Bonjour Sylvie Ouellet,
Mieux Vivre : C’est un joli nom Ouellet, d’où vient-il ?
Sylvie Ouellet : Ça vient de France, de la Bretagne, mais le nom s’est déformé au fil des ans.
M.V. : Serait-ce la chanson de Pétula Clark des années 70 qui vous a donné l’idée du titre de votre conférence du dimanche 15 novembre et pensez-vous que l’humour soit utile en matière de communication avec les âmes ?
S.O. : Vraiment c’est particulier, votre demande parce que je commence toujours cette conférence par deux questions : « Qui veut aller au ciel » et « Qui veut mourir ? » et effectivement cela vient de cette chanson que j’ai fredonnée souvent. Les paroles sont toujours d’actualité et je me sers de l’humour pour dénouer certaines peurs et dérider le thème de la mort puisque le fait de juste prononcer le mot amène une lourdeur. On peut rire de la mort sans la prendre trop au sérieux, mais elle a aussi des côtés bien plus lumineux qu’on croit.
M.V. : Comment s’est passée la transition entre le métier de notaire et le vôtre ? À propos, comment définissez-vous votre métier ?
M.V. : Aujourd’hui, on a coutume d’entendre : « On choisit ses amis, mais pas sa famille ! » Qu’avez-vous à dire au sujet de cette affirmation ?
S.O. : Rires… C’est une impression, les amis on les choisit, la famille nous est imposée. Quand on regarde les types de relation que l’on a parfois avec ses proches, on se dit « Je ne suis pas masochiste à ce point, j’aurais mieux choisi« . On méconnaît le fonctionnement de la vie et celui de la naissance. En s’intéressant au grand passage de la vie d’un point de vue spirituel, on regarde les choses avec les yeux de l’âme. Ces yeux-là ont un autre regard sur la vie. Là, on se rend compte que toutes les interrelations, la famille mais aussi les amis, les voisins, les professeurs, les commerçants, toutes ont été soigneusement choisies du point de vue de l’âme pour nous aider à découvrir ce qu’on porte à l’intérieur de soi, ce sont nos miroirs. Ces interrelations ne sont ni hasardeuses, ni imposées, mais acceptées à un autre niveau. Les relations, surtout les plus difficiles, nous amènent à regarder au fond de soi et à mettre en lumière les zones d’ombre qui n’appellent elles aussi que l’amour en soi.
M.V. : La vision de l’âme, mais comment faites-vous pour y accéder, à l’âme ?
M.V. : Faire le vide ?
S.O. : Au début de ma période de méditation, quand il était demandé de faire le vide, plus j’essayais, moins j’y arrivais. Faire le vide, qu’il ne se produise plus rien, je n’y parvenais pas. Au fil du temps, j’ai compris qu’il s’agit plutôt d’accepter tout ce qui est là. En acceptant, l’espace se crée et nous changeons alors de niveau de discours pour accéder à la plénitude, à une forme de connaissance même.
M.V. : Croyez-vous que chacun de nous soit venu sur terre avec une mission bien particulière ? Et qu’arrive-t-il si nous passons à côté de cette mission ?
S.O. : J’adore vos questions. Oui, certainement, mais je crois que nous avons idéalisé le mot mission de vie et que, par cette idéalisation, nous cherchons au mauvais endroit. À mon avis, la mission de vie n’a rien d’extérieur, en premier lieu. La plupart d’entre-nous cherchent dans une action, dans une profession, dans un geste. Pour moi, la mission de vie est d’abord intérieure, trouver qui nous sommes, c’est cela, beaucoup plus au niveau de l’être. Dans ma conférence « Être l’auxiliaire du bonheur », j’amène ce thème de la mission de vie. Selon moi, pour pouvoir toucher au bonheur, il faut commencer par être. Tant que nous sommes uniquement dans l’action, il manque une dimension. La mission de vie c’est de mettre en lumière notre essence, qui nous sommes, notre unicité. Quand nous aurons touché cette unicité, toutes nos actions porteront la couleur unique de ce que l’on fait et nous aurons la sensation de toucher aussi à notre mission de vie, puisque nous sommes interconnectés avec cette portion de nous qui nous anime. Être dans sa mission de vie, c’est faire corps avec son âme et avec son esprit, c’est être aligné. Une fois que nous y sommes, toutes nos actions portent cette couleur et ça nous amène une joie indicible, communicatrice, qui fait que ceux qui la touchent ont aussi envie de se retrouver dans leur mission de vie.
