Biberons sans BPA

Qu’est-ce que le Bisphénol A ?

Le Bisphénol A est une molécule chimique qui fut étudiée dans les années 1930 pour son activité similaire aux œstrogènes, comme œstrogène de synthèse. Il ne fut jamais utilisé comme œstrogène de synthèse car d’autres molécules aux propriétés plus intéressantes furent découvertes au même moment

Le Bisphénol A est issu de la réaction entre deux produits chimiques : un équivalent le phénol et un équivalent d’acétone. Ce produit chimique industriel est utilisé comme base dans la fabrication polymérisation de plastique de type polycarbonate et de résines époxy.

Où le retrouve-t-on dans l’environnement humain

On retrouve ce plastique dur transparent, le polycarbonate dans la composition de nombreux produits de consommation courante, comme les bouteilles d’eau réutilisables, les lunettes de soleil, les CD et en France, présents dans 90 % des biberons pour bébés.

Certains de ces plastiques peuvent être repérés par le chiffre 3 (PVC), 7 ou PC (polycarbonate) au centre ou en dessous du symbole de recyclage.

« 3 » et PVC ou V : Polychlorure de vinyle
Le vinyle recyclé devient des tuyaux, des grillages et des bouteilles non-alimentaires.

« 7 » et PC ou OTHER : Autres plastiques, incluant le polycarbonate, l’acrylique et le nylon.

On note que :
Certains polymères (résine d’obturation ou résine « composite ») utilisés pour les soins dentaires contiennent également du Bisphénol A.

Les résines contenant du Bisphénol A sont très utilisées comme revêtement intérieur des boîtes de conserves.

Le Bisphénol A serait également présent dans certains réseaux d’adduction d’eau potable, notamment dans les canalisations.

Quels sont ses impacts sur la santé

Les experts se sont basés sur une multitude d’études chez l’homme et l’animal, et se disent préoccupés par la possibilité d’effets néfastes chez l’homme. En tant que perturbateur hormonal, il s’est montré capable d’affecter la reproduction d’animaux de laboratoire et il pourrait être un des nombreux facteurs de délétion de spermatogénèse (dégradation générale de la production de spermes) chez l’homme. Connu donc pour causer un dérèglement hormonal le BPA est associé à diverses conséquences nocives pour la santé, cancer du sein, de la prostate, puberté précoce chez les filles, déficit d’attention, hyperactivité et obésité.

Une étude importante faite par un groupe canadien de défense de l’environnement qui démontre que les biberons en plastique des marques les plus connues dégagent un produit toxique : le BPA, connu pour causer de nombreux dysfonctionnements et déclenchant des maladies graves.

Une fois chauffés (pire au micro-ondes) les biberons dégageraient un œstrogène synthétique dans le lait et le bébé l’absorberait en le buvant. Vu la quantité de biberons donnés à un bébé par jour, les parents ont le droit de savoir et de s’interroger sur les résultats de ces analyses.

La mauvaise nouvelle, reste que le Bisphénol A est retrouvé dans le corps de la plupart (plus de 95 % de la population américaine étudiée) des gens testés. Il peut être accumulé dans les tissus gras. La contamination humaine se fait essentiellement par ingestion mais un passage par les voies respiratoires ou la peau est possible. Les quantités auxquelles le corps est exposé sont faibles, et en dessous des actuelles limites gouvernementales autorisées. Cependant, de nombreuses études montrent des effets sur le corps à ces faibles doses.

Quels sont les impacts sur l’environnement

La science indique que le Bisphénol A pénètre l’environnement par les eaux usées et les résidus de lavage et qu’on en a détecté dans les percolats des décharges. En outre, il se décompose lentement dans l’environnement lorsqu’il y a un manque d’oxygène. Compte tenu de la combinaison de cette lente décomposition du Bisphénol A et de son utilisation à grande échelle, au fil du temps ce produit chimique s’accumulerait dans les eaux et pourrait être néfaste pour les poissons et d’autres organismes.

