L’ Art de la guérison traditionnelle

dans les Pratiques Ancestrales Chamaniques

Chez les peuples traditionnels, la guérison est considérée comme un art, elle fait partie de la culture, de la mémoire…

L’art de la guérison

Elle est transmise par les anciens dans de solides initiations. Elle exige pour celui qui la pratique une forte expérience. Dans la culture traditionnelle Celte, il était exigé 21 ans de savoir-faire avant d’être reconnu comme Déo… (nom traditionnel des guérisseurs breton). Pour exercer cet art majeur, il est demandé à l’impétrant une capacité naturelle à voyager dans les mondes invisibles. Souvent des signes le désignaient auprès de sa communauté comme une sorte « d’élu ». Par la suite, une longue pratique l’obligeait à se débarrasser du maximum de ses peurs afin de se confronter à celles de ses futurs patients.

Pour la Sagesse Celte, les peurs sont à l’origine des maladies

Par conséquent, le guérisseur doit être le moins possible vulnérable aux souffrances de ses patients en se débarrassant de ses propres angoisses, peurs et frustrations. Allégé de ce fardeau, il peut sereinement recevoir l’oracle, le guide ou l’ancêtre invisible. L’esprit l’incorpore et peut à travers lui pratiquer la guérison, l’exorcisme ou le nettoyage énergétique. Le chaman devient le bras, le souffle, la voix de l’ancêtre. Il est l’intermédiaire entre les différents mondes.

On comprend bien que l’art de la guérison nécessite une initiation horizontale, d’Homme à Homme, mais aussi une initiation verticale de l’Esprit vers l’humain. Cette double initiation permet au chaman d’être solide, de ne pas se faire happer ni par la souffrance de son patient, ni par l’esprit qui l’habite. Il peut « manger » en toute sécurité le mal ou les énergies lourdes qui polluent le malade.

L’art de la guérison n’est pas sans risque et cette double initiation devient son armure, sa garantie afin de préserver son intégrité physique, psychique et émotionnelle.
Finalement, ce n’est pas le chaman qui pratique la guérison mais les ancêtres invisibles qui l’habitent.

Quels sont ces ancêtres invisibles ?

Dans le monde invisible des Celtes, il y a 9 plans successifs qui se superposent et seuls les esprits du 7ème plan sont aptes à aider les humains en détresse… Leur mission est de les accompagner. Ils sont les seuls à pouvoir effectuer cette mission. Ils sont ce que les chrétiens ont appelé « les anges gardiens ».

Mais d’autres esprits des plans inférieurs squattent quelquefois des guérisseurs et feront plus de mal que de bien. Le chaman Celte est protégé de ces parasites par sa double initiation comme nous l’avons vu précédemment. Nous comprenons que cette protection est capitale pour le guérisseur.

Le monde visible et le monde invisible

L’infiniment grand est dans l’infiniment petit.
Le Monde visible est l’expression du Monde invisible et le Monde invisible est l’expression de ce qui est dans le Monde visible.
Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.
Le TOUT est le multiple contenu dans le TOUT.
La séparation n’est qu’illusion, tout est lié et chaque manifestation subtile ou épaisse est le miroir de ce que JE SUIS.
Le MAL et le BIEN ne sont que la manifestation d’une partie éclatée d’une même origine.
Le FEU réchauffe et régénère, mais il brûle et détruit.
L’EAU abreuve, mais elle peut noyer.
L’AIR nous donne la VIE, mais peut aussi nous étouffer, nous balayer de sa force.
La TERRE nourrit, mais elle peut aussi nous submerger par sa puissance de révolte.
Rien n’est BIEN, rien n’est MAL, TOUT EST DANS LE TOUT.

Ces Sagesses nous permettent de comprendre que le Monde du milieu, le Monde de l’incarnation, est à l’identique des Mondes invisibles. On y retrouve les mêmes neuf plans.

Quelles en sont donc les conséquences ?
Il faut quitter encore une fois nos lunettes roses et accepter de voir que le bas-astral est aussi incarné, et que chaque strate vibratoire du Monde invisible se retrouve dans le Monde visible du milieu. Ce qui a pour conséquence de nous préparer à la réalité des Mondes subtils. Il est donc impérieux de prendre avec sérieux l’expérience de la Vie terrestre et de l’exercer avec discernement, comme une application.

