par jour
  • manger les fruits en dehors des repas
  • remplacer les excitants par les infusions
  • utiliser les aromates régulièrement comme le persil, thym, ciboulette, romarin, estragon, basilic…
  • consommer du sucre complet (rapadura), du sucre de coco, du sirop d’agave, du sirop de riz ou de la stevia à la place du sucre blanc
  • prendre les médicaments de façon raisonnable er des antibiotiques qu’en cas de nécessité
  • réensemencer sa flore régulièrement avec des pré et pro biotiques en suivant les conseils de son naturopathe.

En effet, pour renforcer et entretenir une vaillante flore intestinale, il est important de favoriser les bonnes bactéries que l’on nomme « probiotiques » (qui veut dire « favorables à la vie »). L’alimentation moderne est beaucoup trop pauvre en fibres or ce sont ces fibres alimentaires qui sont indispensables à l’entretien de notre flore intestinale qui s’en nourrit pour protéger et régénérer les intestins.

Les prébiotiques sont des molécules que nous ne sommes pas capables de digérer. Ils arrivent donc intacts dans notre intestin, où ils servent de nutriment aux probiotiques. On les trouve naturellement dans certains aliments comme les crucifères (choux, navets, radis…), fruits de saison bien mûrs, céréales complètes pauvres en gluten (riz, millet, sarrasin…), ail, oignons, asperges, artichauts, poireaux, bananes…

Différents rôles des probiotiques

  • ils ont des effets positifs sur le système immunitaire ;
  • ils aident à compléter la digestion et à combattre les pathogènes avec l’aide des nutriments ;
  • ils altèrent le pH de la flore intestinale de manière à créer un environnement défavorable aux pathogènes ;
  • ils produisent des bactériocines pour lutter contre les pathogènes ;
  • ils contribuent à éliminer les radicaux superoxydes, favorisant ainsi l’oxydation des cellules, donc à ralentir le vieillissement ;
  • ils stimulent la production de mucus par la muqueuse intestinale, améliorant de cette façon la fonction de la barrière intestinale qui protège efficacement tout l’organisme ;
  • ils réduisent les douleurs abdominales, des flatulences, des ballonnements et régularisent le transit.

Ainsi, il est intéressant d’en prendre en cure ponctuelle pour renforcer et rééquilibrer la flore intestinale.

Toutefois, il faut savoir que l’acidité de l’estomac détruit 90 % des probiotiques ingérés alors que leurs effets bénéfiques sont observés une fois qu’ils ont atteint l’intestin.

Il est donc préférable d’opter pour des gélules entérosolubles (c’est-à-dire solubles dans l’intestin).

Conclusion

Ainsi, veiller à conserver ou retrouver un bon état intestinal constitue donc une base de santé. Cette démarche comporte généralement 3 phases qu’il est bien sûr nécessaire d’individualiser pour chaque personne :
  • une phase de drainage qui va permettre de vider le colon soit par ingestion de mélanges à base de plantes, fibres douces, magnésium… soit par nettoyage mécanique (lavement, hydrothérapie du colon).
  • une phase d’assainissement qui va viser à purifier le colon avec des produits comme la chlorophylle (chlorella…), la propolis, l’extrait de pépin de pamplemousse, le charbon, l’argile…
  • une phase de réensemencement qui va permettre de retrouver une flore active saine grâce à un apport d’aliments spécifiques tel le pollen frais ou les légumes lacto-fermentés impérativement crus (choucroute), et/ou prise de produits prébiotiques (stimulant le développement de la bonne flore) et probiotiques (apportant de bonnes bactéries extérieures).
Maïa Rey
Naturopathe – Charavines (Isère) France
Tél : 06 61 84 67 80
Site web : www.maiarey.com
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