M.V. : La capacité de guérison, selon vous, chacun aurait ce potentiel. Pourtant, les habitudes de la majorité des gens seraient plutôt de dire par exemple : « Voilà Docteur, mon estomac ne fonctionne pas, réparez-le, faites-moi passer un scanner ou des ultrasons, et faites-moi une ordonnance qui va coûter bien cher, pas de ces médicaments à deux balles, les plus chers donc les plus efficaces. À ce taux-là, vous serez un bon docteur, Docteur ! » Que dites-vous de cela ?
Nous n’écoutons pas les enfants, c’est l’adulte qui sait, ce qu’il faut manger, comment il faut être. Plus nous grandissons et plus nous nous sentons incompétents pour décider de ce qui est bon pour nous.
Je vous raconte une expérience avec mon fils quand il avait environ huit mois. Il avait une forme de sinusite qui ne passait pas. Le médecin que j’ai consulté m’a prescrit un médicament pour asthmatique, avec un masque. Mon fils, habituellement docile aux traitements que je lui donnais, a manifesté fortement son désaccord, en criant, en gesticulant. Même son père n’a pas réussi à lui donner ce médicament. Cela nous a semblé inconcevable de traumatiser notre fils pour le soigner. Je retourne chez le médecin, me sentant un peu mère incapable de soigner son enfant. Mais le médecin, un remplaçant, cette fois-ci, m’a dit que ce n’était pas le bon médicament, et il m’a prescrit des gouttes que mon fils a très bien acceptées, même si ce n’était pas forcément plus agréable. Cet exemple pour dire que mon fils me signalait que ce n’était pas le bon médicament. Cela m’a fait réaliser que mon fils savait des choses que je ne savais pas et que je devais être à l’écoute de ce qu’il manifestait, même tout petit. Un enfant qui fait une crise, l’habitude est de lui montrer que ce n’est pas comme cela qu’on agit. Mais l’enfant a une sagesse innée. Même s’il est souvent utile de se tourner vers l’extérieur, gardons toujours notre discernement pour vérifier si ce qu’on nous amène comme information vibre avec ce que l’on ressent.
M.V. : Mais revenons à cette capacité que vous avez d’accompagner les personnes sur leur chemin vers la mort, qu’est-ce qui vous a amenée à penser que le passage a besoin d’un accompagnement, est-ce une nécessité pour tout le monde ?
S.O. : Ce que je comprends aujourd’hui des recherches que j’ai faites, que l’on soit dans le passage de la mort, que l’on soit sur terre ou que l’on soit dans le passage de la naissance, les besoins de l’âme sont exactement les mêmes. Nous demeurons les mêmes dans notre essence et les besoins sont les mêmes. Plus on est proche de la matière dense, de la terre, que l’on soit dans le processus d’incarnation ou dans le retour de l’autre côté, plus nous sommes imprégnés davantage de peurs et d’angoisse, ce qui fait que nous avons besoin d’être accompagnés dans ces transitions. Les passages nécessitent un accompagnement et plus nous comprendrons ce qui se passe au niveau énergétique et au niveau des besoins de l’âme, plus les actions seront adéquates. Actuellement nous ne regardons la naissance que sous l’angle matériel, c’est comme un acquis, c’est la joie, alors que l’âme qui s’incarne a peut-être besoin de soutien.