Certains seront tentés de quitter leur corps pour échapper aux cruelles épreuves physiques, psychologiques et spirituelles qu’ils subissent. Ces expériences leur semblent insurmontables et pourtant, elles ne sont là que pour qu’ils puissent dépasser, puis dissoudre ces épreuves initiatiques. Le long chemin de guérison ne peut être évité par aucun être humain, car tout ce qui ne sera pas réglé dans notre incarnation se retrouvera dans l’au-delà des Mondes invisibles.

La fuite ne serait encore une fois qu’illusion et nous empêcherait d’avancer sur notre chemin de renaissance. Ce qui nous semble être une difficile vérité doit être prise avec joie, car en réalité, elle nous permet d’intégrer l’impérieuse nécessité de grandir et de dissoudre les multiples obstacles qui s’opposent à notre élévation.

Le soin chamanique est un Art et ses outils pour créer son chef-d’œuvre, qu’est la guérison, sont conservés dans son sac à magie.

La sac à magie

Le sac du Déo est la chose la plus précieuse qui soit. À chacun de ses déplacements, il porte sa besace. C’est tout son univers, chaque objet, dessin ou représentation contenu dans son précieux cabas est pour lui un pouvoir essentiel.

Ce sac est comme la sacoche d’un médecin de campagne, elle est le contenant de tout son art. Pour le docteur des champs, un stéthoscope, un tensiomètre, un thermomètre, quelques vaccins, des pansements, de l’alcool et toutes sortes d’objets indispensables pour pratiquer son sacerdoce. Pour le Chaman Celte, on va y trouver ses Pierres protégées dans un étui de tissu afin de lire les oracles des Esprits, la représentation de ses Animaux totems protecteurs, une bougie, une aile de Rapace, une plume de Cygne, des photos symbolisant les différentes énergies dont il a besoin, un morceau de son Arbre totem, des clochettes, une conque, des Hochets, sa Pipe Sacrée, sa besace à Tabac, ses Balais et sa Serpe d’Or. Cette énumération non exhaustive pourrait nous faire penser à un inventaire poétique, mais il n’en est rien car chaque objet est considéré comme précieux et indispensable pour le bon exercice de sa fonction. Ce sac à magie est accompagné de ses Bâtons de Pouvoir et de son Tambour.

Pour le Déo et pour tous les Chamans, il est nécessaire d’incarner le Divin dans la matière. Il est primordial de ne pas séparer le Sacré du quotidien. La Spiritualité Chamanique est liée à la Terre et elle honore, nous l’avons vu, toutes les parties de sa manifestation.

Les grandes religions ont installé dans les esprits des humains une Spiritualité patriarcale liée au masculin, en l’occurrence au Père Céleste. Allah pour les Musulmans, Jéhovah pour les Juifs et Jésus en tant que fils de Dieu pour les Catholiques, Bouddha pour les Bouddhistes. Non seulement ils ont induit une Spiritualité désincarnée, mais je considère qu’ils ont réduit aussi la présence féminine à sa plus simple expression, elle est presque toujours représentée dans des compositions de deuxième rang. Fatima, Aïcha, les femmes d’Abraham, Marie-Madeleine, Marie, Yashodhara ont toutes des missions de Mère au service d’un homme tout-puissant.

La structure spirituelle du Chamanisme est tout autre, elle incarne dans la Mère-Terre toutes les manifestations de l’invisible. La pensée traditionnelle honore Dana, Gaïa, Pachamama, Vénus, non pas par un archaïsme ignorant mais au contraire par une fulgurante lucidité sur la nature même de l’expression de cette Lumière. L’Amour est de toute évidence la composante essentielle de la Lumière. Ce que l’on désigne comme Amour n’est pas encore aujourd’hui défini par des équations de physique ou de biologie mais, un jour, des physiciens pourront sans doute appréhender ce qu’il représente. Tous les penseurs ont salué la venue du vingt-et-unième siècle comme celui de l’avènement du féminin, il ne faut pas y voir la prise de pouvoir par les femmes, mais plutôt un changement de fréquences de conscience. Ce renouveau matriarcal indique l’émergence des vertus féminines qui sont présentes en chaque Peuple de la Création terrestre. Ces vertus sont celles de la douceur, du raffinement, de la beauté, de la délicatesse, de la créativité, de la paix, en un mot celles du cœur et de la compassion dont est capable cette lignée qui, comme nous l’avons vu, était adulée par nos Anciens.