Bisphénol A et biberons

Le Bisphénol A est très présent dans les plastiques alimentaires et notamment dans 90 % des biberons en 2008. Face aux risques médiatisés en 2008, certains fabricants de biberons ont décidé de fabriquer des biberons sans BPA mais commercialisés plus chers.

En France et en Europe

Après les conclusions publiées jeudi 13 novembre 2008 par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) en ces termes : “L’usage du chauffage au four à micro-ondes de biberons en polycarbonate (à base de Bisphénol A) ne justifie pas de précaution d’emploi particulière”.

Après avoir mené un « travail bibliographique », l’AFSSA s’aligne donc sur les conclusions de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) selon lesquelles l’exposition des nourrissons à ce produit chimique est largement inférieure à la dose journalière tolérable (DJT) et ce, même en cas de chauffage au micro-ondes : « Les quantités de Bisphénol A transférable à l’aliment sont très faibles ».

La France et l’Europe considèrent que les normes actuelles assurent une marge de sécurité suffisante. Alors pourquoi s’inquiéter, puisque les autorités officielles et compétentes se fient aux recommandations des fabricants… !

Bonne nouvelle

De son côté, le Canada est devenu, le vendredi 17 octobre 2008, le premier pays dans le monde à interdire ce type de biberons. Faisant valoir « les incertitudes soulevées par de récentes études scientifiques sur les effets potentiels de cette substance chimique à faible concentration », le ministère canadien de la santé a justifié sa décision et a de ce fait par le biais de Santé Canada, l’office public de santé du Canada, classé le Bisphénol A au rang de substance dangereuse (le 18 avril 2008).

Le gouvernement du Canada compte faire adopter des mesures législatives pour interdire l’importation, la vente et la publicité des biberons en polycarbonate.

Aux États-Unis

Le rapport du 15 août 2008 de la Food and Drug Administration FDA aux États Unis concluait également que ce produit ne posait aucun problème sur la santé humaine au niveau de l’exposition normale pour l’homme. Ce constat n’est pas partagé par de nombreux scientifiques qui s’insurgent sur le fait que la FDA ne s’appuie que sur les études financées par l’industrie du plastique… L’agence s’est engagée à réétudier la question…

Heureusement, sous la pression des consommateurs et après beaucoup d’hésitations, les principaux fabricants de biberons aux USA, qui dans un premier temps avaient décidé de proposer dans leur gamme des biberons sans BPA, cèdent et depuis le début mars, mettent un terme à la commercialisation sur le sol américain des biberons au BPA. Par contre, dans leur communiqué commun, ils n’ont pas indiqué si cette mesure va s’étendre ou non aux produits destins à l’exportation…

Le 13 mars 2009, un projet de loi intitulé « The Ban Poisonous Additives Act of 2009 » vient d’être déposé aux USA, pour interdire l’utilisation du Bisphénol-A dans tous les récipients alimentaires et non pas seulement les biberons. Après le Canada, les USA ont quand même pris la mesure de la gravité à l’exposition du BPA et décidé d’en interdire la commercialisation de tous les récipients alimentaires, en contenant. Et l’Europe, quand se décide-t-elle à faire fi du diktat des industriels ?

Au Japon

Par ailleurs il faut savoir qu’au Japon suite à une décision du ministère de la santé on renonce presque totalement à ce type de biberons ; l’industrie utilise d’autres types de plastique.

En conclusion il faut savoir que quelques fabricants ont commencé à vendre des biberons en verre ou en plastique garantis sans Bisphénol A.

Jackie Thouny


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Commentaires (1)
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  • Josée

    De surprise en surprise, quelle irresponsabilité! J’ai eu moi-même des enfants il serait bon de revenir à l’utilisation des biberons en verre, du bon stérilisateur et que dire des couches…. La santé de nos enfants est primordiale. « Nous n’héritons pas la terre de nos ancètres, nous l’empruntons à nos enfants » (St Exupéry). Qu’allons nous leur laisser?
    Josée