M.V. : Pourquoi ne se souvient-on pas de ce qui se passe avant ?
M.V. : J’ai lu sur votre site que vous vous appuyez sur les récentes recherches de la science moderne, quantique et ésotérique, y aurait-il aujourd’hui une preuve scientifique de l’existence de l’âme ?
S.O. : Non, parce que nous n’avons pas d’outil pour mesurer ce qui est intangible. Avons-nous une preuve scientifique de l’existence de l’amour, non, nous ne pouvons pas mesurer ce qu’est l’amour, mais nous savons que cela existe. La présence de l’âme ne se mesure pas avec les moyens et les outils que nous avons actuellement. Ceux qui prétendent que l’âme n’existe pas n’ont pas plus de preuve que ceux qui prétendent qu’elle existe. Ce n’est pas parce que ce n’est pas mesurable que ça n’existe pas.
M.V. : Vous allez animer un atelier « Communiquer avec l’âme ». Que peut apporter cet atelier et à qui plus particulièrement est-il destiné ?
S.O. : Merci d’aborder cette question. L’atelier a pour but d’amener des outils de compréhension de la communication avec l’âme et des moyens pratiques pour la mettre en application. Il s’adresse à toute personne qui désire entrer en relation avec son âme. Tout le monde a une communication avec son âme. Quand mon regard est orienté vers autre chose, je peux manquer beaucoup d’informations qui viennent de mon âme. Depuis dix ans que je donne cet atelier, 95 % des gens quittent en disant mais je communique avec mon âme mais je ne le savais pas. Il s’agit d’expérimentation pour découvrir le ressenti dans le corps physique.
M.V. : Vous êtes également écrivain, vos livres traitent principalement de la venue sur terre, du dialogue avec les âmes et de ce qui se passe après la mort, en aurais-je oublié ? Avez-vous un projet pour un prochain livre ?
S.O. : Oui, mon prochain livre parlera plus de l’importance de la naissance dans notre quotidien. Nous ne sommes pas toujours conscients de l’importance de ce qui s’est passé au moment de notre naissance et à quel point on répète toujours les mêmes scénarios, jusqu’à ce qu’ils soient mis en conscience. Je n’ai pas encore écrit sur le sujet et ce thème sera l’objet de mon prochain livre. Dans le dernier, « Mourir l’âme en paix » je parle du passage et de ce qui se produit après. Le prochain sera comme l’autre côté de la médaille.
M.V. : Êtes-vous heureuse Sylvie Ouellet ?
M.V. : Avez-vous autre chose à nous dire ?
S.O. : J’ai hâte d’être parmi vous. Pour moi c’est une source d’information importante et riche. J’aime connaître comment les gens voient la naissance et la mort dans différents pays. Ça me donne à réfléchir et à avancer dans mes recherches. À chaque fois pour moi c’est une source de joie.
Pour en savoir plus :
Mourir l’âme en paix
de Sylvie Ouellet – Éditions Dauphin Blanc
Démystifier la mort ! Ce livre propose une réflexion sur la vie, la mort et la dignité afin que chacun puisse concevoir sa propre vision de ce passage de vie et effectuer des choix éclairés au sujet de la fin d’incarnation. La responsabilité de trouver de l’information pour prendre une décision en phase avec sa vérité incombe à chacun. En démystifiant la mort, elle peut être vécue dans une plus grande sérénité mais il faut alors devenir un agent de changement dans sa vie et, du coup, dans la société. La connaissance et la volonté d’agir sont notre plus grande force d’action. Dans le but d’offrir une vision holistique du sujet, l’auteure partage les réflexions et les observations de médecins, psychiatres, psychologues, auteurs et journalistes du Québec, d’Europe et des États-Unis. Préface du Dr Ervin Laszlo, philosophe scientifique. Livre écrit avec la participation des Drs Raymond Moody et Jean-Jacques Charbonier, de Guy Corneau, Anne Givaudan, Marie Lise Labonté.