Le Chaman va donc incarner dans la matière – qui ne peut qu’être Terre – le sens du Sacré. Cette inversion de la pensée par rapport à la conscience religieuse est une « conversion du regard ». Ce retour à l’origine n’est pas une régression comme certains adeptes de la modernité pourraient le penser. Cette frénétique nécessité pour les Chamans de graver, de peindre, de chanter, de danser le Divin est l’expression significative du mariage mystique nécessaire entre l’invisible et le visible. Pour eux, il ne peut y avoir aucune séparation, la matière étant du Divin densifié.

Le contenu du sac du Chaman Celte en est l’éclatante illustration. Chaque besace est un mystère car toujours personnelle et secrète. Toutefois, elle est révélatrice de créativité, de sensualité et de mysticisme matriarcal.

Quelle drôle de sensation de voir un Chaman Celte qui, avec sérieux et concentration, installe son autel Chamanique ! Il sort de son sac tous les trésors symboliques de sa vie spirituelle. Il règne une atmosphère captivante qui change au fur et à mesure qu’il construit sa roue de Médecine. Assis sur un tissu qui affiche ses couleurs, il affirme sa souveraineté. Et quand dans un rassemblement cérémoniel, ses Frères Déos et lui-même déploient leurs sacs de Pouvoirs, l’égrégore se transforme, l’énergie du lieu se transcende et le taux vibratoire s’élève afin de permettre la rencontre des différents Mondes.

Leur roue de Médecine mise en place aide à se mettre en symbiose avec l’ordre du Monde.
Le chaman perçoit les secrets, ce qui le rend humble car il sait que la guérison est un grand mystère. La guérison chamanique est la conséquence de la pratique de l’art de la communication entre les différents plans, les différents règnes, les différents éléments.

Le guérisseur traditionnel va communiquer avec le peuple des pierres, des végétaux et des animaux pour implorer leur médecine.

Ces peuples peuvent donner leur essence et le chaman réceptacle canalise ces flux d’énergie.

L’art de la guérison, c’est prendre en compte la multitude des informations qu’il capte. Il s’oublie et se met au service de l’œuvre pour laisser agir à travers lui, la substance miraculeuse.

L’art de la guérison, c’est le grand mystère

Le chaman se nourrit de sa science, de sa sagesse et de sa créativité inspirée, pour servir les différents mondes. Il est savant et à la fois ignorant, ce qui lui permet d’être dans l’intimité du monde et donc dans l’humilité de celui qui sait et de celui qui ne sait rien.

La guérison, la vie et la mort sont des grands mystères.
Un chaman affirmait que la mort pouvait être aussi une guérison. Ces grands secrets l’empêchent de se gonfler dans la toute puissance qui nourrit l’imbécile qui croit savoir. Et pourtant, il possède plusieurs dizaines de méthodes de guérison ancestrales qui aident sa communauté.

Le chaman, grâce à son ordinarité, est plus accessible aux mondes des esprits.
Parce qu’il est témoin de nombreux miracles, il sait que l’art de la guérison échappe à toute logique terrestre.

Alors il ne peut que remercier les forces spirituelles de l’univers.
Il honore les grands secrets et marche sur les sentiers du jour et de la nuit, confiant mais résigné.

« Il fait pour faire » sans attendre aucun résultat car il sait que ce que recevra son patient sera juste.
Le chaman dans l’art de la guérison témoigne de l’humanité visible et invisible. Il est au service de l’ordre afin d’éviter le désordre dans sa communauté. Il est au service de l’ordre afin d’éviter le chaos dans le corps et l’esprit des membres de son clan.

Le chaman est un œuvrier au service de la guérison.

Source : www.chamanisme.eu
Patrick Dacquay
Déo Celte de la lignée de Soof-ta
Chef coutumier du Cercle de Sagesse de l’Union des Traditions Ancestrales

Pour aller plus loin

Paroles d’un grand-père Chaman aux Enfants et petits-Enfants de la Terre
de Patrick Dacquay – Éditions Vega

Ce livre se lit comme un roman, s’écoute comme les légendes murmurées auprès du feu, se rêve comme un espoir de profond changement de conscience. Il s’inscrit au coeur de nos cellules comme le témoignage incarné d’un Chamanisme Celte qui vient du fond des âges et qui porte pourtant un regard d’une extraordinaire lucidité et clairvoyance sur notre monde et les périls qui le menacent.

Il est un vibrant témoignage des anciennes Sagesses Européennes et une réelle source de réflexion et d’inspiration pour les multiples facettes de notre société.

L’auteur a voulu, au travers de sa grande humanité, réunir ces données essentielles et les partager avec son coeur.

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Commentaires (3)
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  • Anaïs

    Merci ?

  • René

    Article passionnant

  • Norbert

    Super article